"Nous ne pouvons pas nous contenter de 30 % de berlines sur ce segment"
Journal de l’Automobile. Que dites-vous à ceux qui affirment qu’en termes de style, la nouvelle C4 est moins audacieuse que sa devancière ? Notamment le coupé…
Jean-Michel Marmiesse. Avec la nouvelle C4, nous cherchons à asseoir la légitimité de Citroën sur ce segment en élevant le niveau de qualité, aussi bien extérieur qu’intérieur. Nous souhaitons ainsi répondre au cœur du marché. Or, nous voyons que la clientèle souhaite un véhicule plus conventionnel, moins marqué. Cette frange pragmatique du segment constitue le cœur du marché. L’autre clientèle de ce véhicule viendra des segments supérieurs mais veut garder les mêmes prestations. Les lignes peuvent donc paraître plus sages, mais nous cherchions avant tout la robustesse et la qualité. Avec DS4, nous souhaitions donc un objet complémentaire. Parce que, naturellement, il y a des gens en quête de distinction.
JA. Le modèle sera-t-il vendu davantage à l’export qu’auparavant ?
JMM. En effet, celle-ci va toucher un peu plus de marchés que la version précédente. Concrètement, elle sera désormais vendue dans 82 pays. C’est incontournable.
JA. Quels objectifs commerciaux pour C4 et DS4 ?
JMM. Au global, pour 2011, nous avons prévu d’écouler 100 000 unités de cette nouvelle C4. Bien évidemment, l’Europe va représenter une très large partie de ces volumes. Soit près de 90 %, Europe de l’Est incluse. A elle seule, la France représentera 28 % des ventes mondiales, avec un objectif de 28 000 immatriculations, puis l’Espagne sera aux alentours de 19 %.
DS4 sera lancée en mars prochain. Au niveau global, nous prévoyons de vendre une DS4 pour un C4. Nous ambitionnons donc 25 000 unités en année pleine. La fabrication des deux véhicules étant basée à Mulhouse, nous pouvons ensuite déplacer le curseur de 10 à 15 % pour adapter la production à la demande. Au final, ce couple C4-DS4 devrait nous aider à performer un peu plus sur le segment que le précédent couple C4-C4 Coupé. Nous prendrons des parts de marché.
JA. A fin août, sur le marché français, Picasso représente près de 70 % des volumes de C4. Est-ce normal selon vous ?
JMM. Aujourd’hui, 1/3 des ventes mondiales concerne des véhicules compacts. Et dans ce tiers, il y a 60 % de berlines, 22 % de monospaces, 10 % de break, puis des versions coupé ou cabriolet pour les 8 % restants. Alors à la vue de ces chiffres, on peut se poser la question. Evidemment, nous ne pouvons pas nous contenter de 30 % de berlines sur ce segment. Mais n’oublions pas que la C4 était en fin de vie. Nous devrions retrouver un niveau naturel l’an prochain.
JA. Peut-on imaginer la technologie HYbrid4 déployée sur C4 ?
JMM. Ce n’est pas prévu. Cette motorisation est avant tout réservée à DS5, dont la sortie est annoncée pour fin 2011. Ce sera la première application dans la gamme Citroën. Il y en aura d’autres par la suite. Côté amélioration des performances, la nouvelle C4 n’a toutefois pas à rougir. D’abord parce qu’elle accueille la technologie e-hdi. Mais pas seulement. Nous avons cherché à grappiller des grammes de CO2 un peu partout. Avec, par exemple, le système de micro-hybridation, ou encore un vrai travail sur la masse. En fonction des moteurs, la nouvelle C4 est aussi lourde, voire moins lourde de 40 kg, alors qu’elle est 6 cm plus longue et qu’elle accueille de nouveaux équipements. Au gré des arbitrages, nous avons ainsi économisé 90 kg entre le début et la fin du projet. Nous avons par exemple enlevé le volant à moyeu fixe pour gagner 3,5 kg.
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