Megane en flux RS
En quelques mois, Renault Sport a changé de visage. Après la Clio, la Twingo, voici la nouvelle Megane RS. D'une efficacité redoutable, avec ses 250 chevaux et ses deux châssis, elle débarque sur un marché, certes de niche, mais très concurrentiel.
Après la Twingo et la Clio, voici aujourd'hui la Megane RS. Et viendra bientôt s'y ajouter la griffe Gordini. Une riche actualité produits qui a notamment permis à Renault Sport d'obtenir le prix du Constructeur de l'Année 2009. En effet, le magazine anglais Top Gear a récompensé les sorciers de Dieppe : "Renault Sport a impressionné tout au long de l'année 2009 en lançant successivement ces trois nouvelles voitures" a indiqué Conor McNicholas de Top Gear. Le tableau aurait pu être parfait si la renaissance d'Alpine était restée d'actualité. Rémi Deconinck, patron de Renault Sport, nous en dit plus à ce sujet dans l'entretien ci-dessous. Mais revenons à la dernière née des modèles Renault Sport : la Megane. Quelques chiffres suffisent à planter le décor. 250 : pour le nombre de chevaux. 6,1 : les secondes nécessaires pour atteindre 100 km/h. 25,7 : le temps pour parcourir le premier kilomètre. Pour une fois, on se passera des émissions de CO2, même si elles n'ont rien de rédhibitoire.
Prime à l'efficacité pour le châssis Cup
Dans la tradition sportive de Renault, la Megane RS tient une place d'importance depuis 2004. En ventes, cela se traduit par 22 600 unités à l'échelle mondiale. Les qualités du produit expliquent ces chiffres mais aussi et surtout le fort développement de cette niche sportive. En effet, en Europe, les variantes sportives du segment C représentaient seulement 10 700 ventes en 2001 contre 32 800 en 2008. Ce marché a été multiplié par trois. Et pour séduire encore davantage, Renault a choisi d'offrir avec cette nouvelle génération deux Megane RS en une. Le Diesel n'est pas prévu, mais il y a bien deux châssis : le châssis Sport et le Cup (+ 1 600 euros). Alors que le premier est typé confort, le Cup n'a vraiment pas peur d'aller se dégourdir les jantes sur un circuit. En plus d'un différentiel à glissement limité qui autorise jusqu'à 40 % de transfert de couple, il dispose d'une barre anti-roulis de plus gros diamètre à la raideur augmentée de 13 % à l'avant et de 7 % à l'arrière, mais aussi de suspensions modifiées. Ainsi, à l'avant, amortisseurs et ressorts sont 35 % plus raides que sur la finition Sport et cela atteint 38 % à l'arrière. Au final, entre des mains expertes, une Megane RS châssis Cup gagne 1 seconde au kilomètre par rapport à la Sport. Concernant les trains roulants, pas de surprise puisque Renault Sport a repris, à l'avant, un train à pivot indépendant comme sur la Megane RS 26 R, qui permet notamment de découpler l'amortissement et la direction. Toutefois, dans le but de toujours réduire les masses non suspendues, l'aluminium y a pris une place importante. Dans cette chasse au poids, car cette Megane pèse seulement 5 kg de plus que la précédente, le train arrière a perdu 2 kg, de même que les barres anti-roulis, qui sont devenues creuses. Le résultat est très efficace mais pour ceux qui sont d'inconditionnels optimistes, l'électronique veille. Un ESP trois modes, totalement déconnectable, se cache derrière le RS Dynamic Managment. Parmi l'électronique présente, on retrouve le RS Monitor. Il s'agit d'une télémétrie embarquée vous donnant une foule d'informations sur l'auto et vos sollicitations : l'accélération, les freinages, la température des fluides, temps au tour, etc. C'est proche d'un gadget, donc indispensable !
Du caractère, mais…
Au chapitre mécanique, bien que le 2.0 litres 4 cylindres turbo soit proche de celui de la génération précédente, il cache en fait 25 % de pièces nouvelles. Turbo twin scroll, décaleur variable d'arbre à cames, tubulure d'admission, nouvelle cartographie d'injection, soupapes refroidies au sodium, bielles et pistons renforcés, échangeurs redimensionnés… Il développe ici 250 chevaux et offre un couple de 340 Nm dont 80 % est disponible dès 1 900 tr/min. Un beau cocktail, efficace et performant, mais qui se montre finalement assez linéaire. Toutefois, il offre largement de quoi aller croiser le fer avec les Leon Cupra R, Mazda 3 MPS, Scirocco R et pourquoi pas la Focus RS. Car si avec ses 250 chevaux la Megane n'est pas la mieux-disante en la matière, son châssis permet de tous les exploiter. Toutefois, aussi diablement efficace soit-elle, il manque à cette RS un petit grain de folie. Du moins à sa version Cup. En effet, si pour le châssis Sport, plus confortable et qui devrait représenter 2/3 des ventes, une relative sobriété ne choque pas, Renault Sport aurait pu totalement dévergonder l'offre Cup, avec notamment un vrai son à l'échappement. Pour vaguement entendre quelque chose, il faut enlever la plage arrière ! Dommage, car cette Megane a presque tout pour elle.
Retrouvez l'entretien avec Rémi Deconinck en cliquant ici.
La Megane RS en bref
• Date de lancement : Janvier 2010
• Segment de marché : Coupé sportif
• Objectifs de vente* : 1 000 unités en année pleine
• Principales concurrentes :
Seat Leon Cupra R 265 ch : 28 860 euros ;
Mazda 3 MPS 260 ch : 33 000 euros ;
Ford Focus RS 305 ch : 33 650 euros
• Prix :
28 900 euros (RS 250 ch)
32 500 euros (RS Luxe 250 ch)
+ 1 600 euros châssis Cup
* estimation
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