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Constructeurs

PSA doit travailler "d'arrache-pied" en Chine

Publié le 18 avril 2017

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Carlos Tavares, patron de PSA, n'est pas satisfait des résultats de son groupe en Chine. Il juge même cette situation inacceptable.
La DS 4S lors du salon de Pékin 2016.

 

(AFP)

La situation dans laquelle se trouve PSA en Chine, c'est-à-dire une forte baisse de ses ventes l'année dernière dans un marché automobile en hausse, n'est "pas acceptable", a déclaré mardi son patron, en promettant de travailler "d'arrache-pied". "La situation que nous rencontrons en Chine n'est effectivement pas acceptable, nous pensons que nous devons et que nous pouvons mieux faire", a indiqué Carlos Tavares, président du directoire du groupe, à des journalistes à Shanghai, à la veille de l'ouverture du salon automobile international biennal dans la capitale économique chinoise.

 

PSA (marques Peugeot, Citroën et DS), présent dans l'ex-empire du Milieu via des co-entreprises avec des sociétés locales, dont son actionnaire Dongfeng, y a écoulé 615000 voitures en 2016, une chute de 16% dans le premier marché automobile mondial, lui-même en croissance de 15%, à 24,38 millions d'unités. Cette dégringolade a alimenté les doutes sur la capacité de l'entreprise à atteindre le million d'unités vendues en Chine à l'horizon 2018, son objectif jusqu'ici affiché. Parmi les raisons avancées pour une telle contre-performance, l'inadéquation des gammes à un marché qui a évolué vers les SUV, "crossovers" et autres 4x4 urbains, ces derniers représentant désormais 40% du marché.

 

En Chine, "ce qui fait la différence aujourd'hui, c'est d'avoir une gamme qui correspond au goût du consommateur, et d'avoir les SUV et les crossovers qui correspondent, avec des parts de marché en forte hausse alors que les autres types de véhicules traditionnels, vans, monospaces et berlines, sont en décroissance depuis un certain temps", explique à l'AFP François Jaumain, associé responsable du secteur Automobile chez PwC. PSA, qui a déjà annoncé une offensive de la marque Peugeot sur ce segment, a présenté mardi un modèle Citroën, le C5 Aircross, bataillant dans la même catégorie (4,50m de long) que le Renault Kadjar et le Peugeot 3008. Il est destiné à être construit et commercialisé en Chine au second semestre. Les Européens y auront droit fin 2018, le modèle devant être fabriqué à Rennes (ouest de la France).

 

Les défis de PSA en Chine, où Citroën célèbre cette année ses vingt-cinq ans de présence, "ne sont pas que des défis de produits, mais des défis réseau, de politique commerciale, des défis de communication-marketing, bref, des défis dans à peu près tous les compartiments du jeu", a énuméré Carlos Tavares. "Nos résultats démontrent que nous n'avons pas encore trouvé la bonne formule et qu'il faut travailler d'arrache-pied là-dessus", a-t-il jugé.

 

Parmi les chantiers de PSA en Chine figure l'assainissement des concessionnaires, certains s'étant engagés à leurs dépens dans la "guerre des prix" qui fait rage depuis la mi-2015 sur le marché, quelques dizaines d'entre eux étant "en difficulté", selon Carlos Tavares. "On ne peut pas ad vitam aeternam soutenir des concessionnaires qui se mettent d'eux-mêmes en marge négative", a-t-il prévenu, en souhaitant un "changement de politique commerciale" pour se mettre en adéquation avec la nouvelle donne d'un marché en train de devenir "mature", à l'image de l'Europe. PSA, a-t-il rappelé, est parallèlement engagé dans une réduction des coûts fixes et variables en Chine. "Si vous n'êtes pas compétitifs en coûts, vous ne donnez pas de marge de manœuvre aux commerçants", a souligné Carlos Tavares.

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