PSA négocie un nouveau contrat social
En ces périodes de désordre syndical, la stabilité de l'industrie automobile contraste. Pourtant, elle sort d'une crise avec, pour PSA, la fermeture du site d'Aulnay, en région parisienne. Le groupe PSA a depuis redressé la situation au point de dire "la volonté de pérenniser" ses sites industriels en France, notamment à Rennes malgré les craintes exprimées ces derniers mois. C'est au moins ce qu'a déclaré mercredi le DRH du constructeur automobile, Xavier Chéreau, dans un entretien à l'AFP.
Direction et syndicats négocient jusqu'à fin juin un accord baptisé "Nouvel élan pour la croissance" (NEC), prévoyant, entre autres, des dispositions sur l'organisation du travail, la production, l'emploi, les salaires et la recherche et développement. Même s'il ne contient pas d'engagement ferme sur le maintien des sites, à l'inverse du précédent "Nouveau contrat social" (caduc fin 2016), "nous avons la volonté de pérenniser nos établissements" en France, a dit Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines du groupe PSA.
L'objectif de produire un million de véhicules en moyenne sur les trois prochaines années doit être perçu comme une garantie suffisante, selon le premier constructeur automobile français. A Rennes, par exemple, aujourd'hui, "on parle d'activité" et des moyens d'améliorer la compétitivité du site, a répliqué Xavier Chéreau en réponse aux rumeurs faisant état d'une possible fermeture. Localement, un accord majoritaire prévoit de nouvelles concessions pour les salariés (suppression de jours de congés supplémentaires pour certains ouvriers, modération salariale jusqu'à fin 2019). La direction en a fait un préalable pour attribuer la construction d'un nouveau véhicule à l'usine bretonne, et la moderniser. Une annonce est attendue sur ce point dans la deuxième quinzaine de juin.
Plus généralement, PSA assure que sa politique d'emploi continuera de se faire dans le respect de la "sécurisation des parcours et sur la base du volontariat". Le "Pacte social" en discussion a pour objectif d'intensifier "la recherche de performance" en nouant "une vraie relation de co-construction avec les organisations syndicales", fait valoir Xavier Chéreau. Sur le précédent accord, "on a tenu 100% de nos engagements", a-t-il rappelé, tout en louant "le courage" des syndicats signataires (FO, CFE-CGC, CFTC, SIA-GSEA). L'accord conclu en 2013 prévoyait une organisation plus flexible, l'absence d'augmentations générales et une forte réduction d'effectifs sans licenciements, en échange de promesses sur le maintien des usines en France jusqu'en 2016, sur le niveau de production et des investissements. Grâce à cet accord et au plan stratégique "Back in the Race" mis en place par la direction, "on a reconstruit le groupe", au bord de la faillite en 2014, s'est félicité le DRH. Avec le nouveau plan "Push to Pass" (2016-2021) et le futur accord social, le but est désormais "une phase de conquête" et non plus de défense, conclut Xavier Chéreau.
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