Isuzu repense son D-Max
Assez largement méconnu en Europe, Isuzu n’a pourtant rien d’un constructeur “exotique”. Solidement implanté en Asie, le Japonais spécialiste des poids lourds (de 3,5 à 12 tonnes) et des bus est aussi un motoriste qui a déjà produit plus de 23 millions de mécaniques Diesel pour des clients tels GM, Mitsubishi ou Renault (le V6 Diesel de la Vel Satis). Mais Isuzu, c’est également le fabriquant du pick-up D-Max et c’est avant tout pour cela que l’on connaît la marque en Europe. Elle produit annuellement pas moins de 400 000 pick-up, et s’est même fixé comme objectif de dépasser les 500 000 livraisons d’ici 2014-2015. Assemblée en Thaïlande, cette nouvelle génération de D-Max sera donc le fer de lance d’Isuzu à l’échelle de la planète. Dans notre pays, la marque est importée par Midi, une société italienne qui gère aussi les marchés italien, suisse, espagnol et roumain. Ainsi, avec ces 5 pays, Midi totalise entre 10 000 et 11 000 immatriculations, PL, bus et pick-up confondus. Dans l’Hexagone, Isuzu doit essentiellement sa relative visibilité au pick-up, qui s’est écoulé à 2 300 exemplaires en 2010. L’année 2011 a été moins profitable, avec seulement 1 900 immatriculations, mais ce fléchissement s’explique en grande partie par les catastrophes qui ont frappé le Japon et la Thaïlande, finalement les deux pays d’Isuzu puisqu’il fabrique les mécaniques sur l’archipel et assemble le modèle en Thaïlande.
Un outil de travail avant tout
En France, le réseau Isuzu pick-up représente une soixantaine d’investisseurs et le nombre de points de représentation atteint même 90 en ajoutant les agents aux concessionnaires. Isuzu dispose d’un autre réseau en France, celui destiné aux PL, qui compte une cinquantaine de représentants, mais les synergies sont limitées puisque seulement une dizaine de points de vente PL possèdent le panneau Isuzu pick-up. Enfin, le réseau dédié aux bus de la marque (donc un 3e réseau Isuzu en France !) compte seulement 5 membres pour l’heure et aucun ne commercialise le D-Max. Isuzu joue ainsi la carte du professionnalisme avec un réseau restreint, qui ne grandit que de 2 à 3 unités par an, et logiquement multimarques. La marque nippone accompagne souvent des sites Suzuki, Subaru et même Peugeot dans l’Hexagone. Et comme pour justifier l’apport d’Isuzu dans le business de ces affaires, le représentant de la marque en France affirme que le concessionnaire gagne autant en vendant un D-Max que dix citadines !
Mais revenons sur cette nouvelle génération du D-Max. Du châssis à la mécanique en passant par la caisse, l’habitacle et le design, tout est nouveau, mais cependant fidèle à l’ADN de la marque qui s’inspire volontiers de l’univers du PL pour les aspects pratiques de robustesse et de fiabilité. Une fiabilité, cheval de bataille d’Isuzu, que viennent illustrer les 4 millions de kilomètres de tests ou encore des pièces calibrées pour 500 000 km. On comprend donc mieux la philosophie du pick-up Isuzu qui est avant tout taillé pour le monde professionnel, qui représente d’ailleurs plus de 60 % des ventes en France. Naturellement, la domination de cette clientèle fait que la version la plus vendue devrait être la Space Cab, c’est-à-dire la cabine approfondie avec 4 places, car cette dernière offre le meilleur compromis. Le Single Cab (2 places) étant quasi exclusivement destiné au monde professionnel, alors que le Crew, le double cabine, peut s’adresser à une clientèle plus large utilisant également le D-Max comme véhicule de loisir. Cependant, aussi différentes soient-elles, toutes ces carrosseries cachent sous leur capot un tout nouveau et unique 4 cylindres Diesel offrant une puissance de 163 ch et un couple de 400 Nm dès 1 400 tr/min. Ce nouveau bloc 2,5 l est équipé d’une suralimentation à double étage et fait appel à de nouveaux injecteurs 8 trous capables de vaporiser plus finement le gasoil qui arrive sous une pression de 2 000 bars de la rampe commune. Ainsi, cette mécanique permet au D-Max d’afficher, en BVM6, une consommation mixte de 7,4 l, soit 194 g de CO2. Ces chiffres font du D-Max l’un des meilleurs de sa catégorie.
Pas de malus, pas de TVS et la TVA est récupérable !
Avec ce nouveau produit, Isuzu France ne manque donc pas d’ambitions, d’autant que 1 200 commandes ont d’ores et déjà été enregistrées. L’année complète devant représenter 1 800 unités, à condition de ne pas connaître de problème d’approvisionnement, car le D-Max est un succès. Par exemple, en Thaïlande, Isuzu a déjà enregistré plus de 120 000 commandes en un peu plus de six mois de commercialisation. Quant au marché français, aussi étonnant que cela puisse paraître, il est le premier à l’échelle européenne pour les pick-up. En effet, après 9 600 unités vendues en 2010, 12 500 pick-up ont pris la route en 2011. Les raisons d’un tel succès ? L’offre des constructeurs s’est élargie et/ou a été renouvelée, mais il existe aussi de nombreux avantages fiscaux accordés à ce type de véhicule. En effet, certaines versions de pick-up, et donc certaines du D-Max, ne sont pas soumises au malus écologique ni à la TVS et l’acheteur peut même récupérer la TVA ! Le D-Max a donc, en plus de ses qualités intrinsèques, de sérieux arguments.
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Le D-Max en bref
Date de lancement : 30 juin
Objectif de ventes en 2012* : 1 800 (*Estimations JA)
Principaux Concurrents du D-Max Space Cab (cabine approfondie) 4x4 à partir de 21 300 € HT :
Ford Ranger 2.2 TDCi 150 ch Super Cab : 22 900 € HT ;
Toyota Hilux X-Tra Cab Légende 2.5 D-4D 144 ch 4x4 : 24 250 € HT ;
Volkswagen Amarok Simple Cab 2.0 Bi-TDi 163 ch 4M : 26 270 € HT ;
Nissan Navarra 2.5 dCi 190 King Cab : 28 043 € HT
Prix à partir de… :
Pick-up 4x2 : 15 900 € HT
Pick-up 4x4 : 19 200 € HT
Space Cabine approfondie 4x4 : 21 300 € HT
Crew Double cabine 4x4 : 22 200 € HT
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