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Constructeurs

L'UAW n'entrera pas à Chattanooga

Publié le 17 février 2014

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
Les ouvriers de l'usine Volkswagen du Tennessee ont voté contre l'arrivée du syndicat américain dans leur site. Un résultat très surveillé car jamais encore l'UAW n'a réussi à entrer dans une usine d'un constructeur étranger implanté aux Etats-Unis.

Le vote des employés de Chattanooga était très surveillé et aurait pu constituer une première. En effet, le syndicat automobile américain n'a encore jamais réussi à s'implanter dans les usines américaines de constructeurs étrangers. Ce ne sera donc pas le cas dans celle de Volkswagen puisque 712 des 1338 votant (soit 89% des effectifs) ont rejeté le syndicat. Ce vote semble également "marquer la fin des espoirs du syndicat de gagner du terrain dans ces usines du Sud" des Etats-Unis, a commenté un expert américain interrogé par l'AFP.

Bien que Volkswagen ait laissé la porte ouverte au syndicat américain sous la pression de leur homologue allemand, l'UAW n'a pas réussi son pari. "Nous sommes scandalisés par les ingérences des hommes politiques et des groupes d'intérêts dans ce processus qui touche le droit élémentaire des employés à former un syndicat, a déclaré Dennis Williams, un responsable de l'UAW. Nous sommes fiers que ces employés aient eu le courage de voter, malgré les pressions."

Les hommes politiques locaux, y compris le gouverneur du Tennessee, ont pointé le risque d'une implantation du syndicat pour l'avenir. Selon eux, dans cette hypothèse, l'Etat deviendrait moins attractif et cela freinerait ainsi la création d'emplois et de richesse dans le Tennessee. Plus directement, dans le cas de Volkswagen, l'arrivée de l'UAW pénaliserait le site de Chattanooga (notamment vis-à-vis de l'usine mexicaine du groupe), à l'heure où Volkswagen a annoncé la production prochaine d'un nouveau SUV à destination du marché nord-américain, mais aussi un investissement global de 7 milliards de dollars dans la région.

L'UAW semble donc ne plus rassembler, comme l'ensemble des syndicats d'ailleurs. En effet, le taux de syndicalisation aux Etats-Unis a atteint son plus bas niveau depuis les années trente avec seulement 11,3%. L'UAW compte aujourd'hui environ 383000 adhérents contre plus de 1,5 million à la fin des années soixante-dix. Autre handicap de poids, l'UAW est considéré par nombre d'ouvriers américains comme ayant en partie conduit les Big Three à la ruine à la fin des années 2000.

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