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Constructeurs

Le Scénic n'abdique pas

Publié le 26 septembre 2016

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Malgré l'engouement pour les SUV, Renault n'abandonne pas son Scénic. Au contraire, il tente même de le réinventer après plus de 20 ans de succès. De quoi redevenir le roi d'un marché qui pèse encore 20% du segment C.

 

A l’heure où Peugeot abandonne le monospace compact – le futur 5008 sera un SUV –, Renault insiste avec une quatrième génération de son Scénic. Il faut dire que Sochaux n’avait pas l’ancienneté de Boulogne et n’avait pas rencontré le même succès avec plus de 5 millions de Scénic écoulés depuis son apparition en 1996. Il semble donc que seul le C4 Picasso représentera le genre chez PSA. Mais revenons au Scénic et au marché des monospaces compacts.

 

Certes, depuis l’apparition du Qashqai en 2007, le segment C a fortement évolué. Les SUV représentent maintenant près d’un véhicule sur quatre sur ce segment. Mais les monospaces résistent, notamment en France, et l’arrivée de nouveaux acteurs tels que BMW témoigne que ce marché reste attractif et rentable. L’hémorragie est d’ailleurs même stoppée depuis 2013 avec un volume en hausse de 100000 unités à l’échelle du continent. Dans ce contexte, Renault veut retrouver la première place que le C4 Picasso occupe depuis l’exercice précédent.

 

Toutefois, Renault est conscient qu’immatriculer plus de 100000 Scénic en France, comme en 2007, appartient bel et bien du passé. Si reprendre le leadership du segment, que l’on peut estimer à un peu plus de 50000 unités dans notre pays, est un des objectifs, le losange a également la volonté d’afficher une performance globale plus élevée sur le segment C avec ces Scénic et Grand Scénic, mais aussi les nouvelles Mégane berline et break, et le Kadjar.

 

Du style jusque dans les pneus

 

Renault a donc voulu "réinventer" son Scénic. Très vite, certains éléments sont apparus indispensables, comme faisant partie de l'ADN du modèle. Ainsi, le constructeur a souhaité renouer avec un vrai profil monocorps, ce qui explique notamment que le pare-brise ait été avancé de 10cm. La modularité a également été au centre des attentions dès le lancement du programme il y a quatre ans. Cela étant, exit les sièges individuels à l'arrière. Renault a fait le choix, après avoir sondé sa clientèle, d’une banquette 2/3-1/3 plus classique tout en préservant, en les sculptant davantage, les trois places arrière de taille équivalente. Le nombre de places était un impératif pour que "le client ne perde pas l’une des caractéristiques du Scénic", explique-t-on chez le constructeur. Des sièges qui basculent d'une simple pression sur un bouton dans le coffre ou via la tablette de la console centrale. Vient ensuite le design. Renault a voulu faire un "beau" monospace pour ceux qui, pour des raisons d'habitabilité notamment, ne peuvent pas opter pour un SUV.

 

Autant de piliers déjà visibles dès le concept R-Space dévoilé à Genève en 2011. Sous la houlette de Laurens van den Acker, l'équipe du style a donc travaillé avec ces impératifs à l'esprit, et très rapidement est également apparue l'importance de grandes roues pour réussir cette "réinvention". Le Scénic a donc une monte unique en 195/55-20. Le résultat est séduisant. Bien que cette monte unique ait permis aux ingénieurs, lors de la mise au point, d’éviter toutes sortes de compromis sur le comportement, il faudra tout de même surveiller les réactions des clients lors du premier remplacement. Le constructeur a annoncé avoir travaillé avec Continental, Goodyear et Michelin afin que ces enveloppes soient vendues au prix des 17 pouces. A vérifier.

