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Constructeurs

PSA dévoile l’hybride HDi… pour 2010

Publié le 10 février 2006

Par David Paques
5 min de lecture
Lancé dans la course à la réduction des gaz à effets de serre, le groupe PSA présente aujourd'hui l'hybride Diesel. Une technologie que le constructeur n'envisage pas de commercialiser avant 2010. "L'hybride Diesel est la réponse de demain au problème posé par la...
Lancé dans la course à la réduction des gaz à effets de serre, le groupe PSA présente aujourd'hui l'hybride Diesel. Une technologie que le constructeur n'envisage pas de commercialiser avant 2010. "L'hybride Diesel est la réponse de demain au problème posé par la...

...hausse du prix du pétrole et l'accroissement des gaz à effets de serre". Se détaxant des atours prosélytes que l'on veut parfois lui coller, Jean-Martin Folz se fait ici chantre apostolique en matière de lutte contre la pollution. Le 31 janvier dernier, le président-directeur général de Peugeot-Citroën présentait ainsi l'ultime innovation de son groupe en la matière : l'hybride HDi.
Nombreux étaient les professionnels à attendre la réponse des constructeurs français sur ce sujet. Le groupe Peugeot-Citroën lance donc ici les premières banderilles tricolores en dévoilant ce qui s'apparente comme l'innovation majeure des prochaines années, en attendant la pile à combustible. La grande histoire de PSA et du Diesel propre s'apprête donc à vivre un tournant avec l'accouplement prochain de son hydrocarbure favori à la technologie électrique. "L'hybride Diesel cumule deux avantages. Celui de la consommation urbaine, liée à l'hybride et celle d'une utilisation routière qui découle du Diesel", explique Jean-Martin Folz. Les propriétés annoncées apparaissent en tous les cas prometteuses.

Moins 30 % de consommation par rapport à l'HDi

Une consommation de 3,4 l aux 100 km pour des émissions de 90 grammes de CO2 par kilomètre, l'hybride Diesel mis au point par PSA affiche de toutes autres avancées que celles apportées par le filtre à particules ou le Stop & Start (STT), déjà commercialisées par le groupe. Du reste, ces deux éléments font parties intégrantes du procédé hybride Diesel. Le système Stop & Start s'affiche même dans une nouvelle génération, dont la puissance motrice a été augmentée de 40 %. Associés à un moteur électrique, un onduleur et des batteries haute tension (288 Volts), ces éléments s'accouplent au moteur Diesel 1,6 l HDi (66 kW) 90 chevaux. Dans les phases de décélération ou de freinage du véhicule, un dispositif de freinage piloté transforme même l'énergie cinétique récupérée en énergie électrique. De manière générale, PSA estime ainsi que le gain de consommation permis par le procédé, entre une 307 HDi et une 307 hybride HDi, est de 30 %. Et le groupe français entend bien commercialiser massivement son innovation.
"Notre programme de développement de l'hybride HDi consiste à proposer cette solution sur des véhicules à grande diffusion", explique Jean-Martin Folz. PSA a, en effet, choisi le segment M1 pour inaugurer le système. Rien ne s'oppose, par ailleurs, à la transposition future de l'hybride HDi à d'autres véhicules. Pour l'heure, le challenge n'est pourtant pas là pour le constructeur français. "Un constructeur généraliste comme nous se doit de maintenir des solutions abordables pour ses consommateurs", explique en effet Jean-Martin Folz. C'est là qu'est l'os. Le surcoût engendré par l'hybridation est encore jugé trop important pour lancer dès aujourd'hui une commercialisation en masse.

Diviser par trois le surcoût de l'hybridation

Pareille évolution en matière de propulsion entraîne nécessairement des coûts supplémentaires. "Nous devons diviser par trois le surcroît de coût de l'hybridation pour être dans la fourchette que nous nous sommes fixés", explique Jean-Martin Folz. Le groupe PSA souhaite, en effet, que l'écart de prix entre une voiture HDi et un véhicule hybride HDi soit égal à ce qu'un consommateur est prêt à dépenser pour passer d'un véhicule essence à une version Diesel. "Nous ne voulons pas que l'hybride HDi soit une technologie élitiste, peu diffusée, donc globalement inefficace d'un point de vue environnemental", explique-t-on chez le constructeur. "C'est donc un vrai défi économique que de trouver les solutions pour arriver à des tarifs acceptables", estime ainsi le P-dg du groupe. C'est ce qui explique que ses solutions énergétiques ne seront commercialisées qu'à échéance de 2010 dans les gammes du constructeur. "Nous voulons une vraie voiture que les gens souhaitent acheter. Pas d'un machin extravagant qui a besoin d'aides de l'Etat pour être vendue", se justifie ainsi Jean-Martin Folz. On comprend aisément le souci de PSA. Le consommateur, lui, attendra…


David Paques


 





QUESTIONS A...

Jean-Martin Folz, Président-directeur général du groupe PSA.


"Nous ne sommes pas en retard mais plutôt en avance !"


Journal de l'Automobile. Quel investissement a été nécessaire pour mettre au point cette motorisation hybride Diesel ?
Jean-Martin Folz. Dès le départ du projet, notre volonté a été de limiter, autant que faire se peut, les dépenses initiales. Nous avons donc utilisé une plate-forme existante, un moteur thermique existant, une boîte de vitesses qui va être commercialisée prochainement… bref, nous sommes partis d'une base que nous avions déjà développée. L'essentiel de notre travail d'innovation s'est donc concentré sur le développement et l'intégration des éléments nouveaux permettant l'hybridation. Et, pour l'heure, cette phase de développement se chiffre en centaine de millions d'euros.


JA. N'avez-vous pas cherché de partenaire parmi vos concurrents pour élaborer cette technologie ?
J-MF. Il est forcément intelligent de chercher à collaborer. Et c'est, du reste, la politique que notre groupe poursuit depuis de nombreuses années. Cependant, à ce stade, nous sommes les seuls à donner la priorité au développement d'un véhicule hybride Diesel sur le segment M1. Peut-être, nos concurrents ont-ils d'autres priorités.


JA. Ne pensez-vous pas qu'une commercialisation à l'horizon 2010 soit un peu tardive ?
J-MF. Je tiens à rappeler que le taux moyen d'émissions de CO2 de l'ensemble de notre gamme est de 148 grammes par kilomètre. A ce sujet, nous sommes l'un des constructeurs les plus vertueux au monde, loin devant les japonais… Nous sommes, par ailleurs, les premiers à présenter une technologie hybride réellement opportune pour le marché européen. Je ne pense donc pas être en retard sur le sujet. J'irai même jusqu'à dire que nous sommes en avance.

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