Le jackpot de la voiture autonome
Sur la base d'un rapport intitulé "Revolution in the driver's seat : the road to autonomous vehicle", les experts du Boston Consulting Group indiquent que le marché des fonctionnalités de conduite autonome pourrait atteindre 42 milliards d'euros d'ici 2025.
Pour Xavier Mosquet, directeur associé senior au bureau de Detroit du BCG, le développement du véhicule autonome pourrait même se réaliser à un rythme plus soutenu qu'attendu : "L'industrie automobile se trouve à la croisée des chemins. Les voitures sans conducteur seront disponibles plus vite que ce que le grand public avait imaginé. Même si plus de vingt ans seront nécessaires pour que le marché atteigne sa pleine maturité, il est indispensable que les constructeurs automobiles, les régulateurs et toutes les parties prenantes de la voiture autonome commencent à se préparer dès à présent."
Le rapport dresse aussi une feuille de route plausible pour le déploiement des véhicules autonomes :
- Mi-2015-début 2016, le pilotage automatique sur autoroute sans changement de file sera la première fonctionnalité autonome disponible avec un lancement prévu mi-2015 par Tesla. GM devrait suivre avec la fonctionnalité baptisée "Super Cruise", qui fera son apparition en 2016 sur les nouvelles Cadillac.
- En 2017, des voitures autonomes dotées d'une fonctionnalité de pilotage automatique dans les bouchons et capables de se garer seules devraient arriver sur le marché.
- En 2018, les véhicules équipés d'un pilotage automatique sur autoroute avec changement de file devraient apparaître.
- Dès 2022, les véhicules dotés d'un pilotage automatique en ville pourraient être prêts, ouvrant la voie aux véhicules totalement autonomes en 2025, année où Mercedes, notamment, prévoit de lancer son premier modèle totalement autonome.
Le rapport souligne aussi que ce calendrier est susceptible d'être chamboulé par l'arrivée de nouveaux entrants issus du secteur technologique, ce qui sonne comme un avertissement à peine voilé aux constructeurs. Xavier Mosquet incite donc les constructeurs à investir massivement dès aujourd'hui dans ces technologies, sachant que les coûts les plus importants concernent plus les logiciels que les composants (capteurs, caméras, etc.) à proprement parler.
Le BCG a agrémenté son rapport d'une enquête réalisée auprès des consommateurs américains. Il en ressort plusieurs éléments intéressants, notamment le fait que 50% des sondés se disent prêts à acheter un véhicule partiellement autonome dans les cinq ans à venir. Ils sont même 40% à être prêts à franchir le pas pour un véhicule totalement autonome.
Elément relativement rare, la notion de surcoût est non seulement assimilée, mais acceptée. Ainsi, 14% des personnes interrogées accepteraient de débourser 5000 dollars ou plus pour acheter une fonctionnalité de conduite autonome sur route et 17% paieraient la même somme pour plusieurs fonctionnalités, dont le pilotage automatique en ville et la capacité des véhicules à se garer seuls. Notons que cet engouement est encore plus important en Allemagne, en Chine et au Japon.
Dès lors, "les constructeurs et équipementiers, et toutes les parties prenantes doivent anticiper la montée en puissance de la voiture autonome. D’autres secteurs seront touchés avec l’émergence de nouveaux usages. Des services de taxi-robots pourraient par exemple apparaître, rendant le coût d’un trajet en taxi moins cher que la conduite de son propre véhicule dans certaines mégalopoles comme New York ou Paris . Enfin, le régulateur doit, dès à présent, s'intéresser aux questions d’infrastructures et de législation : définition des responsabilités, de standards de mise sur le marché, etc.", conclut Xavier Mosquet.
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