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Constructeurs

L’Euro 5 a sa référence

Publié le 9 septembre 2011

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Le Ducato place la barre très haut. Sur le marché des utilitaires gros volumes, la proposition de Fiat Professional arrive à point nommé, prenant de vitesse la concurrence. Un produit qui s’est fait sans le concours de PSA.
Le Ducato fête ses 30 ans. Il sera distribué dans les 1 400 points de vente Fiat Professional européens.

Ce n’est pas totalement d’une feuille blanche qu’est parti Fiat Professional, mais le Ducato nouveau marquera une rupture dans l’histoire du produit. Comme un symbole, ce changement intervient alors qu’il fête sa trentième année d’exercice. Une carrière qui totalise déjà 2,2 millions d’unités vendues.
En réalité, on peut dire que Fiat profite du hasard du calendrier. Chaque génération de Ducato a, en effet, connu une durée de vie de cinq ans en moyenne. La dernière étant entrée en fonction en 2006, il était temps d’évoluer. Ce qui coïncide avec l’application de la norme Euro 5 pour les véhicules utilitaires.

En 2010, le gros transporteur a totalisé 97 000 immatriculations en Europe, soit 17,6 % de parts de marché. En France, il est au-dessus de la moyenne, à 19,6 %, et en son pays, il atteint 36,1 % de pénétration. Le constructeur italien n’a donc pas le droit à l’erreur, sinon il pourrait payer cher la contre-offensive de Renault et surtout de PSA, dont il vient de s’éloigner.

Après de longues années de collaboration, Turin a pris le contre-pied de toutes les tendances industrielles et décidé de faire cavalier seul. “Cela coûte plus cher en développement, mais nous avons un projet global pour la gamme VU”, explique-t-on au siège de la marque. Pour donner un ordre de grandeur, un tel projet représente habituellement un investissement de 25 à 30 millions d’euros. “Nous étions déçus par les moteurs de 100 et 120 chevaux co-brandés Fiat et PSA”, justifient les ingénieurs. Les exigences de l’Euro 5 nécessitaient en effet une refonte des blocs.

40 % de pièces inédites sous le capot

Il en résulte une offre de quatre choix, tous alimentés par du Diesel. D’abord le 2 litres 115 chevaux. De toute évidence la bonne surprise de cette cuvée. On aurait pu imaginer que le véhicule serait sous-motorisé, il n’en est rien. Souple, on sent la poussée dès la barre des 1 000 tours / minutes. Fiat réussit un beau tour de force en le rendant agréable dans les principales plages d’utilisation. Idéal pour les conducteurs urbains, car sa consommation recule de 14 %, à 6,4 l/100 km alors qu’il gagne 15 chevaux par rapport à l’ancien.

Un cran au-dessus dans la gamme, le 2,3 litres délivre au choix 130 (+ 10 ch) et 150 chevaux. A la souplesse, il ajoute le silence et un couple supérieur de 30 Nm.

Seul organe encore commun à Fiat et PSA, le puissant 3 litres gagne 20 chevaux, soit 177 au total. Plus bruyant et fatalement plus gourmand en carburant, il ne devrait pas représenter l’essentiel des volumes et trouvera ses clients dans les pays nordiques.

Les deux moteurs inédits ont changé 40 % des pièces par rapport aux anciens. Ils emploient notamment un système Multijet de deuxième génération, au sein duquel les injecteurs, plus rapides, sont capables de 8 injections par cycle, à 1 800 bars de pression.

Fiat signe là du bel ouvrage et redéfinit les standards : le Ducato vient se placer en tête du rapport puissance / consommation et affiche un bilan d’émissions de CO2 faisant désormais figure de référence. Bien que Fiat VP et Fiat Professional soient deux entités distinctes, elles partagent assurément la même philosophie. Si la disponibilité de la boîte robotisée à 6 rapports est appréciable, on regrettera cependant que l’arrêt automatique du moteur ne soit disponible qu’en option sur le 2,3 litres, “pour des raisons de maîtrise des coûts”, avancent les responsables du développement produit.

Au chapitre de la transmission de la puissance au sol, Fiat n’a pas retenu les solutions de propulsion ou de quatre roues motrices en alternative à la traction, pour gagner plus d’une centaine de kilogrammes sur la balance. Le constructeur a mis au point un dispositif, Traction +, un différentiel autobloquant électromagnétique, qui reproduit la motricité d’un 4x4 sans ses effets néfastes, tel l’embonpoint. “Nous devons réfléchir à introduire la propulsion effectivement, si nous voulons inscrire Fiat dans une démarche de conquête mondiale”, concède Antonio Mannina, responsable produit. Ce que le benchmarking avec l’américain Chrysler pourrait apporter.

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