Le groupe Volkswagen veut doper sa marge opérationnelle
Les résultats du troisième trimestre 2023 du groupe Volkswagen sont flatteurs : le bénéfice net a doublé, à 4,3 milliards d'euros et le chiffre d'affaires est en hausse de 12 % à 78,8 milliards d'euro.
Des performances tirées par une croissance de 7,4 % des ventes de voitures, boostée notamment par l'électrique (+40 %). La part des voitures électriques dans les livraisons globales a atteint 9 %, signifiant que "l'objectif annuel compris entre 8 à 10 % des livraisons totales reste clairement en vue", assure Volkswagen.
Mais le groupe trébuche toujours sur un point faible : la rentabilité de son activité, particulièrement pour la marque Volkswagen, alors qu'il a fait de cet indicateur de performance sa priorité.
En raison de "l'imprévisibilité" de l'évolution "des marchés des matières premières", le constructeur a dû réviser son objectif de bénéfice opérationnel annuel. Affecté par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières, évalués à 2,5 milliards d'euros de perte, le résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels pour 2023 devrait stagner au même niveau que l'année précédente, environ 22,5 milliards d'euros.
En conséquence, Volkswagen devrait manquer la cible de marge d'exploitation qu'il s'était fixé, entre 7,5 et 8,5 % pour l'année. Le groupe n'a pas communiqué de nouvelle estimation.
"Nous ne pouvons cependant pas être satisfaits de notre rentabilité qui, au troisième trimestre, n'a pas atteint nos objectifs ambitieux", a commenté le directeur financier du groupe, Arno Antlitz.
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Cette révision intervient au moment où Volkswagen veut précisément se concentrer sur sa rentabilité, moins bonne que celle de ses concurrents, en taillant dans ses coûts.
En juin dernier, le PDG Oliver Blume avait annoncé que l'objectif était d'atteindre une marge opérationnelle comprise entre 9 et 11 % d'ici 2030, contre 8 % l'an dernier.
La marge opérationnelle de la marque Volkswagen doit atteindre 6,5 % d'ici à 2026. Or, chez VW, l'augmentation des coûts a fait chuter la rentabilité du troisième trimestre à 3,4 %, contre 4,7 % sur la même période l'an dernier.
Volkswagen, qui doit présenter en novembre son plan stratégique annuel, va devoir expliquer comment il compte réaliser les économies nécessaires, estimées à dix milliards d'euros, pour redresser la barre.
Toujours des problèmes de production
L'amélioration des performances s'inscrit dans un contexte économique compliqué par l'inflation, les hausses de taux, une conjoncture morose en Chine, et des problèmes persistants d'approvisionnement en composants depuis la pandémie.
"Nous n'avons toujours pas complètement résolu le problème touchant les livraisons. La pénurie dans notre secteur s'est déplacée des semi-conducteurs aux véhicules assemblés", a expliqué Arno Antlitz lors d'une conférence téléphonique.
La production de Volkswagen au troisième trimestre a été freinée par les difficultés d'un sous-traitant du groupe en Slovénie, dont l'usine a été inondée lors d'intempéries exceptionnelles cet été.
La plateforme MEB+ plus compétitive
Au troisième trimestre, la forte demande en Europe occidentale (+20,7 % de livraisons) et en Amérique du Nord (+12,2 %) a permis de compenser la diminution des ventes en Chine (-5,8 %), son marché principal.
En Chine, les marges sont "sous pression", mais "nous ne nous attendons pas à une chute vraiment nette", a rassuré Arno Antlitz.
L'utilisation d'une plateforme MEB+ plus moderne pour les futurs modèles électriques, de batteries LFP, "moins chères", n'utilisant ni cobalt ni nickel, devraient aussi donner au groupe plus de "compétitivité des coûts", a assuré Arno Antlitz.
En Chine, il s'est dit "confiant", que "les voitures produites sur [la nouvelle architecture] MEB apporteront plus de compétitivité et un nouvel élan." (avec AFP)
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