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Constructeurs

La fin des pré-carrés !

Publié le 4 décembre 2009

Par Christophe Jaussaud
8 min de lecture
Sans monospace compact, Peugeot se privait d'un des marchés les plus porteurs sur le segment M1. Ce n'est plus le cas aujourd'hui avec le 5008, mais aussi le 3008, et Peugeot affiche naturellement des ambitions grâce à...
...un produit offrant la synthèse du savoir-faire du groupe en la matière.

Le 5008 en bref


Date de lancement :

5 novembre

Segment de marché :
Monospaces compacts.
En 2008 : 1 million d'unités
en Europe.
260 000 unités en France.

Objectif : 25 à 30 000 unités
en 2010.

Principaux concurrents
du 5008 1.6 HDi Fap 110 5 pl Premium : 25 800 euros
• Renault Grand Scénic 1.5 dCi 110 Fap Expression 5p : 24 900 euros
• Opel Zafira 1.7 CDTi 100 Fap EcoFlex Magnetic : 24 950 euros
• Ford C-Max 1.6 TDCi 110 DPF Ghia : 25 150 euros
• Volkswagen Touran 1.9 TDi 105 Confortline : 25 410 euros
• Toyota Verso 126 D-4D Fap Dynamic 5p : 25 600 euros
• Citroën C4 Picasso 1.6 HDi Fap 110 5pl Pack Ambience : 25 900 euros
 
Prix : 5 et 7 pl
De 21 850 à 28 400 euros (Essence)

De 24 400 à 31 250 euros (Diesel)

Le fameux "un groupe, deux marques", lancé par Jean-Martin Folz le 2 octobre 1997, au lendemain de son arrivée à la tête de PSA, est aujourd'hui une réalité. Peugeot dispose, enfin, d'une offre de généraliste avec le 3008 et aujourd'hui le 5008. Quant à Citroën, même si ce n'est pas aussi déterminant pour elle, la marque aux chevrons a maintenant le droit de développer et de commercialiser des breaks. La future C4 devrait ouvrir le bal. La politique des plates-formes, initiée en 1998 par Jean-Martin Folz, s'accentue encore aujourd'hui en répondant toujours au même schéma : une Peugeot et une Citroën doivent partager au minimum 60 % de leur prix de revient. Si tout cela paraît plus que logique et même vital dans l'industrie automobile d'aujourd'hui, il est plus difficile de comprendre pourquoi Peugeot s'est si longtemps privé d'une telle manne. Les monospaces compacts représentent 8 % du marché européen (plus d'un million d'unités) dont 13,3 % du marché français (plus de 270 000 immatriculations en 2008). Jusqu'à présent, enfin jusqu'en avril dernier, avec l'arrivée du 3008, Peugeot ne couvrait que 70 % du segment M1. Segment qui pèse plus de 30 % des ventes à l'échelle du continent comme en France. Le lion veut donc rattraper le temps perdu et sa stratégie de couverture du segment M1 avec un crossover et un monospace semble payante, une stratégie inverse de celle de Citroën ou Renault qui proposent deux versions de monospaces. En effet, le 3008 pulvérise toutes les prévisions internes. Le constructeur annonce être à 150 % de l'objectif. En France, depuis le lancement, cela représente déjà plus de 20 000 commandes et 19 800 immatriculations à fin novembre. Le trend mensuel de prise d'ordre oscille entre 3 000 et 3 500 (3 295 en novembre), avec parfois un pic à 4 000 unités, alors que le constructeur avait tablé entre 2 000 et 2 200. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, le cœur des ventes de 3008 affiche un prix moyen compris entre 26 et 27 000 euros. Un bol d'air pour Peugeot et son réseau. Le 5008 arrive donc dans un contexte plutôt favorable, même si Christophe Bergerand précise immédiatement que les clients seront différents comme leurs budgets. Ceci étant, les ambitions restent de mise et le directeur du commerce Peugeot pour l'Hexagone espère réaliser un volume compris entre 25 et 30 000 unités avec ce monospace compact, dont 40 % à sociétés ou administrations. Ainsi, pour 2010, ces nouvelles Peugeot du segment M1 devraient totaliser près de 60 000 exemplaires soit environ 20 % de parts de segment. Peugeot ressort donc ses griffes, mais le 5008 a-t-il les moyens de ses ambitions ?

