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Constructeurs

Les perspectives de Nissan jugées difficiles

Publié le 20 décembre 2019

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Alors que Nissan ouvre un nouveau chapitre de son histoire avec Makoto Uchida à sa tête, l'agence de notation S&P dégrade la note à long terme du constructeur.
S&P Global Ratings vient d'abaisser d'un cran la note à long terme de Nissan à BBB+.

 

Alors que la nouvelle équipe dirigeante de Nissan, en place depuis le 1er décembre 2019, va s'employer au redressement du constructeur, l'agence de notation S&P Global Ratings vient d'abaisser d'un cran la note à long terme du nippon à BBB+. Cette note est attribuée aux entreprises capables de faire face à leurs obligations financières de façon adéquate, mais dont la qualité est néanmoins jugée moyenne.

 

"Les réformes structurelles et la sortie de nouveaux modèles ne vont pas améliorer significativement les performances opérationnelles du groupe dans un délai d'un ou deux ans", en raison de conditions de marché difficiles, explique S&P dans un communiqué. L'agence dit s'attendre à ce que "l'entreprise mette du temps à tirer parti de ses efforts pour accroître la compétitivité de ses produits et pour améliorer sa rentabilité via des réductions de capacité de production".

 

"La faiblesse persistante des ventes d'automobiles sur les principaux marchés créera probablement des conditions difficiles pour Nissan au cours des une à deux prochaines années", ajoute l'agence qui n'entrevoit rien de miraculeux avant, au mieux, le printemps 2022. Faudrait-il encore rappeler à l'agence que l'automobile est une industrie à cycles longs où les miracles, du moins les effets de décisions, peuvent demander un peu de temps.

 

En attendant, depuis la crise déclenchée par l'affaire Carlos Ghosn, le partenaire de Renault a décidé d'effectuer un virage à 180 degrés pour rompre avec la course aux volumes et, selon ses nouveaux dirigeants, "normaliser" ses ventes en diminuant le recours aux promotions. Il faut dire que les chiffres du dernier exercice 2018-2019, clos en mars, n'étaient pas bons avec notamment un bénéfice net en recul de 57 %, à 2,5 milliards d'euros (319 milliards de yens). Le plus mauvais depuis une décennie.

 

Enfin, S&P dit qu'il "subsiste une incertitude quant à l'orientation du partenariat de Nissan Motor avec Renault et Mitsubishi Motors." A court terme, il n'y a aucune incertitude. En effet, le nouveau patron de Nissan, Makoto Uchida, comme Jean-Dominique Senard chez Renault, souhaitent renforcer la confiance et les liens entre les partenaires de l'Alliance et continuer à développer les synergies. Là encore, les miracles souhaités par S&P ne se réalisent pas en quelques mois. L'incertitude signalée par l'agence porte-t-elle sur une éventuelle intégration plus poussée entre les partenaires, sur une fusion ? Cette possibilité, qui a sans doute fait tomber Carlos Ghosn, ne sera plus d'actualité avant de nombreuses années.

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