Le site PSA d'Hordain se prépare à la reprise
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Site de 70 hectares situé près de Valenciennes, l'usine PSA d'Hordain rassemble habituellement 2 500 salariés. Depuis le 18 mars 2020, ce site de production d'où sortent chaque jour 580 véhicules est à l'arrêt comme l'ensemble des chaînes du constructeur tricolore. Alors que les discussions entre la direction et les syndicats avancent bien quant à une reprise partielle de l'activité, l'usine nordiste se prépare d'ores et déjà à ce moment.
"Pas question d'attendre le moment d'une reprise pour monter à la hâte un dispositif" sanitaire, avance le groupe. Si aucune date n'est encore fixée, une centaine de mesures sanitaires ont ainsi été installées pour préparer le retour - progressif - du personnel, avec seulement un 1/6e des effectifs dans un premier temps. Dès l'entrée extérieure, des marquages peints au sol indiquent les positions à respecter dans des files d'attente où chaque salarié se verra remettre un flacon de gel hydroalcoolique, des masques chirurgicaux et des lunettes de protection. La prise de température - qui ne doit pas dépasser 37,5°C - sera systématique.
La problématique des espaces connexes
Dans l'immense entrepôt abritant l'atelier de ferrage, des rubans et marquages signalent les zones à respecter. Rouleaux d'essuie-main et désinfectant près des micro-ondes, adhésif sur les tables pour les limiter à une personne, affiches, interdiction des vis-à-vis : les mesures ne se cantonnent pas aux postes de travail. "On s'est rendu compte qu'à quelques exceptions près, la distanciation d'un mètre est présente d'origine dans la nature de nos processus. Par contre, c'est dans tous les espaces connexes -acheminements, aires d'équipes et de repos, restauration, vestiaires - qu'elle est apparue le plus difficile à matérialiser", explique à l'AFP Luc Samsoen, DRH du site d'Hordain.
Ainsi, pour l'accès aux vestiaires, "nous avons mis en place un système de tickets qui régule les entrées" et les salariés seront "encouragés à venir déjà habillés". Les douches ont elles été condamnées, tout comme les fontaines à eau. Quant aux distributeurs, l'usage d'un stylo sera obligatoire.
"L'autodiscipline sera l'élément majeur de ce dispositif."
Informés, les salariés accueillent plutôt positivement ce protocole mais certains craignent qu'il ne soit inutile en cas de reprise prématurée. "Certaines mesures auront besoin d'être testées. Il n'y a qu'en intégrant progressivement les salariés qu'on pourra les améliorer" même si "le risque zéro n'existe pas", reconnaît Frédéric Jarosset, secrétaire FO. Seule condition : "Que le pic soit passé. Il ne faut pas aller trop vite. Si la direction accepte de perdre un peu de temps et de ne pas viser seulement la production, je pense que la sécurité des salariés peut être respectée", estime-t-il. Alors que la chute drastique du marché automobile européen (-55 % en mars) assombrit les prévisions, la direction l'assure : la course à la productivité n'est "pas le sujet".
La CGT, pour sa part, se montre plus réservée, craignant que ces nouvelles habitudes créent "un climat délétère". "Avec seulement 17 sièges dans l'aire de repos, ça va se passer à la chaise musicale ?", s'interroge Franck Théry, secrétaire général CGT. "Et, en cas d'évacuation d'urgence, comment fera-t-on ?", relève-t-il. "On a mis en œuvre beaucoup de choses" mais "tout ça ne pourra marcher que si les gens jouent le jeu", prévient Jean-Pierre Papin, responsable communication. "L'autodiscipline sera l'élément majeur de ce dispositif." Luc Samsoen se veut, lui, optimiste : "certains comportements subsisteront à la fin de cette crise sanitaire, qui seront plus adaptés à la vie en collectivité dans un environnement professionnel, ce qui est une bonne chose". (avec AFP)
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