L'Alliance veut accélérer la convergence de ses fonctions clés
Quatre ans après avoir opéré un remaniement similaire dans le but de mutualiser les compétences entre Renault et Nissan, ses deux membres fondateurs, dans des domaines comme l'ingénierie, la fabrication ou la logistique, l'Alliance, avec désormais Mitsubishi en son sein, repart en quête de convergences. Une initiative qui fait suite à la présentation, en septembre 2017, du plan "Alliance 2022" visant à augmenter les synergies annuelles au-delà des 10 milliards d'euros (contre 5 milliards en 2016) tout en écoulant plus de 14 millions de véhicules, contre 10,6 millions l'an passé.
"Nous accélérons la convergence entre les entreprises membres de l'Alliance, précise Carlos Ghosn, PDG du groupe automobile. L'Alliance renforcera la performance et la croissance de ses différentes entreprises tout en respectant l'autonomie et les stratégies distinctes du groupe Renault, de Nissan Motor et Mitsubishi Motors." Associant le geste à la parole, l'Alliance s'est ainsi dotée de directeurs de projets dans le but d'identifier les nouvelles opportunités de synergies tout en veillant à optimiser les dépenses, à partager les technologies et les ressources ou encore à simplifier les processus de prise de décisions.
Mitsubishi, une intégration en deux temps
Tout ceci devrait aboutir à la mise en place d'une nouvelle organisation qui sera officiellement lancée en avril prochain. Dans un premier temps, Mitsubishi Motors verra ses directions achats, développement commercial, qualité et satisfaction clients intégrer l'Alliance avant que, dans un second temps (2019), un processus similaire touche les fonctions ingénierie, fabrication et logistique, et après-vente. Au total, six vice-présidents de l'Alliance ont récemment été nommés à la direction des projets.
Tsuyoshi Yamaguchi se voit confier le développement de la convergence de l'ingénierie. Concrétisée depuis quatre ans sous plusieurs formes (développement de technologies, de plateformes et de moteurs communs), cette fonction touchera désormais le développement produit et sera conduite par un seul dirigeant chargé de veiller à la bonne exécution des plans à moyen terme de chacune des entreprises membres. La partie fabrication et logistique revient quant à elle à John Martin. Amélioration de la distribution, utilisation optimale des ressources et gestion renforcée des sites industriels figurent notamment sur sa feuille de route.
Trois entreprises aussi efficaces qu'une seule
Fidèle au groupe Renault depuis vingt-neuf ans et véritable spécialiste de la question, Véronique Sarlat Depotte prend la tête du projet achats, qui porte essentiellement sur l'intégration de Mitsubishi Motors et vise à augmenter les économies d'échelle pour les entreprises membres. Christian Vandenhende se voit confier la qualité et satisfaction "totale" clients, ce qui conduira le dirigeant à développer une stratégie commune, mais aussi à harmoniser les processus d'assurance qualité du groupe. Par ailleurs, l'après-vente revient à Kent O'Hara.
Accessoires, pièces de rechange, ingénierie, achats et services connectés constituent des activités clés qui devront être mieux gérées par l'adoption de systèmes communs de gestion des données et la recherche d'économies d'échelle en logistique, stocks et approvisionnements des pièces. Enfin, le projet Business Development, dirigé par Hadi Zablit, portera sur le développement d'activités et d'innovations de rupture. Grâce à cette stratégie, d'ici 2022, Carlos Ghosn affirme que "trois entreprises, voire davantage, continueront leur croissance tout en agissant avec l'efficacité et la performance d'une seule".
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