PSA pessimiste pour 2005
...Pourtant, ce sont plus les prévisions pessimistes de 2005 qui ont fait fuir les investisseurs que les résultats financiers de l'année écoulée. Le chiffre d'affaires du groupe est en effet en hausse de 4,7 %, à 56,797 milliards d'euros, grâce notamment à un rebond au quatrième trimestre (+ 6,6 %) dû à la montée en cadence des nouveaux modèles. La marge opérationnelle du groupe est moins satisfaisante, à 2,182 milliards d'euros, soit 3,8 % du chiffre d'affaires, à comparer aux 2,214 milliards d'euros et 4,1 % du chiffre d'affaires de 2003.
Avec des ventes mondiales en hausse de 2,7 %, à 3 375 300 véhicules neufs, la division automobile du groupe PSA a vu son chiffre d'affaires progresser de 4,8 %, à 45,791 milliards d'euros. Cet écart positif est dû à l'amélioration du mix produit, avec le lancement de nouveaux modèles, mais est atténué par l'impact du mix géographique résultant de la baisse relative des ventes en Europe occidentale. Le point noir provient de la marge opérationnelle qui chute de 13,4 %, à 2,5 % du CA, contre 3 % en 2003.
Du côté de la filiale financière du groupe, Banque PSA Finance, l'activité augmente en terme de CA à 1,741 milliard d'euros (+ 1 %), mais est en léger repli en volume, avec un nombre de véhicules financés de 831 800 (- 1,7 %). La pénétration sur les ventes de Peugeot et de Citroën est ainsi passée de 26,4 % en 2003 à 26,3 %. En revanche, la marge sur les nouveaux dossiers s'est accrue, représentant 2,6 % des encours moyens contre 2,2 % en 2003. L'encours à fin décembre s'élève à 21,2 milliards d'euros, en hausse de 8 % par rapport à 2003.
Le transporteur du groupe, Gefco, voit son CA croître de 5,5 %, à près de 2,9 milliards d'euros, grâce au développement des activités logistique et maritime, en hausse de 16,3 %, et à un accroissement du business hors PSA, représentant désormais plus du tiers de l'activité. Sa rentabilité s'est également améliorée, Gefco dégageant une marge opérationnelle de 5,4 % du chiffre d'affaires contre 5,2 % en 2003.
L'équipementier du groupe, Faurecia, réalise la plus forte progression des filiales de PSA : + 5,9 %, à 10,72 milliards d'euros, et dégage une marge opérationnelle de 3,4 % du chiffre d'affaires contre 3 % en 2003 (lire l'article consacré à Faurecia en page 12).
Pour 2005, le groupe table sur une "croissance modérée du chiffre d'affaires" et une marge opérationnelle consolidée "entre 4 et 4,5 %". Ce pessimisme provient de la morosité attendue du marché européen et de la concurrence toujours accrue qui tire sur les prix, mais aussi du renchérissement du prix des matières premières qui pourrait coûter 0,5 point de marge au groupe. En 2004, l'impact négatif de la hausse du prix de l'acier, notamment, a grevé de 117 millions d'euros le résultat opérationnel de la division automobile. En 2005, l'impact pourrait d'élever à plus de 250 millions d'euros, heureusement contrebalancé par la poursuite des réductions des coûts de production, grâce à la politique de plates-formes, estimées à 600 millions d'euros.
Xavier Champagne
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