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Constructeurs

La stratégie de PSA remise en cause

Publié le 18 juillet 2012

Par Benoît Landré
3 min de lecture
Les échanges se poursuivent entre la direction de PSA et le gouvernement pour rediscuter le plan de licenciement de 8 000 personnes. Une rencontre était d'ailleurs programmée hier soir entre le patron du groupe, Philippe Varin, et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Arnaud Montebourg et Philippe Varin.

Le feuilleton de l'été est loin d'être terminé. Les enjeux sont beaucoup trop importants et les réactions ne cessent de pleuvoir depuis une semaine. Devant l'insistance du gouvernement et la volonté de François Hollande de renégocier un plan jugé "inacceptable", Philippe Varin, président du directoire de PSA, a déclaré hier avoir "examiné toutes les alternatives" à la fermeture d'Aulnay, prévue en 2014, laissant ainsi entendre que le débat était clos et la décision irrévocable. Trois mille personnes sont concernées par la fermeture du site de Seine-Saint-Denis (93), auxquelles s'ajoutent 1 400 suppressions d'emplois à La Janais, près de Rennes, et plus de 3 600 au sein des structures du groupe.

Une décision qui ne se veut pas "sèche", cependant, des reclassements étant annoncés en interne comme en externe. Insuffisant pour satisfaire le gouvernement. Interrogé hier matin à l'antenne de France Inter, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a durci le ton :

"Nous n'allons pas nous contenter des allégations de la direction de Peugeot. Nous souhaitons connaître toutes les alternatives et imaginer celles qui n'ont pas encore été imaginées." Un expert gouvernemental, Emmanuel Sartorius, a d'ailleurs été nommé pour examiner les différentes possibilités.

La distribution des dividendes en question

Arnaud Montebourg a également pointé du doigt la stratégie du groupe et mis en cause l'intégrité de la direction de PSA, quant au timing de l'annonce du plan et à la santé financière du groupe :

"Où va PSA ? Où veulent-ils nous amener ? Nous avons un vrai problème avec la stratégie de Peugeot, l'alliance avec General Motors et le comportement de l'actionnaire. Le groupe a distribué 250 millions de dividendes en 2011. Or, une entreprise qui va mal ne distribue pas de dividendes. Mieux, ils ont racheté pour 199 millions des actions au titre de l'autocontrôle, il s'agit d'une opération financière de convenance et de confort. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas une confiance extraordinaire dans les déclarations de la direction de Peugeot."

Propos qui n'ont pas manqué de faire réagir le groupe PSA qui a souligné hier, via un communiqué, que "le groupe a systématiquement renoncé au versement des dividendes quand la santé économique du groupe l’exigeait".

Ainsi, le groupe familial Peugeot, structuré autour de deux sociétés, Etablissements Peugeot Frères (EPF) et Société Foncière, Financière et de Participations (FFP), n'aurait perçu des dividendes que sur le seul exercice 2011 au cours des quatre dernières années. "Les 78 millions d’euros reçus en 2011 en dividendes sont à rapprocher des 133 millions d’euros investis par le groupe familial dans l’augmentation de capital en mars 2012", justifie-t-il dans le communiqué. Le climat n'est pas encore à l'apaisement. D'autant que les interrogations qui entourent la pérennité du site de Sevelnord n'ont toujours pas été levées.

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