La recapitalisation de PSA contestée
La constitution d'un "Lion à trois têtes" inquiète l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). Collette Neuville, sa présidente, a envoyé un courrier au président du conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën – Thierry Peugeot – le mettant en garde concernant le projet de recapitalisation du groupe avec une entrée au capital de l'Etat français et du constructeur chinois Dongfeng (il a été décidé fin janvier qu'il serait procédé à une augmentation de capital de 3 milliards d'euros et que l'Etat français et Dongfeng apporteraient chacun 750 millions d'euros pour participer chacun à hauteur de 14% au capital de PSA Peugeot Citroën).
Contraints de lancer une OPA
Selon le courrier, dont une copie a été envoyée au président de l'Autorité des marchés financiers, si les trois principaux futurs actionnaires sont d'accord sur "les mesures à prendre durant la période cruciale où il s'agit de mettre en œuvre une stratégie capable de redresser la société", ils devraient être considérés comme agissant de concert, et donc être contraints de lancer une OPA puisque détenteurs de plus de 30% du capital et des droits de vote.
Un risque de paralysie
Dans le cas contraire, il y aurait bien sûr lieu de s'interroger sur le bien-fondé de l'opération envisagée dans la mesure où il y aurait un fort risque de paralysie pour la société "à un moment décisif de son histoire". Et pour l'association, une recapitalisation par appel au marché plutôt qu'une augmentation de capital n'empêcherait nullement des partenariats commerciaux et industriels avec Dongfeng, l'autre avantage de passer par une OPA étant d'éviter d'avoir un Etat actionnaire… "avec tous les problèmes que cela comporte".
Mécanisme de compensation de la décote
Autre point d'inquiétude pour l'Adam : l'écart de traitement entre actionnaires étant donné la "forte décote" prévue pour les actions nouvelles destinées à l'Etat français et à Dongfeng. La présidente de l'association estime ici qu'il conviendrait de mettre en place des "mécanismes compensant intégralement la décote" avec des caractéristiques convaincantes pour tous les actionnaires. "Personne ne conteste le besoin de recapitalisation ni la nécessité de partenariat avec des constructeurs chinois, mais il ne s'agit pas seulement de remplir les caisses, résume Colette Neuville. Il faut un projet d'entreprise commun et un traitement équitable de tous les actionnaires."
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