Un gros travail sur la structure et sa rigidité

Conscient d'arriver tardivement sur ce marché, Peugeot met en avant un certain esprit de synthèse mais surtout sa "patte". Le 5008 répond bien évidemment aux codes du genre mais avec une touche Peugeot en plus : le comportement dynamique. Comme nous l'explique Martial Jeanguenin, synthèse client Peugeot prestations véhicule, dans l'entretien ci-dessous, une mise au point complète a été effectuée bien qu'une large partie des pièces de sous bassement et des trains soient communs aux deux monospaces du groupe. Cette différenciation passe notamment par les suspensions, plus fermes, faisant appel à des amortisseurs maison comme de coutume chez Peugeot. Mais ce travail autour du comportement a également porté sur la rigidité de la caisse, notamment sur la partie arrière à cause de la garde ouverte du hayon. Le technicien affirme que la valeur de torsion dynamique, de 0,69 milliradian, observée ici est exceptionnelle pour ce type de véhicule. Et force est de constater que le résultat est là. De plus la position de conduite est proche de celle d'une berline de la marque comme en témoigne l'angle de la direction, à 24,8 °, identique à la 308 et au 3008. Au chapitre mécanique, bien que des moteurs essence soient de la partie, les HDi vont écraser le mix. Le 5008 offre le 1.6 HDi 110 ch, le 2.0 HDi 163 ch ainsi que le nouveau 2.0 HDi 150 ch qui cache 25 % de nouvelles pièces. Une gamme de mécaniques Diesel qui reste neutre à l'écotaxe. L'autre point fort du 5008, mais ce n'est pas une surprise après les 308 et 3008, est sa présentation, sa qualité de finition et les équipements proposés. Ainsi on retrouve l'affichage tête haute ou encore un contrôle de traction intelligent bien que simplifié par rapport au crossover sochalien. Le 5008 ne manque donc pas d'atouts. Fera-t-il aussi bien que le 3008 ? Le constructeur le souhaite et adaptera la production en fonction du succès puisque les deux modèles sortent des chaînes de l'usine sochalienne.

QUESTIONS À

Arwa Beaulieu, Chef de produit 5008/3008/3008 HY.

"Valoriser le conducteur"

Journal de l'Automobile. Qu'est-ce qui différencie le 5008 de ses concurrents ?
Arwa Beaulieu. Nous l'avons voulu différent dans son comportement routier. C'est-à-dire que nous avons "berlinisé" ce monospace. Pour arriver à ce résultat, nous avons travaillé sur deux axes majeurs : le comportement routier et un poste de conduite qui valorisent le conducteur. Ce dernier n'est plus le simple chauffeur de la famille, mais devient un "pilote".
Physiquement, cette volonté se traduit par l'assise et la position du volant qui sont identiques à la 308. Malgré le fait que le 5008 soit un véhicule haut, nous offrons ainsi des prestations de berline.

JA. Avez-vous eu une approche particulière pour ce lancement ?
AB. Ces derniers mois, nous avons beaucoup travaillé sur la formation du réseau car il s'agit du premier monospace de notre marque. La relation avec le client lors de la prise en main à la livraison, afin de lui faire découvrir toutes les fonctionnalités du 5008, a été l'un des axes majeurs. Dans le même sens, nous avons également créé un film, sur Internet, afin que nos clients se familiarisent avec le produit à l'approche de la livraison. Un bon moyen de cibler et d'approfondir certains points avec le client comme la modularité des sièges, la navigation, la connectique ou encore le système multimédia arrière.

QUESTIONS À

Martial Jeanguenin, synthèse client Peugeot, prestations véhicule.

"Procurer un vrai plaisir de conduite"

Journal de l'Automobile. Quel a été le cahier des charges pour cette entrée de Peugeot sur le segment des monospaces compacts ?
Martial Jeanguenin. Il a été relativement simple : il a fallu répondre aux attentes incontournables de ces véhicules volumiques tout en apportant une touche très personnelle et habituelle de la marque Peugeot afin de procurer un vrai plaisir de conduite. Un aspect pas forcément mis en avant sur ce segment des monospaces ou du moins pas suffisamment perçu par les clients.

JA. Comment se traduit cette "patte" Peugeot ?
MJ. Nous avons réalisé un très important travail de mise au point sur le châssis associé à un développement complet de pneumatiques avec Michelin. L'ensemble des réglages, notamment des anti-dévers, des antiroulis ainsi que les amortisseurs, toujours fabriqués en interne, ont été revus et sont propres au 5008.
Quant aux pneus, la monte ultra basse résistance au roulement, dès 16 pouces, permet d'afficher bien sûr de bonnes performances en termes de consommation, sans pour autant oublier les prestations dynamiques du monde Peugeot qui se traduisent par le freinage, les distances d'arrêt ou encore un agrément de direction typique de notre marque. Avec les 17 et 18 pouces, la notion de dynamisme prend encore plus d'importance.

JA. En parlant de monospaces dans le groupe PSA, nous pensons inévitablement à Citroën. Quels sont les points communs et les différences avec le C4 Picasso ?
MJ. Comme le C4 Picasso, le 5008 repose sur la plate-forme 2 du groupe donc il est logique de retrouver nombre d'éléments de soubassement communs. Notre objectif est d'avoir le nombre de pièces communes invisibles le plus élevé possible. Parmi celles visibles, on peut toutefois noter le système de modularité du rang 2 car nous l'avons considéré comme le plus abouti du marché. Le rang 3 est également repris du C4. Nous avons simplement retravaillé les mousses d'assises sur le rang 2, afin d'optimiser encore le confort et la filtration.

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