Nissan veut remodeler l'Alliance
L'Alliance va-t-elle changer son équilibre des forces ? C'est tout l'enjeu de la bataille engagée par Nissan qui propose que Renault cède une partie de sa participation de sorte à descendre à 40% dans le constructeur japonais (contre 43,4% à ce jour). Le Japonais revendique par ailleurs l'activation de ses droits de vote dans Renault.
Cette manœuvre n'aura d'autre effet que de diminuer l'influence de l'Etat français, l'autre grand actionnaire du groupe Renault, dans les affaires du Nippon. Mais Nissan veut aller plus loin encore. Dans le document de trois pages soumis au conseil d'administration, dont on soupçonne Carlos Ghosn, le président de l'Alliance, d'être à l'origine, Nissan propose une modification du "RAMA", soit l'accord de fusion de Renault et Nissan, signé en 1999.
Au détriment de Renault
Nissan souhaite des droits de vote égaux dans le processus de décision de RNBV (Renault-Nissan BV), la structure qui préside l'Alliance. Le Japonais veut aussi le droit d'augmenter sa participation dans Renault, de sorte à ce que les deux partenaires rééquilibrent leurs forces, en détenant idéalement entre 25% et 35% l'un dans l'autre. D'aucuns y voient davantage un renversement, au détriment de Renault.
En coulisse, on peut y voir un avertissement à l'endroit de l'Etat français, dans un contexte de crise au sein de l'actionnariat de Renault. Tout a commencé quand l'Etat est monté au capital de Renault, à la fin du mois d'avril dernier, pour s'assurer les droits de vote doubles prévus par la loi Florange en mars 2016. Monté à environ 20%, l'Etat s'est engagé à revenir à son niveau antérieur de 15%, mais traîne en longueur, jugeant que les conditions de marché ne sont pas encore réunies pour l'opération.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.