La PAC à l'heure du bal des débutantes
Dix ans déjà... Au début des années 2000, la pile à combustible exploitant l'hydrogène était déjà sous les feux des projecteurs et plusieurs experts se hasardaient à annoncer un imminent changement de paradigme pour l'automobile. L'effervescence, au plan médiatique qui n'inclut pas l'univers des laboratoires et de la R&D, est ensuite retombée et la mode s'est portée sur le 100% électrique. Depuis dix-huit mois, la "voiture à hydrogène" revient pourtant au premier plan.
Toyota vient ainsi de dévoiler les lignes extérieures de son modèle FCV, qui sera commercialisé au Japon l'an prochain à un tarif de l'ordre de 50000€. Récemment, Hyundai a aussi livré son premier Tucson Fuel Cell (connu sous le nom de ix35 sous nos latitudes) à un particulier aux Etats-Unis, en Californie naturellement, disponibilité des infrastructures oblige. Le groupe coréen envisage mille mises à la route à court terme et propose exclusivement son modèle via une offre de LLD (2200€ d'acompte et un loyer mensuel de 365€). Par ailleurs, Honda annonce pour 2015 un modèle dérivé du concept FCEV présenté en 2013. Sans oublier Daimler, BMW ou GM. En outre, de nombreux constructeurs ont des programmes de R&D communs sur cette technologie.
Si le fait que cette technologie gagne progressivement en maturité s'avère enthousiasmant, il convient cependant de ne pas aller plus vite que la musique dans les projections commerciales, car les volumes sont appelés à demeurer ultra confidentiels pour de nombreuses années encore.
En effet, les freins à son développement sont à la fois nombreux et significatifs. On peut en mettre trois en exergue : la nécessité de déployer des infrastructures dédiées, sachant qu'elles sont coûteuses et complexes ; l'obstacle du prix pour le client final et de la rentabilité pour les constructeurs (les premiers modèles vendus le sont à perte, largement !) ; le bilan du "puits à la roue" de la technologie dont la vertu environnementale dépend de plusieurs conditions. La route est donc encore longue, comme le reconnaît volontiers Karl Schlicht, vice-président exécutif ventes de Toyota Motor Europe : "Il reste bien des difficultés à surmonter." D'ailleurs, tous les experts s'accordent à dire qu'à moyen terme, c'est une mosaïque de technologies qui caractérisera l'automobile, sachant que les solutions thermiques ont de fortes chances de rester très dominantes, sauf inflexion radicale des législateurs sur les marchés mondiaux.
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