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Constructeurs

PSA : le prix du retour en Iran

Publié le 8 février 2016

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Selon un responsable iranien, PSA aurait consenti à 427 millions d'euros de bonus, remise de dette et autres rabais. De quoi compenser le brutal départ du Français en 2012.

(AFP)

Le constructeur iranien Iran Khodro a obtenu 427 millions d'euros de bonus, de remise de dettes et de rabais dans le récent contrat signé avec le constructeur automobile français Peugeot PSA, a affirmé dimanche Hashem Yekkeh Zare, le P-dg de l'entreprise. Ces avantages visent "à compenser le départ soudain de Peugeot d'Iran après les sanctions" européennes en 2012, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Iran Khodro et Peugeot ont signé lors de la récente visite du président Hassan Rohani en France un accord pour créer une entreprise commune avec un capital de 400 millions d'euros pour la construction de trois modèles de véhicules en Iran. Selon Hashem Yekkeh Zare, Peugeot a accepté des remises de dettes d'un montant de 80 millions d'euros ainsi que la fourniture de 25 millions d'euros de pièces à titre gratuit et 11 millions d'euros pour une ligne de production de la Peugeot 207.

De même, Peugeot accordera 311,6 millions d'euros de remises et de rabais dans l'application du contrat signé. Ce qui comprend 140 millions de rabais dans les  "redevances" que l'Iran devra payer à Peugeot pour la production de 2 millions de voitures dans le futur. "Avec un rabais de 70€ par voiture, Peugeot ne recevra que 30€ de redevance par voiture pour deux millions de véhicules qui seront construits en Iran", a déclaré Hashem Yekkeh Zare.

Le porte-parole de Peugeot, Olivier Salmon, s'est refusé à commenter ces déclarations en affirmant que l'accord entre PSA et Iran Khodro "est un accord équilibré pour les deux partenaires". "La coentreprise qui sera mise en place va permettre d'offrir des véhicules aux clients iraniens pour une mobilité durable", a-t-il ajouté. Les premières voitures construites seront sur le marché en 2017.

Peugeot a été le premier constructeur occidental à signer un accord avec un constructeur iranien après la fin des sanctions internationales à la mi-janvier. L'accord prévoit la construction de 200000 nouvelles voitures par an en Iran, avec 30% de la production exportée. Les trois modèles construits sont des Peugeot 208, le modèle 2008 ainsi que la 301. Hashem Yekkeh Zare a également ajouté que des négociations étaient en cours avec les constructeurs allemands Mercedes Benz et Volkswagen, et la société italienne Fiat.

L'Iran est considéré comme l'un des marchés automobiles au plus fort potentiel de croissance. Le taux d'équipement y est en effet inférieur à 100 voitures pour 1000 habitants, six fois moins que dans l'Union européenne, et ses consommateurs y sont non seulement solvables, mais aussi friands de modèles bien équipés. La production iranienne d'automobiles, qui était de 1,65 million d'unités en 2011, a fortement chuté à 740000 en 2013 à cause des sanctions. Elle est repartie à la hausse pour atteindre 1,1 million de véhicules en 2014. PSA estime qu'elle atteindra 1,6 million en 2018 et deux millions en 2022.

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