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Constructeurs

L’incroyable scénario

Publié le 12 octobre 2007

Par Marc David
4 min de lecture
Appelé a coiffé son premier titre dès ce week-end en Chine, Lewis Hamilton a quitté la scène sur un faux-pas. Dénouement au Brésil, dans quinze jours.Tout était prêt pour fêter le premier titre du "jeune prodige"...

...de McLaren-Mercedes. Même Jürgen Hubert, l'ex patron du groupe DaimlerChrysler, avait fait le déplacement en Chine…
Les choses se présentaient au mieux pour le britannique puisque, après avoir signé la pole position (en 1'35''908) la veille, il prenait le commandement de la course avec autorité, creusant petit à petit l'écart sur Kimi Raïkkönen, le premier de ses poursuivants. Et puis, patatras ! Le rêve d'être couronné dès ce GP de Chine s'envole au 30e tour. Pneus à l'agonie, Lewis Hamilton perd sa voiture à l'entrée de la voie d'accès aux stands très piégeuse suite aux averses, et sort dans le bac à graviers. Le britannique essaie de repartir, les roues arrières de sa voiture patinent et s'immobilisent. C'est l'abandon, son premier en 16 grands prix. Images terribles que celles-ci mais c'est la course. Dans sa volonté d'imprimer une cadence infernale pour se mettre à l'abri alors qu'il n'en avait nullement besoin, la jeune recrue de McLaren-Mercedes a-t-elle commis un péché d'orgueil ? Probablement. En s'apercevant que son pilote baissait de cadence (Raïkkönen était revenu dangereusement sur lui et sans les nombreux drapeaux jaunes, il l'aurait aisément dépassé), pourquoi l'équipe ne l'a pas rappelé à son stand ? Pour Ron Dennis, le patron de McLaren, les torts seraient partagés. "Nous gagnons et nous perdons ensemble, je n'ai pas pour habitude de désigner des coupables ni d'accabler un quelconque membre du team", lâchait-il laconiquement. Une explication s'impose. Parti en pneus intermédiaires sur une piste humide comme l'ensemble de ses pairs, Hamilton les conservait lors de son ravitaillement au 15e tour. Normal puisque, après l'ondée qui humidifiait la piste lors des 3e et 4e tour, une nouvelle ondée faisait son apparition au 14e tour, donc peu avant la série des premiers ravitaillements. Ce n'est qu'après, lorsque la piste s'asséchait, que certains audacieux décidaient de miser sur les pneus "sec" : Webber au 23e tour, Button au 24e, Kubica au 25e, Massa au 26e…

Au Brésil, la quasi-totalité de l'équipe McLaren-Mercedes sera acquise à la cause d'Hamilton

Toujours est-il qu'avant sa bévue, Hamilton s'était fait déposséder du leadership par la Ferrari de Kimi Raïkkönen. Le finlandais signe sa 5e victoire de la saison et assurément, ferait un beau champion du monde. Dommage que la fiabilité de sa voiture l'ait privé de points précieux. Certes, avec 7 points de retard sur le britannique, il s'est replacé dans la course au titre mais pour lui, la tâche s'annonce ardue, pour ne pas dire impossible. S'il gagne au Brésil, Hamilton ne devra pas faire mieux que 6e et Alonso pas mieux que 3e. Quant à Alonso, 2e du GP de Chine, il revient à quatre points de son jeune équipier. Il peut être titré au Brésil s'il gagne la course et qu'Hamilton ne fasse pas mieux que 3e (à égalité de points, l'espagnol aurait 5 victoires contre 4 pour son équipier). Mais il ne faut pas se leurrer. A Sao Paulo, le jeune britannique bénéficiera du soutien de la quasi-totalité des membres de son équipe. Disons que, mathématiquement, Alonso se trouve dans une meilleure position que celle du finlandais, mais cela risque fort de ne pas suffire. Il le sait bien, déclarant : "si je veux décrocher le titre, j'aurais encore besoin de résultats un peu inattendus comme celui-ci. Sur le fond, cela ne change pas grand-chose à mes chances de remporter le championnat au Brésil : sur une course normale, cela paraît impossible". Le dénouement incroyable de ce GP de Chine ne doit pas éclipser la fantastique performance du jeune Sébastian Vettel, 4e au volant de sa Toro Rosso-Ferrari. Rétrogradé de cinq places sur la grille après avoir gêné Kovalainen lors de son tour rapide en qualifications, Vettel a pris une belle revanche en course, faisant la joie de sa modeste écurie qui, avec les 3 points de la 6e place de Vitantonio Liuzzi également, grimpe d'un coup à la 7e place du championnat, devant Honda. Sûr que Sébastien Bourdais (futur pilote de l'écurie) doit apprécier le résultat à sa juste valeur !

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