Les promesses de l’aube

Même si Renault affiche un compte de résultats prometteur, sa renaissance doit avant tout être stylistique. Et Laurens van den Acker s’y emploie avec maestria. Faisant presque oublier l’affaire d’espionnage, le designer promet un nouveau jour pour la gamme du constructeur français. Tant mieux ! Après le premier pétale de la marguerite dévoilé à Paris avec le DeZir, illustrant le fait de “tomber amoureux”, les deuxième et troisième pétales de cette fleur qui en compte six, ont été dévoilées à Genève. Avec le Captur, le constructeur évoque le monde des crossover/SUV pour “partir explorer le monde à deux”, image Laurens van den Acker. Après cette escapade vient le temps de la famille et donc d’un monospace que le concept R-Space illustre. Si le Captur trahit la volonté du Losange de développer un petit SUV sur la base d’une Clio, le R-Space redéfinit le concept du monospace où Renault a longtemps excellé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui mais le R-Space, qu’on l’imagine en Espace, Scenic ou Modus nous fait une belle promesse. Cette famille de concepts sera encore complétée par trois pétales dans les mois à venir avec des représentations du “travail”, des “loisirs” et de la “sagesse”. Laurens van den Acker aura alors bouclé la boucle, imaginé une Renault pour toutes les étapes de la vie. En attendant, le Captur cachait également une nouvelle mécanique de la famille Energy dCi qui sera une réalité commerciale dès ce printemps. En effet, le 1.6 dCi 130, qui apparaîtra bientôt sur les Scenic (4,5 l et 117 g de CO2), était ici proposé dans une version à double suralimentation offrant ainsi une puissance de 160 chevaux. Sous le capot du R-Space, même constat, avec l’apparition d’un petit 3 cylindres de 900 cm3 turbo à injection directe qui ne rejette que 95 g de CO2 par kilomètre.

En attendant la Clio 4

Au chapitre “concret”, peu ou pas grand-chose. L’électrique demeure au centre de la stratégie de Renault et nous en savons aujourd’hui un peu plus sur la Twizy qui sera facturée 6 990 euros (hors incitations fiscales) auxquels il faudra ajouter un loyer mensuel de 45 euros pour les batteries. Enfin, un clin d’œil, avec la Wind Gordini qui prenait son premier bain de foule mais surtout la Megane Coupé-Cabriolet Floride. En effet, Renault s’est amusé à grimer son cabriolet en reprenant les codes et les couleurs de la célèbre Floride. Ainsi, l’intérieur devient crème et rouge pour le plus grand bonheur des nostalgiques. Le nom Floride fait également son apparition sur la planche de bord en reprenant la typographie de l’époque. Un joli clin d’œil à l’histoire de la marque mais qui vient une fois de plus masquer un vrai trou dans le plan produits. Et cela ne va pas s’arranger tout de suite car pour voir une vraie nouveauté (enfin, une nouveauté vendable !) dans la gamme Renault, il va falloir patienter au moins jusqu’à la fin de l’année avec la quatrième génération de la Clio. Une Twingo face-liftée viendra toutefois soutenir le moral du réseau d’ici là. Cependant, ce dernier a connu, comme le constructeur, une année 2010 meilleure avec une rentabilité moyenne en amélioration, passant de 0,85 à 1 %. Le constructeur, quant à lui, affiche une marge opérationnelle de 2,8 % du CA (1,1 milliard) contre -1,2 % en 2009. Après 3 milliards de pertes en 2009, le groupe Renault affiche un résultat net de 3,49 milliards d’euros pour l’exercice 2010. De plus, Renault, comme PSA d’ailleurs, a remboursé le dernier milliard qu’il devait à l’Etat.

Tous les voyants sont donc au vert pour que le groupe Renault poursuive son développement mais aussi et surtout redonne de la substance à la marque Renault.