S'abonner
Constructeurs

La quarantaine triomphante !

Publié le 1 juillet 2011

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Alors que de nombreuses marques automobiles ont déjà plus de 100 ans d’existence, Hyundai en revendique à peine plus de 40 ! Quatre décennies d’un travail acharné, d’un développement mondial méthodique, qui ont conduit le premier constructeur coréen à devenir le 4e de la planète. Pour l’instant…
Ju-yung Chung

Alors que l’automobile fête cette année ses 125 ans, Hyundai Motor célébrera simplement, l’année prochaine, ses 45 ans ! En effet, c’est en 1967 que le chaebol Hyundai, créé en 1947 par Chung Ju-yung, lance sa marque automobile. Dès 1968, Hyundai Motor signe un accord avec Ford Angleterre pour la fabrication sous licence, en CKD, de la Cortina. Le premier vrai modèle Hyundai, la Pony, ne sortira des chaînes qu’en 1976 ! Cela peut paraître tardif, cependant, Hyundai n’a pas perdu de temps pour jauger des potentiels de croissance autres que la Corée du Sud.

Dès 1983, le constructeur met un pied sur le marché canadien. En 1985, le marché américain devient central, avec notamment la décision d’y implanter un centre technique et de design. Ainsi, en 1986, seulement après dix années de production, la millionième Hyundai sort des chaînes. La barre des 3 millions sera franchie en 1989.

Au fil des décennies, Hyundai va tisser sa toile commerciale et industrielle en Asie, en Amérique et en Europe. Aujourd’hui, Hyundai s’appuie sur des centres de R&D en Corée, au Japon, en Allemagne, en Inde et aux Etats-Unis. Un ensemble de structures de recherches qui peut travailler grâce à un investissement annuel de 5 % du chiffre d’affaires. Quant aux capacités de production, elles ont suivi le même chemin pour atteindre aujourd’hui plus de 3,8 millions d’unités par an. La Corée du Sud reste bien évidemment la base d’exportation avec une capacité de production de 1,86 million, mais la Chine ou l’Inde, avec 600 000 unités chacune, ne sont pas en reste et montrent le potentiel futur, avec une capacité chinoise qui sera d’un million d’unités dès 2012. Hyundai va également pouvoir compter, encore en 2012, sur une nouvelle usine au Brésil. La marque est aussi implantée aux Etats-Unis (300 000 unités) et bien sûr en Europe, en Turquie (100 000 unités), en Russie (200 000 unités) et en République tchèque. Cette dernière, avec l’usine de Nosovise capable de produire 300 000 unités par an, a donné un nouvel élan à la croissance de la marque sur notre continent et particulièrement en France. N’oublions pas qu’à Hyundai doivent également s’ajouter les capacités de Kia, ce qui fait qu’aujourd’hui le groupe Hyundai-Kia dispose de 14 usines dans le monde.

Accélérer encore en 2011

Que de chemin parcouru depuis. Le groupe regroupant Hyundai et Kia est aujourd’hui le 4e constructeur mondial avec 5,75 millions d’unités vendues en 2010. Soit une progression de 24 %. Un ensemble de performances commerciales qui a permis au constructeur de dégager un bénéfice de 3,45 milliards d’euros sur l’exercice 2010, en hausse de 77,8 % ! Une croissance des ventes à deux chiffres qui fait encore partie des objectifs de l’année 2011 puisque le leader coréen vise 10 % de mieux, avec 6,33 millions d’unités. La croissance est globale et équilibrée avec de bonnes performances sur tous les grands marchés : en Chine, bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis ou en Europe. Ainsi, la marque Hyundai a vendu 538 228 voitures aux Etats-Unis l’année dernière, soit une croissance de 23,7 %. En Europe, 2010 a permis d’établir un nouveau record avec 358 284 ventes, soit 4,7 % de gagnés.

“Non seulement nous avons atteint un niveau record, mais nous avons également dépassé nos propres objectifs, a commenté Allan Rushforth, Senior Vice President et COO de Hyundai Motor Europe. Les arrivées du ix35 et du ix20 élargissent notre portefeuille de produits et apportent de nouveaux clients à Hyundai, fournissant un complément utile aux offres économiques et respectueuses de l’environnement comme la i30. Un autre facteur clé contribue également à la réussite de ces modèles, notre garantie triple cinq, qui a convaincu les clients de la qualité et de la fiabilité des véhicules Hyundai.” Et le responsable européen donne le ton pour 2011 : “Nous mettrons l’accent sur l’augmentation de notre part de marché par l’introduction en Europe d’un certain nombre de véhicules neufs dans de nouveaux segments pour Hyundai, dont la i40 et le Veloster. Ces nouveaux lancements, couplés avec les améliorations de notre réseau de vente, permettront de continuer d’augmenter les ventes de Hyundai et d’affirmer la position de la marque en Europe”, a-t-il conclu.

