Les deux vies de PSA
Avec 1,461 million de VP et VUL écoulés durant ce premier semestre 2013, la baisse de 9,8% peut encore apparaître sévère. Cependant, il faut la nuancer. En effet, celle-ci se limite à 1,1% sans tenir compte des "éléments détachés" qui ont quasiment disparu à cause du renforcement des sanctions contre l'Iran. Ces "éléments détachés" sont donc passés de 143000 unités durant le premier semestre 2012 à seulement 1000 un an plus tard. Ce sont 142000 unités de moins qui pèsent lourdement sur l'évolution globale des chiffres du groupe français. Sans tenir compte de cet élément, la baisse se limite donc à 1,1%, c'est-à-dire seulement 16000 unités de moins qu'en 2012. Certes, ce n'est pas forcément brillant, mais ce n'est pas catastrophique non plus.
Au rayon des bonnes nouvelles, on retrouve les derniers lancements. La 208 s'est déjà vendue à plus de 400000 unités, le 2008 dépasse tous ces objectifs avec 29000 commandes depuis mi-mai et un mix de finitions supérieures dépassant les 70%, et le C4 Picasso a enregistré plus de 8000 commandes depuis son lancement courant juin.
L'occasion pour PSA de rappeler la montée en gamme souhaitée et le succès des véhicules hybrides pour lesquels le Français revendique la première place de "premier constructeur européen de véhicules hybrides" et la deuxième sur le marché avec une part de 16,1% en Europe. Plus exotiques, pour nous Français, les Peugeot 301 et Citroën C-Elysée totalisent respectivement 42000 et 29000 ventes, permettant à PSA d'afficher de bons résultats sur des marchés comme l'Algérie (+66%) ou l'Argentine. Mais nous reviendrons sur l'Amérique du Sud.
Car c'est justement l'international qui sauve PSA. En effet, bien qu'ayant baissé en volume, passant de 639000 en 2012 à 606000 en 2013 (mais il ne faut pas oublier les 143000 unités disparues en Iran et la baisse de 12,8% en Europe), leur part représente aujourd'hui 41% du total. Soit une augmentation de 7 points.
La Chine demeure l'un des vecteurs de croissance du groupe avec une progression de 33% sur un marché "seulement" à +16%. DPCA, avec 278000 unités, s'octroie ainsi une part de marché voisine de 4% grâce au succès des 3008 (25000 facturations en six mois) et C4L (20000 facturations). Et le Français ne compte pas s'arrêter là avec, au second semestre, le lancement des C-Elysée et 301 qui vont être produites dans la nouvelle et troisième usine de DPCA à Wuhan. Cette deuxième partie d'année sera aussi l'occasion de lancer la production locale de la DS5 avec Changan, l'autre partenaire de PSA dans le pays.
En Amérique du Sud, le temps semble également se dégager pour PSA avec une progression globale de 20% (146000 unités) grâce à certains pays comme l'Argentine (+30%), le Chili (+35%) et le Mexique (+32%).
La dynamique internationale est donc réelle. Si PSA va l'entretenir, elle devra cependant être complétée par une meilleure performance en Europe pour envisager un avenir plus serein. Car l'Europe reste le problème majeur du groupe avec un recul de 12,8% sur un marché VP-VUL global, en baisse de 7%. La part de marché du constructeur est ainsi passée de 12,9 à 12,2%.
Les principaux chiffres de ventes du premier semestre 2013 de PSA
|
1er semestre 2012 |
1er semestre 2013 |
Evo % |
Europe |
980 000 |
855 000 |
- 12,8 |
Russie |
41 000 |
32 000 |
- 22 |
Amérique latine |
121 000 |
146 000 |
+ 20,6 |
Chine |
210 000 |
278 000 |
+ 32,4 |
Reste du monde |
124 000 |
149 000 |
+ 20,2 |
Sous-total |
1 476 000 |
1 460 000 |
- 1,1 |
Eléments détachés |
143 000 |
1 000 |
- 99,3 |
TOTAL PSA |
1 619 000 |
1 461 000 |
- 9,8 |
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