 

Le plein d'équipements

 

Plus long, plus large et plus haut, notamment à cause d’une garde au sol qui progresse 4cm du fait des roues en 20 pouces, ce Scénic affiche un poids similaire au précédent malgré la dotation de série plus riche. Toujours fabriqué à Douai, comme depuis 1996, avec les Talisman et Espace, ce nouveau Scénic gagne donc logiquement la panoplie technique de ses voisins de chaînes. La tablette R-Link2 en est un exemple, comme les Adas qui sont au nombre de quinze. Citons pêle-mêle le freinage d’urgence piéton, la détection de franchissement de ligne, le détecteur de fatigue ou encore le parc Assist. Naturellement le Multi-Sense, avec ses cinq modes de conduite, fait aussi partie des réjouissances. Au chapitre mécanique, l’offre est large avec les TCe 115 et 130 dans la gamme essence, et surtout pas moins de cinq choix en Diesel. Le petit 1.5 dCi est décliné en 95 et 110ch alors que le 1.6 dCi culmine à 130 ou 160ch. Le tout est disponible en boîte mécanique ou double embrayage EDC. Notons que le 1.5 dCi est, pour la première fois, proposé avec le système Hybrid Assist (voir encadré). Tout ceci est valable pour le Grand Scénic qui devrait représenter de 40 à 45% des ventes. Cette version plus longue de 23cm (4,63m contre 4,40m) sera disponible en cinq places (+600€) ou sept places (+600€). La proue est identique alors que la poupe se rapproche davantage de l'Espace (4,85m). D'ailleurs, ce Grand Scénic ne pourrait-il pas faire concurrence à l’Espace ? Peut-être sur la frange de la clientèle des particuliers, mais ces deux modèles sont avant tout destinés aux flottes. En effet, le ratio atteint 80% pour l’Espace et 65% pour le Grand Scénic, ces deux modèles n'étant de plus pas classés dans les mêmes catégories des car-policies. Un mix de ventes qui explique également la domination du Diesel avec plus de 70% de la demande.

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Hybrid Assist : Première !

 

A l’heure où les modèles hybrides rechargeables sont de plus en plus nombreux, Renault a fait le choix d’une hybridation légère comme Honda l’avait fait il y a quelques années. Mais, à la différence du Nippon, Renault a choisi d’associer son petit moteur électrique de 10kW au bloc Diesel dCi 110. Avec cette aide, qui peut se faire sentir à l’accélération, mais surtout dans les phases de reprise en offrant plus de couple, le Scénic affiche une consommation de 3,5 litres et des émissions de CO2 de 92g/km. Soit 8 à 12g de moins que l’équivalent exclusivement thermique. Les professionnels seront sans doute sensibles à ce gain qui réduira la TVS. La Mégane sera le prochain modèle à disposer de cette technologie. Le gain n’est donc pas spectaculaire, mais le prix non plus avec seulement 1000€ de plus, soit 29300€ en finition Zen et 29900€ en Business.

 

Evolution des ventes en France

     

Années

Volumes

Evo +/-

2006

96 049

 -

2007

103 456

7,7

2008

74 479

- 28

2009

77 824

4,5

2010

75 514

- 3

2011

66 362

- 12,1

2012

56 869

- 14,3

2013

50 967

- 10,4

2014

49 066

- 3,7

2015

46 662

- 4,9

 

 

 

Fiche technique

 
 

dCi 160 EDC

Cylindrée (cm3)

1 600

Puissance maxi (ch à tr/min)

160 à 4 000

Couple maxi (Nm à tr/min)

380 à 1 750

Vitesse maxi (km/h)

200

0 à 100 km/h (s)

10,7

Cycle mixte (l/100 km)

4,5 / 4,7

Emissions de CO2 (g/km)

118 / 122

Capacité du réservoir (l)

52 / 53

Poids à vide mini (kg)

de 1 539 à 1 660

L/l/h (mm)

4 406 / 1 866 / 1 653

Empattement (mm)

2 734

Voies AV/AR (mm)

1 602 / 1 596

Volume du coffre (l)

de 233 à 765

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