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Constructeurs

Le Dieselgate rattrape Renault

Publié le 13 mai 2019

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Visé par une information judiciaire pour tromperie aggravée, Renault doit aujourd’hui faire face à des preuves confirmant le trucage de ses moteurs diesel.

 

Presque quatre ans après son début, le scandale du Dieselgate continue de plonger régulièrement certains constructeurs dans le désarrois. C’est aujourd’hui le cas de Renault. Suite à la confirmation par la DGCCRF de tricherie en matière d’émissions polluantes de ses moteurs diesel, le Français est visé depuis janvier 2017 par une information judiciaire pour tromperie aggravée.

 

Deux modèles étaient alors plus particulièrement visés, outre le Kadjar et la Talisman : le Captur, dont le bloc homologué Euro 6 présentait des émissions de dioxyde de carbone supérieure de 377 % au seuil réglementaire, et la Clio IV, dotée d’un moteur Euro 5 affichant des émissions de CO2 supérieures de 305 % au seuil. Ces résultats avaient alors jeté des soupçons sur la présence d’un dispositif frauduleux, modifiant le fonctionnement du moteur afin de réduire émissions de Nox lors du test d’homologation.

 

Le rapport de l’Isat accable Renault

 

Des soupons qui semblent aujourd’hui fondés selon un rapport d’expertise commandé en octobre 2017 à l’ISAT, institut supérieur de l’automobile et des transports. La conclusion de cette nouvelle série de tests, réalisée sur les Captur et Clio IV et complémentaires à ceux déjà pratiqués par l’Utac et l’IFPEN, est sans équivoque. Selon Le Monde, qui a pu se procurer le rapport, l’Isat relève "l’existence d’une modification des dispositifs de dépollution permettant l’adaptation à la procédure d’homologation de façon différente de conditions d’utilisation réelle". En clair, lors des tests sur les deux véhicules, l’Institut a pu constater que les deux systèmes de dépollution choisis par le constructeur, la vanne ERG et le piège à Nox, ne fonctionneraient pas dans certains cas de figure.

 

Le piège à Nox serait inactif en ville

 

La vanne EGR cesserait "d’être opérante" à des températures en-dessous d'un seuil pouvant être rencontré en hiver ou supérieures à un seuil qui peut être dépassé en conditions normales. Du côté du piège à Nox, les équipes de l’Isat auraient constaté qu’il fonctionnait "avec une fréquence faible sur une large plage de vitesses pratiquées couramment", mais surtout, ne réaliserait aucune purge en dessous de 50km/h, donc, en ville, la où les niveaux de Nox représentent les pires dangers pour les habitants. Des informations que dément Renault. Toujours selon Le Monde, le constructeur assure qu’"aucun de ses services n’a enfreint les règles européennes ou nationales, relatives à l’homologation des véhicules" et maintient que ses véhicules "ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution".

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