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Constructeurs

Opel : retour à la rentabilité visé en 2020

Publié le 9 novembre 2017

Par Catherine Leroy
5 min de lecture
Réduction des coûts de production, baisse des effectifs, électrification de la gamme, le plan de restructuration d'Opel a été dévoilé ce matin. Les recettes du plan de redressement de PSA sont appliquées à Opel.
Carlos Tavares, président du groupe PSA, et Michael Lohscheller, P-dg d'Opel, quelques minutes avant la conférence de presse annonçant le plan de restructuration d'Opel.

 

"La situation est dramatique. Il n’y a pas de temps à perdre" : Carlos Tavares, patron du groupe PSA, n’a pas cherché à enjoliver la situation d’Opel-Vauhxall lors de la présentation du plan PACE par le nouveau patron d’Opel, Michael Lohscheller, lors de la conférence de presse à Rüsselsheim, en Allemagne. Cent jours précisément après la signature du rachat d’Opel-Vauxhall par le groupe PSA, le plan a donc été dévoilé.

 

L’urgence est bien présente : la marque a accumulé près de 19 milliards d’euros de pertes depuis 1999. L’hémorragie doit s’arrêter et c’est bien l’essence du plan de redressement puisqu’il cumule réduction des coûts, économies liées aux synergies avec le groupe PSA, modernisation de toutes les usines, et développement commercial lié à l’exportation et l’accroissement des VUL. Par ailleurs, Opel prévoit une électrification de sa gamme d’ici à 2024.

 

Réduction des coûts

 

Avec un objectif de marge opérationnelle de 2% en 2020 et de 6% en 2026, pas de place à la simple réorganisation, la chasse aux coûts se fera sur tous les plans. Le point mort financier est abaissé à 800000 véhicules par an d’ici à 2026 et le plan d’économie doit permettre également de réduire le coût de production de 700€ pour chaque voiture d’ici à 2020. Aucune fermeture d’usine n’a été annoncée, mais Michael Lohscheller souhaite réduire les effectifs sans "départs contraints".  "L’efficience marketing" doit également être améliorée de plus de 10% et les frais généraux abaissés de 5,6% à 4,7% du chiffre d’affaires. Les économies touchent également le comité de direction pour les membres du board passeront de neuf à six.

 

Synergies avec le groupe PSA

 

Pour réduire les coûts, le P-dg d’Opel compte notamment sur les synergies industrielles avec PSA qui doivent générer un milliard d’euros d’économie en 2020 et 1,7 milliard six ans plus tard, dont 20% dans la production et 25% dans la recherche et développement. Le nombre de groupes moto-propulseurs sera diminué de dix à quatre. Quant au nombre de plateformes, il va passer de neuf à deux (CMP et EMP2). Les synergies se basent sur les produits, mais aussi sur l’industrie puisque les usines Opel produiront d’autres véhicules que l’actuel C3 Aircross (et son cousin le CrosslandX) assemblé en Espagne.  Ainsi, le P-dg d’Opel a indiqué que des SUV Opel et PSA seraient produits en 2019 sur le site de Eisenach, alors que d’autres modèles pourraient être assemblés à Russelsheim en 2019 (véhicule du segment D).

 

"L’alignement des plateformes et des chaînes de traction va considérablement réduire la complexité des développements de la production, générant des économies d’échelle et des synergies qui contribueront à notre rentabilité globale", a indiqué Michael Lohscheller. Par ailleurs, l’ensemble de l’ingénierie du groupe sera désormais positionné sur le site allemand afin de devenir un centre de compétence global pour le groupe. Les prochains véhicules seront le Combo en 2018 et la nouvelle génération de la Corsa, prévue pour 2019. Neufs lancements sont planifiés d’ici à 2020

 

Développement commercial lié à l’exportation

 

L’Europe doit rester le terrain de jeu d’Opel, mais pas uniquement. Les ventes hors d’Europe doivent également un "catalyseur" de croissance. En 2020, 10% des ventes doivent s’opérer hors d’Europe et Opel peut compter sur PSA pour l’y aider. "PSA a des usines partout et Opel suivra ce développement", a affirmé Michael Lohscheller. La Chine et le Brésil sont notamment visés.

 

Electrification de la gamme

 

Incapable de répondre aux obligations européennes de passer sous le seuil d’émission de 95 g en 2020, la réponse du groupe passe par une électrification de la gamme. Quatre modèles seront proposés à cette date, avant une électrification complète de la gamme, soit avec un moteur 100% électrique, soit avec un plug-in hybride.

 

Des ventes rentables

 

L’industrie est cruciale, mais le commerce est vital. Abaisser les coûts de production (de 700€ par véhicule) figure en tête du plan, mais la profitabilité passe également par des ventes plus rentables. Le P-dg d’Opel a ainsi indiqué vouloir gommer l’écart de valeurs de la marque Opel avec ses concurrentes. Actuellement un différentiel de 5,6% existe, celui-ci devra être réduit à 1,6% en 2020, notamment par une augementation des ventes de SUV qui doivent peser 40% du volume total et surtout une meilleure répartition des ventes entre les particuliers et les flottes. De nouveaux services financiers seront bientôt annoncés et notamment de nouvelles offres de LLD.

 

Pour Carlos Tavares, ce plan n'est "ni démagogique, ni factice. Il est honnête et robuste, bâti par des salariés d'Opel pour des salariés d'Opel. Mais ce plan n'est que 5% du travail et 95% reste à mettre en œuvre. Les managers impopulaires sont les héros de demain. Cette tâche n'est pas facile mais elle est gratifiante."

 

Lire également : Opel France rejoint PSA à Rueil Malmaison

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