L’incomprise Twingo redevient désirable
Rares ont été les modèles à devenir en une seule génération de véritables icones. C’est pourtant ce que Renault avait réussi à faire avec la Twingo. En effet, en quatorze années de commercialisation, entre 1993 et 2007, et 2,5 millions d’unités vendues, la citadine au losange a marqué son temps. Puis est arrivée la Twingo 2 en 2007. Franchement plus efficace à tous les points de vue tout en conservant certains points forts comme l’habitabilité, le design de cette deuxième génération a pourtant cassé une image qui mêlait à la fois sympathie et côté novateur. Une Twingo 2 qui aurait su capitaliser sur cette formidable image en l’agrémentant des raffinements technologiques de l’époque aurait sans doute pu évoluer face à une Fiat 500 ou même une Mini. Mais il n’en fut rien.
Trop “jouet”, trop féminine, trop… beaucoup de choses. Les hommes de Renault se sont alors concentrés sur des éléments pas vraiment cruciaux, expliquant notamment une contre-performance sur le marché espagnol, et ont perdu de vue l’essentiel. Sous la houlette de Carlos Ghosn, la Twingo 2 est alors devenue plus internationale, plus passe-partout, et elle y a perdu son âme. Retrouver du caractère, voilà donc quelle était la mission assignée à Laurens van den Acker à l’heure de ce facelift. Le Hollandais de Renault devait donc, tout en imprimant le prometteur nouveau visage de la marque, redonner à la Twingo son esprit originel. Mission partiellement accomplie ! L’arrière évolue grâce à quelques galbes et la face avant est une réussite.
Même contestée, cette Twingo est un succès commercial
Pour autant, la Twingo 2, qui est aujourd’hui vendue dans 40 pays contre 18 pour la première, peut être considérée comme un vrai succès commercial et financier. En effet, plus de 650 000 unités sont déjà sorties de l’usine slovène de Novo Mesto et l’utilisation de nombreux éléments de la Clio 2 a assuré la rentabilité du programme. Commercialement, on peut même dire qu’en France, elle a écrasé la concurrence avec régulièrement plus de 30 % du segment. Même en 2011, pour sa dernière année, elle a totalisé 68 236 ventes. La deuxième du segment, la Citroën C1, s’est limitée à 22 947 unités. A l’échelon européen, toujours en 2011, la Twingo s’est encore adjugé 11 % et la 3e place du segment. Une très belle performance, d’autant que la concurrence a fortement évolué. En effet, à la commercialisation de la Twingo 1, ce segment ne comptait que 12 compétitrices représentant 9 marques, alors que c’est aujourd’hui l’embouteillage, avec 26 modèles proposés par 15 marques. Et ce n’est pas fini avec l’arrivée d’un poids lourd, le groupe Volkswagen, et ses up!, Mii et Citigo. Cependant, la petite Renault ne manque pas d’atouts malgré un âge certain. La modularité de son espace intérieur demeure l’un de ses points forts et le facelift d’aujourd’hui n’a pas oublié, là encore, de revenir aux fondamentaux avec, notamment, une palette de coloris plus gais ou le retour du toit souple ouvrant, sans oublier de nombreuses possibilités de personnalisation.
Consommations en baisse de 24 %
Mécaniquement, la Twingo cuvée 2012 ne révolutionne pas le genre, mais elle se montre très efficace. Renault n’avait d’ailleurs pas attendu ce facelift pour faire évoluer les choses sous le capot. En effet, en quatre ans, depuis sa commercialisation en 2007, les consommations n’ont cessé de baisser. Ainsi, un litre aux 100 km a été économisé sur les Diesel et, pour le 1.2 16V 75 ch, qui reste le best-seller de la gamme, l’économie est même de 1,3 litre, soit 24 % de moins. Aujourd’hui, une Twingo dCi 75 ch ne consomme donc que 3,4 litres pour 90 g de CO2/km et celle équipée du 1.2 16s 75 ch se limite à 4,5 litres et 105 g. Quant au bloc 1.2 Tce 100 (130 g/km), aujourd’hui réservé à la finition Gordini, il mériterait une diffusion plus large. Des mécaniques qui ne mettent toutefois pas à mal le comportement de cette citadine dont une des caractéristiques est de pouvoir s’échapper des villes sans problème tout en conservant un bon agrément. Toujours aussi maligne et polyvalente, la Twingo a encore de beaux jours devant elle, même si les immatriculations de janvier sont mauvaises, avec un repli de 51,7 %, à 4 142 unités. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit du mois de son lancement commercial dans un contexte bien différent de celui de janvier 2011, qui avait été dopé par la prime à la casse.
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La Twingo en bref
Date de lancement : Janvier 2012
Segment de marché : Mini-citadine
Objectif 2012* : 65 000 unités en France
Principales Concurrentes de la Twingo 1.2 LEV 16V 75 ch Eco2 Access : 7 990 € :
Kia Picanto 1.0 Motion 69 ch 3p : 8 990 € ;
Citroën C1 1.0i Attraction 68 ch 3p : 9 450 € ;
Volkswagen Up 1.0 60 ch Take up! : 9 490 € ;
Peugeot 107 1.0 Access 68 ch 3p : 9 700 €
Prix :
de 7 990 à 18 100 €- Essence
de 12 900 à 17 200 € - Diesel
* Estimation JA
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