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Constructeurs

Le T-Cross bientôt dans l'arène

Publié le 26 octobre 2018

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Lancé au printemps 2019, le T-Cross va permettre à Volkswagen d'entrer de plain-pied sur le segment B-SUV qui pèse aujourd'hui plus de 18 % du marché français. De quoi amplifier la croissance de la marque après une année 2018 qui s'annonce positive.
Klaus Bischoff, le directeur du design Volkswagen, devant le T-Cross à l'occasion de sa présentation le 25 octobre 2018.

 

Il y a un peu plus de deux ans, Volkswagen ne comptait que deux SUV dans sa gamme, le Tiguan (4,48 m) et le Touareg (4,87 m). L’état-major de la marque avait alors promis qu’il aurait bientôt un SUV tous les 15 cm, c'est-à-dire dans tous les segments. L’annonce a effectivement été suivie d’effets avec l’arrivée du Tiguan Allspace (4,70 m), du T-Roc (4,22 m) et bientôt du T-Cross (4,11 m), qui vient d’être dévoilé. Une révélation enchaînée sur trois continents puisque le nouveau SUV urbain a été présenté dans la même journée à Shanghai, Amsterdam et Sao Paulo. Le témoignage de sa destinée mondiale (comme le Tiguan) et de son importance.

 

Aujourd’hui, un modèle VW vendu sur cinq dans le monde est un SUV et cette part devrait grimper à un sur deux à l’horizon 2025 grâce à une large offensive de VW et du groupe, qui totalisera trente lancements de SUV d’ici cette échéance. Si les SUV VW européens sont bien connus, la marque adapte aussi son savoir-faire aux différentes zones. Ainsi, l’Altas évolue en Amérique du Nord alors que la Chine peut aussi compter sur les Teramont, Tharu, Tayran. Puis il y aura bientôt, sans doute en 2020, l’arrivée du premier SUV 100 % électrique de la marque, préfiguré par le concept l'I.D. Crozz. Mais revenons au nouveau membre de la famille T, dont les traits demeurent finalement assez fidèles au concept T-Cross Breeze présenté en 2016 au salon de Genève même si pour un SUV cabriolet il faudra se tourner vers le T-Roc en 2019.

 

Outil de conquête

 

Lancé au printemps 2019, le T-Cross contribuera aux objectifs annoncés, notamment en Europe et particulièrement en France, où le segment des B-SUV a encore gagné plus de 20 % depuis le début de l’année. VW France ne donne pas d’objectifs pour l’heure, mais la trajectoire de ce modèle devrait logiquement le conduire sur le podium des ventes de la marque dans l’Hexagone.

 

Basé sur la plateforme MQB A0, comme le Seat Arona, le T-Cross est produit dans l’usine espagnole de Pampelune aux côtés de la Polo. Au-delà de cette proximité, la question de la cannibalisation avec la citadine se pose. Pierre Boutin, le directeur de Volkswagen France, imagine un tout autre scénario en s’appuyant sur le passé récent où le T-Roc n'a pas siphonné les ventes de la Golf. En effet, les ventes cumulées de la berline, à fin septembre, sont stables alors que le T-Roc totalise déjà 11 427 immatriculations. La conquête est donc à l'ordre du jour pour le T-Roc comme pour le T-Cross, qui arrivera sur un segment où la concurrence va être rude avec les Renault Captur, Peugeot 2008, Citroën C3 Aircross, mais aussi les Opel Crossland X, Ford EcoSport ou le Hyundai Kona.

 

Une fois de plus, VW arrive tard sur le segment, mais cela ne l'empêche pas, à l'image du Tiguan en son temps, de vouloir se tailler une place au soleil sur ce segment B-SUV qui pèse aujourd’hui 18 % des immatriculations françaises quand la totalité des SUV s’adjuge 35 % du marché.

 

Riche dotation de série

 

VW France estime que les deux motorisations TSi disponibles au lancement, le 3-cylindres d’un litre de cylindrée en versions 95 et 115 ch, devraient représenter 88 % des ventes contre 12 % pour l’unique TDi au catalogue, le 1.6 95 ch Euro 6d-Temp s’appuyant sur un SCR et l’AdBlue (109 g/km estimés). Le modèle le plus vendu devrait toutefois être le T-Cross TSi 95 BVM 5 (113 g/km estimés) en finition intermédiaire Lounge. Autant de motorisations associées à la boîte DSG dans 24 % des cas. Le bloc 1.5 TSi 150 ch arrivera en fin d’année 2019. Principalement destiné aux particuliers (81 %), ce petit SUV devrait tout de même peser 19 % sur les ventes flottes. Que ce soit pour les pros ou les particuliers, pour l’heure, ils devront se passer d’électrification sur le T-Cross.

 

L’équipement de série sera riche, notamment en matière de sécurité. En effet, tous les T-Cross pourront compter sur le Front Assist avec détection des piétons, le régulateur adaptatif ou encore le Lane Assist. Une combinaison des technologies qui permet de goûter aux premiers degrés d’autonomie. La taille de l'écran central, de 6,5 à 8", sera différente selon le niveau de finition, mais ce centre névralgique permettra de receler toute la connectivité déployée par la marque sur les modèles précédents. L’instrumentation digitale, l'Active Info Display, fait aussi partie des offres possibles avec son écran de 12,25". Grâce à la plateforme, le T-Cross propose un empattement de 2,56 m laissant augurer d’un bel espace intérieur d’autant que la modularité sera au rendez-vous avec une banquette coulissante sur 14 cm. De quoi aussi faire varier le coffre de 385 à 455 litres. 

 

A partir de 19 200 euros

 

Le tarif débutera à 19 200 euros. Puis, à l’image du T-Roc, le T-Cross offrira une large palette de personnalisations intérieures et extérieures avec notamment, pour la première fois chez VW, des jantes alu qui reprennent la couleur de la carrosserie. En attendant, Volkswagen France va proposer un T-Cross First Edition, limité à 792 exemplaires, dont les réservations ouvriront, en ligne, le 5 novembre prochain pour des livraisons à partir d’avril 2019.

 

En attendant la montée en puissance du T-Cross durant l'année 2019, VW France devrait terminer l’exercice 2018 avec près de 150 000 immatriculations VP (139 360 en 2017, à -2,6 %), dont 40 000 SUV, soit environ une vente sur quatre... encore du chemin avant de se rapprocher de la part de 50 % en 2025 annoncée par la maison mère. A moins que le marché, poussé par une fiscalité toujours plus dirigiste, ne se replie vers d’autres carrosseries. Si toutefois cela devait arriver, VW aura également une réponse avec la nouvelle Golf, la 8e génération, qui devrait être l’une des stars du stand VW du prochain salon de Francfort en septembre 2019.

 

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