---------
ZOOM

Ju-yung Chung, le fondateur d’un chaebol familial

Né le 25 novembre 1915 à Tongchon, aujourd’hui en Corée du Nord, Ju-yung Chung, ce fils de paysan qui n’a pas séjourné longtemps sur les bancs de l’école n’en demeure pas moins le père fondateur du groupe Hyundai.

Dès 16 ans, il quitte sa campagne natale pour enchaîner les emplois et les initiatives. La première pierre de l’édifice Hyundai est posée en 1947. Il y avait bien eu Hyundai Motors Industrial en 1946, qui fournissait des véhicules à l’armée américaine, mais le 25 mai 1947, date de la création de Hyundai Civil Enginneering Co., est la véritable date de naissance de la marque. Ces deux sociétés seront ensuite regroupées, en janvier 1950, dans la Hyundai Engineering & Construction Co. Ltd, que l’on peut considérer comme la base du chaebol, ce conglomérat qui allait voir le jour.

Avec la naissance de la République de Corée le 15 août 1948, Ju-yung Chung développe son business, en Corée mais aussi dans le monde, jusqu’à ce que la guerre éclate en 1950. Par la suite, notamment durant les années 60, le fondateur sera très actif au côté du Général Park Chung-Hee. Hyundai va alors ajouter de nombreuses cordes à son arc en investissant de multiples secteurs d’activités comme les travaux publics, les chantiers navals, l’électronique, la sidérurgie, etc.

En décembre 1967, Ju-yung Chung crée la Hyundai Motor Co. et revient ainsi, sur la pointe des pieds, dans l’univers automobile. Dès 1968, Hyundai assemblera des Ford Cortina en CKD suite à un accord avec Ford Angleterre. La machine est lancée. Moins de dix ans plus tard, en 1976, la première vraie Hyundai, la Pony, sortira.

Le chaebol Hyundai va continuer de grossir jusqu’à la crise de 1997 qui met à genoux la Corée du Sud et l’Asie du Sud-Est. Les chaebol sont alors dans le collimateur des hommes politiques sud-coréens, mais aussi des ouvriers lors de nombreux mouvements sociaux. L’économie vacille, les conglomérats vendent de nombreux “appartements”, et c’est dans ce contexte que Hyundai rachète Kia Automobiles, alors deuxième constructeur du pays, le 1er décembre 1998.

Ju-yung Chung, qui présidera le groupe jusqu’en 1987, tentera par la suite une carrière politique. En 1992, après avoir largement contribué à l’élection de certains candidats, il se présente à l’élection présidentielle et recueille finalement 16 % des suffrages. Mais cette expérience lui attirera des ennuis judiciaires. Il décédera en 2001. Aujourd’hui, le groupe est dirigé par Mong-koo Chung, son fils, et demeure largement familial, aussi bien capitalistiquement que dans les organigrammes.

1992 : Hyundai débarque en France

En France, la marque affiche à nouveau de belles performances après avoir su s’adapter rapidement aux changements du marché. En effet, après l’effondrement des ventes de 4x4, puis la chasse effrénée au CO2, Hyundai est revenue plus ambitieuse que jamais. Mais avant cela, jetons un petit coup d’œil dans le rétroviseur car Hyundai et la France, c’est encore une histoire récente.

En effet, la marque n’est officiellement apparue dans l’Hexagone que le 1er septembre 1992. A l’époque, Sonauto en devient l’importateur exclusif et dévoile l’ensemble de sa gamme à l’occasion du Mondial de Paris. L’objectif est alors de 2 000 ventes d’ici la fin de l’année. Finalement, 1 189 Hyundai seront immatriculées cette année-là. Ce sera 3 730 en 1993, 4 770 en 1994, etc. pour conduire la marque à 18 785 unités en 2010, toutefois pas la meilleure année puisque l’exploit reste 2004 avec 29 191 immatriculations. Mais un record est fait pour être battu et Hyundai cuvée 2011 n’a d’autre objectif. Pour l’heure, après quatre mois d’activité, 7 025 immatriculations sont déjà comptabilisées, soit une progression de 21,7 %.

L’année 1999 marque un tournant dans la vie de Hyundai en France car, le 1er juillet, les groupes Frey et Erb rachètent Sonauto Corée Automobiles, qui devient alors Automobiles Hyundai France. Une nouvelle ère, un nouveau président : Jean-Claude Debard.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle