Jacques-Edouard Daubresse, PSA : "Les premiers Distrigo Relay pour 2021"

JA. Comment le groupe PSA fait-il face à la crise sanitaire au niveau de sa logistique après-vente ?

JED. Depuis le premier jour, la santé des collaborateurs est notre préoccupation numéro un. Dans ce contexte, le groupe PSA a mis en place un protocole sanitaire renforcé qui a permis d'assurer un suivi d'activité. Depuis le 24 mars, celui-ci est communiqué aux réseaux de distributeurs et aux réseaux de réparateurs avec un guide de bonnes pratiques qui est remis à jour chaque semaine suivant les évolutions et nos propres remontées terrain. Sur la partie pièces, ces protocoles ont été déployés dans un premier temps à Vesoul, au sein de notre magasin mondial de pièces, qui, de ce fait, n'a jamais fermé ses portes. C'était un vrai défi.

JA. Qu'en est-il de vos 38 plateformes Distrigo ?

JED. Dans un premier temps, elles ont quasiment toute fermé. Certaines pendant seulement 48 heures, principalement du côté de PSA Retail, d'autres pendant les trois premières semaines. Pour compenser cela, nous avons créé une hotline pour répondre à toutes les demandes de nos clients et pouvoir réorienter les professionnels vers un site susceptible de leur livrer les pièces qu'ils cherchaient. Aujourd'hui, tout le réseau est de nouveau opérationnel avec une activité qui était partielle au départ et qui, au fil des jours, monte en puissance. Peu à peu, nos plateformes retrouvent un rythme plus normal.

"Tout le réseau Distrigo est de nouveau opérationnel"

JA. A combien évaluez-vous le recul de votre activité ?

JED. Pour être tout à fait clair, la semaine qui a suivi le confinement, nous étions à plus de 90 % de baisse dans nos plateformes. Depuis, comme je vous l'expliquais, l'activité repart progressivement et nos sites tournent actuellement à 30 voir 40 % de leur activité nominale. La semaine dernière, presque 60 % des garages Peugeot, Citroën, DS et Opel avaient rouvert ainsi que plus de 60 % des Eurorepar Car Service, ce qui nous aide grandement.

JA. Comment voyez-vous le futur déconfinement ? Vous attendez-vous à un afflux massif de véhicules dans vos ateliers ?

JED. Pour nous, la reprise a déjà commencé et nous travaillons dès à présent sur des plans promotionnels et des actions commerciales que l'on met à disposition de nos réseaux pour relancer au plus vite leur activité. Nous avions connu un début d'année très satisfaisant sur l'activité pièce, cette crise à porté un coup d'arrêt à notre dynamique, et il est important de la relancer dès que possible. Quant à votre seconde question, nous pensons effectivement qu'il y aura un rattrapage d'opérations planifiées qui n'ont pu être honorées. A cela, s'ajoutera les clients qui auront besoin d'être rassurés, et toutes les pannes de véhicules qui n'auront pas rouler pendant plusieurs semaines. Cela devrait créer un flux après-vente significatif.

"Nous espérons intégrer les ex-DPR2 à ce projet"

JA. Plus globalement, quel regard portez-vous sur votre maillage de plateformes ?

JED. Cette organisation est un succès. Nous avons connu, en 2019, une progression très significative de notre chiffre d'affaires et, avec Distrigo, nous enregistrons une réelle croissance sur le segment IAM notamment. Cela prouve bien que cette stratégie fonctionne. Cela étant dit, dans différentes régions, certaines de nos plaques peuvent avoir des difficultés à servir leurs clients selon nos standards, au demeurant élevés. C'est précisément pour cette raison que nous réfléchissons actuellement au déploiement d'un deuxième niveau de distribution, avec des entrepôts de plus petite taille, qui serviraient de relais local et nous assuraient de mieux couvrir le territoire.

JA. Quel est le stade d'avancement de ce projet ?

JED. Nous discutons avec nos réseaux pour définir la bonne volumétrie des stocks, le bon taux de service attendu, les outils qu'il faudra déployer, etc. Nous avions prévu de lancer ce projet avant la crise sanitaire donc sa concrétisation sera légèrement décalée mais l'objectif est de réussir à déployer les premiers Distrigo Relay, c'est le nom de ce futur réseau, dans le courant du premier semestre 2021.

"Un réseau assez performant et mature pour regarder plus loin"

JA. Quelles sont les zones visées et quel sera le mode de déploiement ?

JED. Sur les implantations, il n'y a pas de dogmatisme. Nous étudions encore les zones les plus judicieuses. Toutes celles où nos 38 plateformes ont du mal à avoir un niveau de service élevé dans un rayon au-delà de 90 minutes autour d'elles ont du sens. Quant au déploiement, nous restons dans le même esprit que Distrigo avec la participation à la fois de PSA Retail et aussi de nos distributeurs. D'ailleurs, nous avions pendant longtemps une deuxième niveau de distribution, avec les fameux DPR2. Parmi ceux qui ont gardé une activité pièces importante, nous espérons en intégrer certains à ce projet en créant avec eux de nouvelles plateformes.

JA. Au-delà de ce projet, quelles sont les axes de développement pour 2020 ?

JED. Aujourd'hui, notre maillage est en place, nous avons un taux de service supérieur à 90 % en moyenne, dans nos 38 plaques, qui est très satisfaisant. Tous les sites sont par ailleurs dotés de nos outils Power Supply pour la gestion, Distrigo Boost pour le commerce et Distrigo Call pour la hotline, donc globalement la logistique n'est plus un sujet. En revanche, nous avons encore une marge de progression sur notre gamme Eurorepar, sur des business comme l'équipement de garage où nous étions historiquement moins fort, ou encore sur des partenariats grands comptes ou carrosserie. Un sujet qui s'est d'ailleurs concrétisé en début d'année grâce à un accord noué avec Autoneo. Nous avons aujourd'hui un réseau assez performant et mature pour regarder plus loin.

PSA compte 38 plateformes Distrigo en France.