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Constructeurs

Koleos, échange standard

Publié le 28 octobre 2011

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Clairement pris de vitesse, Renault veut donner un nouvel élan à son Koleos. Cependant, la seule greffe d’une face avant suffira-t-elle à amener définitivement le SUV dans la course aux volumes ?
La face avant, presque l’unique objet du restylage, concourt grandement au progrès aérodynamique. Mais elle donne surtout une vraie stature au Renault Koleos.

A bien des égards, le Koleos restera un véhicule à part dans la gamme Renault. D’abord, parce qu’il est le premier SUV frappé du sceau du losange. Ensuite, parce qu’il aura connu un début de carrière aux antipodes des observations habituelles. Lancé en 2008, il n’a tout simplement pas cessé de monter en puissance depuis lors. Entre 2010 et 2011, il a augmenté ses volumes de 37 % en Europe (environ 10 000 unités), 67 % en Asie-Afrique (environ 15 000 unités), 187 % en Amérique du Sud (environ 4 000 unités) et finalement de 51 % dans le monde. “Nous avons confectionné un produit de conquête”, analyse la direction de la marque, qui rapporte que 65 % des volumes se font hors de l’Hexagone. Elle nourrit même l’ambition de doubler rapidement ses volumes en Chine et de flirter avec la barre des 30 000 immatriculations.

Si le Koleos rencontre un certain succès à l’étranger, en France, il n’est jamais parvenu à séduire un public placé en face d’un choix pléthorique. Il reste pourtant le fruit d’une recette alliant subtilement les atouts des berlines, des monospaces et des 4x4. Renault mise donc beaucoup sur cette seconde mouture. Etonnament, le premier contact visuel n’est pas celui auquel on s’attendait, le constructeur ayant pris le parti de ne redessiner que la face avant. Le SUV se départit de la calandre datant de la Mégane 2 pour en adopter une inspirée par la Latitude, soit chromée à lamelles, soulignée d’une grille d’aération et de phares antibrouillard harmonisés. L’ensemble ainsi rehaussé ne manquera pas de pousser à la comparaison avec les productions asiatiques, rassurantes dans leur esthétique.

Aussi léger soit-il, le restylage se poursuit à l’intérieur. Renault rafraîchit sa palette de coloris de sellerie et étoffe sa liste de matériaux. Ce Koleos gagne également le toit ouvrant et l’intégration au tableau de bord du système Carminat TomTom, associé à un dispositif audio signé Bose.

Pas de version d’appel

Sous la carrosserie, le châssis ne change pas d’un iota. Le Koleos n’en avait guère besoin, tant son confort vertical fait l’unanimité. Les dimensions sont donc identiques et en font un véhicule plus imposant que le Tiguan et le Qashqai, les stars du segment. Pas un réel franchisseur, le Renault, assisté d’un équipement électronique complet, pour la descente comme pour le démarrage en montée, est un excellent baroudeur (angle d’attaque de 27° et angle de sortie de 31°).

Il se veut également un challenger sérieux sur le marché des ventes flottes. Outre les 5 étoiles EuroNCAP et la monte de nouveaux pneumatiques économes fournis par Continental, le SUV loge des moteurs plus convaincants sur le plan écologique. “Nous avons abaissé les émissions de CO2 de 20 %”, souligne Serge Lacaze, directeur de la division technique. Les quatre combinaisons disponibles des blocs dCi 150 et 175 ch, en deux ou quatre roues motrices et en boîte manuelle ou automatique, rejettent entre 148 et 186 g de CO2/km. De bons chiffres, mais pas encore au niveau des meilleurs. “Nous aurions pu gagner encore davantage, mais cela aurait empiété sur l’agrément de conduite”, explique l’ingénieur qui a travaillé sur les frictions moteur, les rapports de boîte, le thermomanagement et le déclenchement de l’alternateur lors des phases de décélération et de freinage.

Sur le plan commercial, Renault s’est refusé à entrer pleinement dans la bataille des grilles tarifaires, il n’y aura donc pas de version d’appel, “mais que des produits qui se vendent”, prend-on position à la direction commerciale. Le Koleos facture tout de même 400 euros de plus l’ajustement stylistique, pour une gamme qui débute à 28 400 euros. Certes, les Ford Kuga et Volkswagen Tiguan ne font pas l’effort non plus, mais cela ne fait que laisser plus de place au Nissan Qashqai, et pourrait éloigner Renault de son objectif de vendre 20 à 30 % de ses volumes aux entreprises, dans un contexte où la taxation des véhicules de sociétés vient grever un peu plus les budgets.

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LE KALEOS EN BREF

Date de lancement : octobre

Segment de marché : crossover

Les concurrentes du Koleos dCi 150 4x4 Carminat (29 900 €)
Ford Kuga TDCi 140 FAP 4x4 Trend : 29 250 €
Nissan Qashqai 1,6 dCi 130 All-Mode Connect Edition : 29 900 €
Toyota Rav4 150 D-4D Life 4 WD : 30 700 €
Volkswagen Tiguan TDI 140 FAP 4Motion Sportline : 33 290 €

Prix :
Diesel :
De 28 400 à 34 900 €

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FOCUS

Molette ou tactile ?

Le dilemme trouvera une issue l’an prochain. Les véhicules des segments inférieurs, notamment la Clio, adopteraient la technologie de l’écran tactile pour commander la plateforme multimédia. “Il est logique d’apporter cette solution à la clientèle composée en majorité de jeunes”, glisse un représentant de la marque. En revanche, les gros modèles comme le Koleos conserveront l’emploi de la molette à portée de main. En ce qui concerne Internet, Renault, qui vient de présenter une solution sur la Fluence avec TomTom, aurait dans l’idée de l’étendre à d’autres productions.

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