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Constructeurs

Le programme Customer ­Company d’ici la fin de l’année

Publié le 3 avril 2015

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Philippe Buros, directeur commercial France et membre du comité de direction de Renault.
Philippe Buros, directeur commercial France et membre du comité de direction de Renault.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quelles projections faites-vous pour le Kadjar qui a reçu un accueil unanimement positif lors de sa présentation ?
PHILIPPE BUROS.
Le Kadjar est un nouveau modèle qui n’en remplace aucun autre dans notre gamme. Même si nous arrivons relativement tard sur le marché, nous apportons une réelle valeur ajoutée, ce qui n’était pas le cas avec Koleos, force est de le reconnaître. Dès lors, considérant le potentiel du marché des flottes et l’importance du segment C, qui correspond à 40 % du marché total avec une forte pénétration des SUV, nous visons une place sur le podium du segment (N.D.L.R. : IHS table sur 120 000 ventes de Kadjar en 2016 et Carlos Ghosn fait la comparaison avec le Captur ce qui renvoie, à terme, à un potentiel de 200 000 unités par an une fois que la production chinoise aura monté en cadence).

JA. Quels sont les premiers retours commerciaux pour le nouvel Espace ?
PB.
Comme pour le Kadjar, l’accueil du modèle a été bon et les prises de commandes sont aussi à un bon niveau, notamment chez les flottes. Nous sommes bien positionnés dans les car-policies, dans un registre qui correspond à notre volonté de montée en gamme. En somme, le lancement dépasse nos prévisions, mais nous restons prudents.

JA. A l’inverse, les premiers pas de Twingo semblent moins conquérants, le confirmez-vous ?
PB.
Tout d’abord, il convient de ne pas comparer cette génération de Twingo avec d’autres dans le passé, car le segment n’a plus la même configuration. Et si vous prenez en compte le fait que le segment s’est nettement contracté en fin d’année dernière, on peut estimer que les volumes de nouvelle Twingo sont en ligne avec nos objectifs. Et objectivement, un regard sur les résultats de nos concurrents montre que nous n’avons pas manqué notre lancement…

JA. Votre ambition d’augmenter votre panier moyen de 15 % d’ici trois ans passe-t-elle par l’amélioration du mix produits ou d’autres leviers seront-ils activés ?
PB.
Cela se fera principalement par le mix produits, dont la contribution à la hausse du prix moyen est attendue à hauteur de 90 %. Le reste est donc à la marge.

JA. Votre programme Customer Company est-il finalisé et quand espérez-vous pouvoir le déployer dans le réseau ?
PB.
Nous sommes toujours en cours de réflexion sur ce programme, avec plusieurs axes de travail afin de restructurer au mieux le parcours client. Cela implique notamment de mieux organiser et utiliser nos bases de données. Avec trois étages : identifier le client, connaître l’historique de la relation client et savoir surfer sur des données dites “chaudes”. Nous menons plusieurs tests-pilotes allant dans ce sens et comptons déployer le programme dans le réseau à la fin de l’année.

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FOCUS - Quelques convictions de Carlos Ghosn

A l’occasion d’une table ronde avec la presse mondiale, Carlos Ghosn a eu l’occasion de revenir sur l’émergence de Google et Apple dans l’écosystème de l’industrie automobile. A ses yeux, il s’agit “avant tout de partenaires et en l’état actuel des choses, on ne peut pas parler de concurrence frontale”. Et d’ajouter : “Vous parlez toujours de Google et d’Apple car ils communiquent fortement sur leurs projets, mais n’oubliez pas tous les autres, comme Microsoft ou Intel par exemple ! C’est important d’en tenir compte car vous constatez alors qu’il y a une concurrence intense dans leur secteur, comparable à celle qui existe au sein des constructeurs automobiles. En clair, la course à l’innovation et les possibilités de consolidation sont partout bien présentes. Il ne faut donc pas trop schématiser les rapports de force”. A propos du véhicule autonome, ou semi-autonome, il a confirmé qu’il fallait être patient car les différents législateurs ne donneront leur feu vert que lorsque la dimension sécuritaire du dossier sera verrouillée. Pour lui, c’est cependant un acquis pour l’avenir à long terme. On peut d’ailleurs rappeler aux sceptiques que dans l’univers aéronautique, 70 % des vols, phases de décollage et d’atterrissage comprises, s’opèrent en mode automatique. Audi emprunte d’ailleurs à ce secteur la notion de pilotage automatique. En outre, selon Carlos Ghosn, le véhicule autonome confirme que la piste du véhicule 100 % électrique est encore très prometteuse. Il reconnaît toutefois que le programme 100 % électrique de l’Alliance est pour l’heure déficitaire tout en précisant qu’il est trop tôt pour “faire les comptes définitifs et qu’on est encore à mi-course”. Il rejette par ailleurs l’idée de compromis consistant à électrifier des véhicules thermiques, avançant que le “VE doit avoir un développement spécifique pour exprimer toute sa pertinence”.
 

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