PSA à l’heure chinoise
Alors que le salon de Shanghai n’ouvrait ses portes que le lundi, PSA a lancé les festivités dès le dimanche pour fêter le premier anniversaire de l’entrée de Dongfeng dans son capital, mais aussi et surtout pour présenter le premier fruit de ce “partenariat stratégique”. Il s’agit d’une plate-forme commune, dérivée de l’EMP1, baptisée “CMP” (Common Modular Platform). Carlos Tavares, président de PSA, et Xu Ping, président de Dongfeng, ont ainsi annoncé un investissement de 200 millions d’euros (60 % PSA, 40 % Dongfeng) dans cette nouvelle base qui devrait, à terme, permettre de faire baisser les coûts de 20 % et être utilisée chaque année par 1 à 1,5 million d’unités. Développée à Vélizy, en France, cette plate-forme servira pour les segments B et C Entry (301, C-Elysée) des deux groupes. Les deux présidents ont également annoncé la création d’un centre de R&D commun basé à Shanghai. PSA continue donc de tisser sa toile en Chine et en Asie, et cela lui réussit plutôt bien. Il semble bien loin le temps où le Français vendait 89 000 voitures en Chine. C’était en 2004. Dix ans plus tard, en 2014, les ventes ont atteint 734 000 unités (+ 33 %).
AirCross : le SUV façon chevrons
Une belle dynamique que PSA va entretenir dès cette année avec la montée en puissance des dernières nouveautés comme le petit SUV Citroën C3-XR, les Peugeot 308 S et 2008 ou encore le gros SUV DS6. Un panel de nouveautés qui témoigne que les SUV et autres crossovers ont la cote en Chine. Bien que souvent présentée comme un marché de berlines tricorps – et c’est encore largement vrai –, la Chine, comme le reste de la planète, se convertit rapidement aux SUV. C’est d’ailleurs le segment qui a le plus progressé en 2014 avec 36 % de hausse. Et cela se confirme en 2015 avec une augmentation de plus de 48 % au premier trimestre. Sans doute la raison qui a poussé Citroën à dévoiler son concept AirCross à Shanghai. Une nouvelle démonstration, très réussie, de l’univers actuel de Citroën appliqué aux SUV. Un tel modèle deviendra-t-il une réalité commerciale ? Sans doute, a laissé entendre Carlos Tavares, mais, dans tous les cas, des éléments de style qu’il inaugure se retrouveront sur les productions futures arborant les chevrons.
Peugeot passe à l’hybride rechargeable
Le lion a quant à lui profité du salon pour lever le voile sur sa technologie hybride rechargeable au travers d’une 308 R Hybrid. La berline bicorps, avec ses 5 portes comme en France, qui arrive sur le marché chinois sous la dénomination de 308 S, cache ici sous son capot le 1.6 THP de 270 chevaux associé à deux moteurs électriques qui font grimper la puissance à 500 chevaux, et offre 4 roues motrices. Peugeot Sport a d’ailleurs mis son nez dans le développement de cette chaîne de traction. Pour l’heure, pas d’indication sur une commercialisation en l’état, mais gageons qu’une version plus sage verra bientôt le jour. L’apparition de tels modèles semble impérative aujourd’hui pour respecter les normes environnementales de plus en plus contraignantes, en Chine comme ailleurs. En attendant cette nouvelle arme, le Français, comme en Europe, tire aussi le meilleur de ses crossovers 3008 et 2008 dans l’empire du Milieu. En témoignent les chiffres du premier trimestre 2015 où Peugeot affiche une croissance de 24,7 %, avec déjà 106 000 véhicules facturés.
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FOCUS
A l’occasion d’une table ronde avec la presse française, Carlos Tavares, le patron de PSA, est revenu sur différents thèmes d’actualité.
La fin de HybridAir ?
“Cette technologie a été proposée à notre partenaire chinois, mais ne faisait pas partie des négociations concernant la nouvelle plate-forme. Aussi pertinente soit-elle, je pense qu’il y a un risque de “marginalisation” avec cette technologie car nous ne serons pas dans “la pensée unique”. Comprenez par “pensée unique” les véhicules 100 % électriques ou hybrides plug-in. C’est ce à quoi nous assistons en ce moment et l’on peut même penser qu’avec les primes actuelles, il y a une distorsion du marché. Cette technologie reste sur notre étagère et si Bosch souhaite aller plus loin avec un de ses clients, nous sommes prêts à tout partager.”
La Russie
“Nous gérons la situation au plus serré tout en maintenant notre outil industriel et notre réseau. D’ailleurs, notre perte en 2015 sera moins élevée qu’en 2014. Nous attendons le rebond et les premiers signes semblent être là, avec notamment une situation en Ukraine qui ne dégénère pas, le prix du pétrole qui remonte et une évolution positive du rouble. Nous préparons l’après-crise en travaillant aussi sur une intégration locale plus approfondie. Quant à notre usine de Kaluga, je n’ai rien contre l’arrivée d’un partenaire supplémentaire.”
L’Iran
“Nous travaillons avec notre partenaire Iran Khodro. Nous allons mettre en place un business model semblable à celui de la Chine.”
Une alliance pour PSA ?
“La porte n’est pas fermée, mais, pour l’heure, nous nous concentrons sur le plan Back in the Race pour redevenir maître de notre destin.”
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