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Constructeurs

PSA, Dongfeng et l’Etat

Publié le 28 janvier 2014

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Alors que le groupe vient d’annoncer une nouvelle baisse de ses ventes mondiales, son sauvetage via le constructeur chinois Dongfeng et l’Etat français semble sur le point de se concrétiser.
Carlos Tavares a annoncé cent jours d’observation tout en préconisant de nouveaux tours de vis. “Car guy”, oui, mais “cost-killer” auss

2013 sera bel et bien une année à oublier pour PSA Peugeot Citroën. Au-delà des turbulences qui l’ont agité, le groupe a annoncé des ventes mondiales en repli de 4,9 % par rapport à 2012, avec des contre-performances en Europe (la part de marché est passée de 12,7 % à 11,9 %), en Russie et au Brésil. Si l’activité s’est révélée dynamique en Chine, désormais deuxième marché du groupe (557 000 immatriculations à + 26,1 %), la part de marché du constructeur y demeure modeste (3,64 %). Cette annonce intervient alors que les négociations sur l’avenir du groupe atteignent leur climax. En effet, le week-end dernier, les membres du conseil de surveillance se sont réunis à Paris pour examiner deux scénarios pour le sauvetage du groupe. Le premier, qui aurait les faveurs de Thierry Peugeot, président dudit conseil, consiste à effectuer une augmentation de capital par le biais des seuls marchés, tandis que le second, vraisemblablement soutenu par Philippe Varin et Robert Peugeot, président du holding FFP, penche pour une augmentation de capital en deux temps, tout d’abord avec l’Etat français et Dongfeng, puis avec les marchés. Selon les fuites et rumeurs qui circulaient le lendemain de la réunion, c’est la seconde option qui réunissait le plus de suffrages.

Ce choix devrait être officiellement entériné prochainement, surtout que la situation financière de PSA ne permet pas de jouer de nouvelles prolongations sans dommages. Concrètement, l’Etat français et Dongfeng prendraient respectivement environ 14 % du capital de PSA, pour un montant compris entre 500 et 800 millions d’euros. Notons que Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Najat Vallaud-Belkacem ont immédiatement réaffirmé que l’Etat se tenait prêt à jouer son rôle pour sortir PSA de l’ornière. Par conséquent, à la suite de ces augmentations de capital, la part de la famille Peugeot se réduirait significativement, de plus de 25 % à environ 14 %, sans même évoquer une probable révision du système des droits de vote. La famille Peugeot perdrait donc de l’influence et Thierry Peugeot serait même fragilisé, les noms de Jean-Louis Beffa, responsable de la branche Asie de la banque Lazard et conseiller de… Dongfeng, ou de Louis Gallois circulant même pour la présidence du conseil de surveillance. Au plan opérationnel, c’est donc Carlos Tavares qui succédera à Philippe Varin. Déjà dans la place, il a annoncé cent jours d’observation tout en préconisant de nouveaux tours de vis. “Car guy”, oui, mais “cost-killer” aussi.

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