L'échappée solitaire de Fiat sur le GNV
Depuis longtemps, le constructeur italien a fait le choix du GNV. Une orientation cohérente par rapport à son marché domestique, solidement structuré autour de cette énergie, mais qui ne trouve pas l'écho escompté dans l'Hexagone. La faute à un engouement modéré des pouvoirs publics pour le sujet, plus prompts à défendre l'électrique, et à un faible réseau de stations. Fiat est aujourd'hui le seul constructeur automobile à faire partie de l’Association française du gaz naturel véhicules, qui fédère les acteurs du GNV, aux côtés d'Iveco, Man, Renault Trucks et Piaggio. Le parc de véhicules GNV en France totalise 200 camions, 2400 bus et 10000 VL et VUL, essentiellement en flottes d’entreprises. Seulement 40 stations publiques sont répertoriées à ce jour sur le territoire. De fait, les utilisateurs particuliers se comptent sur les doigts d'une main.
70,8% de parts de marché pour Fiat en Europe
Mais l'inertie de la France sur le sujet du GNV ne reflète pas son évolution sur le plan mondial. L’Association française du gaz naturel véhicules indique que le nombre des véhicules fonctionnant au GNV a augmenté de 18% par an dans le monde entre 2000 et 2010, et de près de 25% en 2011 et 2012, pour atteindre plus de 17 millions de véhicules mi-2013. L’Association NGVA Europe et le Study Group 5.3 de l’International Gas Union tablent en 2020 sur un total de 65 millions de véhicules au GNV dans le monde, soit 9% du marché.
Le constructeur italien, qui a dévoilé sa première automobile au gaz en 1997 avec la Marea, revendique un parc circulant de plus de 560000 véhicules GNV VP et VUL en Europe. En janvier 2014, la Fiat 500L GNV viendra s'ajouter au catalogue aux Qubo, Doblo, Panda et Punto. En 2012, Fiat a commercialisé un volume de 54387 véhicules au gaz en Europe (EU28+Efta), soit une part de marché de 70,8%, dont 48606 VP (72,5%) et 5781 VUL (59,1%).
Le véhicule électrique : une posture marketing ?
Le constructeur italien rappelle qu'il s'est vendu l'an passé en Europe 56000 véhicules au GNV, contre seulement 18000 VE. "Le véhicule électrique est une solution qui plaît beaucoup sur le papier, mais qui ne soutient pas la comparaison avec le Diesel. Il s'agit à ce jour avant tout d'une posture marketing", réagit Patrice Duclos, directeur de la marque Fiat en France. Et d'illustrer son point de vue très tranché : "Le coût d'utilisation de l'électrique est encore beaucoup trop cher pour nous comme pour les clients. Les infrastructures tout comme l'autonomie des véhicules sont limitées, et le bilan écologique global est très contrasté. Enfin, les perspectives de développement à horizon 2020 sont encore faibles. Le GNV est une solution viable à court et moyen termes pour réduire la dépendance au pétrole car les réserves sont plus larges. Le coût d'achat de cette énergie est plus intéressant que les carburants traditionnels. De plus, il permet de diviser par deux les émissions de Nox."
La Ville de Strasbourg, qui ouvrira une troisième station en 2014, via le réseau GDS, propose un tarif de 1,02€ au kilo. Chez Fiat, la différence de prix entre un Ducato au gaz et le modèle équivalent en Diesel est d'environ 3000€ (HT). "Je ne pense pas que le prix soit un frein car ce surcoût est très vite absorbé", juge Yves Le Comte, directeur marketing de Fiat Professional. Il faut aussi compter une surcharge de 100kg pour le Ducato Natural Power, qui affiche une autonomie de 400km. L'emplacement des bombones sous le plancher permet de conserver le volume de chargement.
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