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Constructeurs

Jaguar Land Rover ferme provisoirement ses usines en Angleterre

Publié le 10 avril 2019

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Nouveau coup dur pour l’industrie automobile anglaise : dans un contexte d’incertitude quant à la forme et l’échéance du Brexit, Jaguar Land Rover ferme ses quatre usines anglaises juqu’au 23 avril.

 

Alors que Theresa May se débat entre Paris et Berlin pour faire accepter un nouveau report de la date butoir pour la sortie de l’Angleterre dans l’Union Européenne, l’industrie automobile anglaise, elle, doit avancer, dans un contexte d’incertitude totale. Avec des conséquences pour le moins néfastes sur l’emploi. Selon une information des Echos, Jaguar Land Rover met au chômage technique toute cette semaine les 18 500 employés de ses sites de Castle Bromwich, Solihull, Wolverhampton et Hamewood. Si cet arrêt n’est que certes provisoire, il vient toutefois s’ajouter à la coupure habituelle de Pâques, décidée en début d’année, prolongeant ainsi la fermeture des quatre sites industriels jusqu’au 23 avril. Sans oublier que le groupe a aussi annoncé le déplacement de l'Angleterre à la Slovaquie de la production du prochain Discovery ainsi que du futur Defender.

 

Par ailleurs, le 10 janvier dernier, Jaguar Land Rover annonçait la suppression de 4 500 emplois, essentiellement sur le sol britannique où il emploie 40 000 personnes. Cette nouvelle suppression d'effectifs, qui suit les 1 500 départs déjà entérinés en 2018, devraient concerner essentiellement les postes administratifs, et s'inscrit aussi dans un vaste plan d'économies de 2,5 milliards d'euros sur 18 mois.

 

Ratios financiers et ventes malmenées

 

Il faut dire également que ce lots de mauvaises nouvelles intervient dans un contexte difficile pour Jaguar Land Rover. Fin décembre 2018, le groupe qui clôturait son troisième trimestre fiscal, annonçait une dépréciation d'actifs de 3,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires trimestriel, en baisse, s'était établit à 7,1 milliards d'euros. La faute à des ventes malmenées : en 2018, le volume au niveau mondial a reculé de 4,6 % à 592 708 véhicules, essentiellement dû au repli de la Chine (-21,6 %) - auparavant premier marché du groupe – perturbé par les tensions commerciales avec les Etats-Unis.

 

Cette décision de Jaguar Land Rover, important pourvoyeur d’emplois, n’est pas la première menace qui pèse sur l’industrie automobile anglaise. Pour rappel, il a quelques semaines, Honda annonçait la fermeture de son site de Swindon produisant depuis 24 ans la gamme Civic. Le Brexit aurait ainsi précipité une décision issue d’une stratégie de regroupement de ses activité au Japon. Quelques jours avant seulement, Ford avait fait savoir à la Theresa May qu'il envisagerait de quitter la Grande-Bretagne s'il n'y avait pas d'accord sur le Brexit. Outre-Manche, Ford emploie 13 000 personnes. Le constructeur américain a de son côté chiffré un coût de 800 millions d’euros en cas de Brexit sans accord.

 

Autre constructeur pris dans la tourmente Brexit, Nissan, qui a finalement décidé de ne pas produire en Angleterre la prochaine génération du X-Trail. "Nous avons pris cette décision pour des raisons économiques, mais l'incertitude persistante autour des futures relations du Royaume-Uni avec l'UE n'aide pas des entreprises comme la nôtre à planifier l'avenir", avait alors indiqué Gianluca de Ficchy, le président de Nissan Europe.

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