Le plan de restructuration d'Opel se dessine
Dans deux jours, Opel, désormais sous giron de PSA, va présenter son plan de redressement. La période de cent jours, mise à disposition de Michael Lohscheller, nommé en juin à la tête d'Opel, prend fin le 9 novembre et ce dernier doit rendre une copie très attendue, sur le plan stratégique et social.
Plus de 15 milliards d'euros de dette
Si le chèque de 1,3 milliard d’euros versé par PSA propulse désormais le groupe à la place de deuxième constructeur européen avec 17% de parts de marché, le mariage n’est cependant pas si rose. Opel-Vauxhall accumule une perte de 15 milliards de dollars depuis seize ans et une ardoise qui s’élève déjà à 450 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année.
Le verdict sera cinglant, on s’en doute, et Carlos Tavares, patron de PSA, a déjà pointé du doigt "d’énormes déficits de compétitivité ". La cible est claire : Opel doit renouer avec les bénéfices au plus tard en 2020. Les seules promesses quant au maintien de l’emploi n’engagent PSA que jusque fin 2018. Au-delà, la question reste en suspens. Selon certains analystes, comme Ferdinand Dudenhöffer, de l'institut de recherche spécialisé CAR, cité par l’AFP, la restructuration à venir pourrait entraîner la suppression de 6000 postes chez Opel/Vauxhall, pour que ces marques "rattrapent leur retard de productivité avec PSA".
Des fermetures d'usines en vue ?
Les inquiétudes portent notamment sur le site historique de Rüsselsheim, où 40000 salariés pointaient aux heures de gloire d'Opel, dans les années 1970, contre à peine 15000 aujourd'hui. Egalement en question, l'avenir des sites allemands de Kaiserslautern et d'Eisenach. La presse allemande a commencé à distiller quelques points du plan, qui devrait miser sur la conquête de marchés en dehors de l'Europe. Il serait question de viser en particulier la Chine et le Brésil, territoires qui étaient jadis interdits d'accès à Opel pour ne pas faire d'ombre à son ancien propriétaire américain.
Il est aussi question qu'Opel suive la méthode appliquée dernièrement chez PSA en diminuant l'offre de modèles tout en se donnant plus de "pricing power", cher à Carlos Tavares. La gamme serait composée de moins de modèle, et finis les rabais comme le vivent actuellement les concessionnaires avec une Corsa à moins de 10000€ avec laquelle le réseau ne génère une marge que de 160€ !
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