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Constructeurs

Pourquoi la PFA a absorbé le CCFA

Publié le 20 juillet 2021

Par Damien Chalon
4 min de lecture
A compter du mois de juillet 2021, l’ensemble des missions jusqu’alors assumées par le CCFA sont transférées à la PFA. Motif invoqué : une meilleure représentativité de la filière. De lourdes pertes financières sont également à l’origine de ce rapprochement.
Luc Chatel, le président de la PFA, a œuvré pour que la filière automobile parle d'une seule voix.

 

Instance historique du secteur automobile ayant vu le jour le 16 décembre 1909, le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles, plus communément appelé CCFA, vient d’être absorbé par la Plateforme automobile, la PFA, dont il n’est plus qu’une composante à compter de ce mois de juillet 2021. Ironie de l'histoire, le CCFA fut à l'origine de la création de la PFA en juillet 2010.

 

La défense des intérêts des constructeurs français que sont Renault, Renault Trucks et Stellantis, est désormais assurée par le collège Constructeurs de la PFA – Toyota est également partie prenante –, tandis que l’autre collège Equipementiers et Fournisseurs représente les intérêts de Faurecia, Michelin, Plastic Omnium, Valeo, mais aussi de la Fiev (syndicat des équipementiers) ou de la FFC, la fédération française de carrosserie.

 

L’objectif de ce rapprochement répond, selon les termes de la PFA, à "une volonté de simplification des organisations de la part des constructeurs et de l’ensemble des acteurs de la filière pour gagner en lisibilité et en efficacité. L’ensemble des missions liées notamment aux affaires règlementaires et environnementales, à la communication, au juridique et à l’international, auparavant assurées par le CCFA, sont transférées à la PFA". La PFA assurera en outre l’ensemble de la communication des éléments du marché automobile. Le mot d’ordre est de "parler d’une seule voix" pour peser davantage dans la balance.

 

A lire aussi : Luc Chatel, PFA : "Les autorités européennes tirent un trait sur 100 ans d'innovations technologiques"

 

Luc Chatel, le président de la PFA, insiste sur cette nécessité de s’unir "à un moment où notre industrie se trouve confrontée à des transformations comme elle n’en a jamais connues depuis sa création – transformations que la crise liée à la pandémie ne fait qu’amplifier et accélérer , il n’a jamais été aussi urgent de jouer collectif, d’agir ensemble et de parler d’une même voix".

 

Conséquence de cette évolution, le CCFA est pratiquement vidé de sa substance quand bien même la structure juridique est conservée. La PFA assure que le CCFA reste actionnaire de AAA Data et garde des activités de services aux constructeurs liés à la gestion de données en lien avec AAA Data. Le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles a toutefois été contraint de procéder à un plan de licenciement collectif pour motif économique. Sur les 20 postes qui existaient avant le rapprochement, plusieurs ont été supprimés quand d’autres ont été transférés à la PFA. Le CCFA a notamment mis un terme à sa revue de presse, de sorte que la structure n'emploie plus que 5 salariés. Précisons que la PFA, et ce qui reste du CCFA, restent domiciliés au 2 rue de Presbourg, dans le 16e arrondissement de Paris.

 

Derrière cette opération, se cachent également des enjeux financiers. Tant la PFA que le CCFA ont essuyé de lourdes pertes ces dernières années. Les comptes du CCFA ont affiché une perte nette de près de 15 millions d’euros en 2018, conséquence d’un Mondial de l’Automobile mitigé et de la cessation des activités commerciales de sa filiale AMC Promotion entraînant une provision de 11,5 millions d’euros pour dépréciation d’actifs, et de 2,1 millions d’euros en 2019. Dans le même temps, la PFA a vu son budget se réduire, au prétexte que les constructeurs n’avaient plus les moyens de financer deux institutions évoluant peu ou prou sur le même créneau.

 

Les prochains grands défis de la PFA consisteront donc à défendre au mieux les intérêts de la filière dans le contexte particulier décrit par Luc Chatel, mais aussi de donner un nouvel élan au Mondial de l’Automobile dont la prochaine édition est attendue pour 2022, du 17 au 23 octobre, en même temps qu’Equip Auto.

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