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Constructeurs

Infiniti Q50 : A prendre au sérieux

Publié le 14 novembre 2013

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
En attendant la Q30, qui témoignera vraiment d’un changement de dimension, Infiniti propose enfin, avec la Q50, un modèle capable de faire sortir la marque de l’anonymat.

Des modèles pour les pros et un objectif de 200

La marque de luxe du groupe Nissan dispose aussi de modèles susceptibles d'intéresser les professionnels, qu'il s'agisse de responsables de grands groupes ou de patrons de PME. Et les premiers de ces modèles sont sans aucun doute la Q70 et la Q50, les professionnels appréciant aussi beaucoup le QX70 (SUV). La Q70 hybride consomme en cycle mixte 6,9 l/100 km et rejette 159 grammes de CO2/km. Ce modèle propose par ailleurs de série un système de contrôle de pression des pneus, une assistance au démarrage en côte, un sélecteur de conduite et un limiteur de vitesse, et ce, tant en version GT que GT Premium (ces versions sont accessibles aux tarifs respectifs de 55090 et 61090€ TTC).

Côté Q50, la consommation de carburant oscille entre 4,4 et 6,8 l/100 et les rejets de CO2 vont de 114 à 159 grammes, selon qu'il s'agit d'une Q50 2.2d 6MT ou d'une Q50S Hybrid AWD. Dans le premier cas, les automobilistes doivent débourser 34800€ TTC et dans le second 56040€ TTC, une différence qui s'explique par la motorisation, mais aussi les équipements qui sont inclus de série en version Hybrid (contrôle actif de sortie de voies, système de contrôle de pression des pneus…).

La Q50 est en outre disponible dans les versions dédiées Executive et Premium Executive, Infiniti ayant travaillé avec les principaux acteurs de la LLD afin que ces deux versions affichent un TCO comparable à celui d'autres marques Premium, notamment les Audi A4, BMW Serie 3 et Mercedes-Benz Classe C. Tous ces éléments expliquent au final que de plus en plus de professionnels se tournent désormais vers Infiniti. Pour preuve : le dirigeant de la gestion de véhicules du groupe Orange nous a fait savoir récemment qu'il référençait depuis peu Nissan… mais aussi Infiniti.

En année fiscale pleine et tous modèles confondus, la marque vise les 200 unités vendues à professionnels en France, dont 80% avec la Q50, 10% avec la Q70 et 10% avec le QX70.

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L'essai

Tous les constructeurs veulent leur place dans l’univers plus rentable des marques Premium. Et l’Europe semble être devenue un passage obligé. En effet, réussir sur ce marché, terre natale de Mercedes, Audi et BMW, apporte une certaine légitimité ailleurs dans le monde. Ainsi Lexus, longtemps cantonnée aux Etats-Unis, avait ouvert ce bal européen. Infiniti avait suivi en 2008, Cadillac a annoncé son retour et ses ambitions lors du dernier salon de Francfort… Bref tout le monde veut sa part du gâteau. Même certains généralistes veulent une montée en gamme, mais il n’y aura pas de place pour tout le monde. Infiniti, marque de luxe de Nissan créée en 1989 pour le marché nord-américain, a donc commencé sa campagne européenne en 2008, sans véritable succès. Après cinq années de présence, la marque a vendu, en 2012, à peine 15 000 véhicules sur notre continent, Russie incluse, son plus gros marché continental. En France, la marque n’a jamais vraiment décollé. En effet, 2011 reste sa meilleure année avec 445 immatriculations ! Et les choses ne s’arrangent pas en 2013 avec, à fin septembre, seulement 101 Infiniti qui ont pris la route (- 56,1 %). Face à ce constat, il était urgent de réagir. L’état-major nippon a franchement revu sa position et offre aujourd’hui à Infiniti les moyens de réussir, notamment grâce à l’accord entre l’Alliance Renault-Nissan et Daimler.

Rééquilibrer les ventes mondiales

La réussite d’Infiniti ne pourra passer que par les produits. La Q50, qui nous intéresse aujourd’hui, marque un réel nouveau départ en attendant la compacte Q30 qui sera produite à Sunderland à partir de 2015. Une autre preuve de confiance de Nissan envers sa marque Premium. D’une manière générale, la gamme va s’élargir de 60 % dans les cinq prochaines années afin de couvrir 80 à 90 % du marché Premium, et ainsi atteindre 500 000 ventes mondiales à l’horizon 2016-2017, dont 150 000 en Europe. L’Europe, comme la Chine d’ailleurs où la marque investit aussi aujourd’hui, veut devenir un nouveau pilier face aux marchés d’Amérique du Nord qui ont représenté près de 85 % des 172 000 ventes du constructeur en 2012. Cette part est trop importante et le but avoué est que cette zone du monde ne représente plus que 50 % de ses ventes, comme nous l’avait expliqué Pierre Loing, le vice-président Product Planning Nissan Americas, lors du dernier salon de Detroit (Voir JA n° 1176). L’Europe et la Chine sont donc essentielles à ce rééquilibrage. Quant à la France, la mission est d’atteindre 10 000 unités à cette échéance même si Jean-Philippe Roux, directeur des marchés pour l’Europe du Sud dont la France, y voit plus un ordre de grandeur qu’un volume impératif. Cette croissance passera naturellement par le développement du réseau de distribution, qu’Infiniti souhaite relativement mesuré et très exclusif. En effet, de 10 points de représentation aujourd’hui, la marque en vise seulement 20 à 25 d’ici 2017.

Un moteur étoilé sous le capot

Autant le dire tout de suite, cette Q50 est bien née malgré sa vocation mondiale. Bien que le style demeure un critère subjectif, ses lignes devraient lui permettent de séduire. Dans l’habitacle, il ne manque rien, cette berline revêtant les apparats indispensables à cet univers et les technologies essentielles à son statut. Elle va même plus loin en offrant en première mondiale, une direction “by wire”. Alors si, pour des raisons légales et de sécurité, un lien mécanique demeure, au cas où, cette direction marque un vrai tournant. Même si tout n’est pas parfait, elle offre un vrai plus en termes d’adaptabilité, de réactivité, mais surtout de confort avec la disparition totale des vibrations sur des chaussées déformées. Mais ce qui devrait finalement être le plus gros argument sous nos latitudes ne se voit pas. En effet, il s’agit des émissions de CO2. Bien qu’une version hybride affichant une puissance de 364 chevaux pour 144 g/km (5,1 l) soit au programme, les clients français et européens se tourneront sans doute vers les versions Diesel dont les émissions sont comprises entre 114 et 128 g/km, soit des consommations moyennes allant de 4,4 l à 4,9 l. La Q50 bénéficie sur ce thème du savoir-faire de Mercedes puisque la nippone reprend la variante 170 chevaux du 4 cylindres allemand d’une cylindrée de 2 143 cm3. La boîte automatique à 7 rapports vient aussi du même fournisseur d’outre-Rhin. Un ensemble d’offres qui permet de viser le marché des entreprises qu’Infiniti souhaite voir représenter 60 % de ses ventes. Il faut dire qu’Infiniti dispose d’un atout de poids en la matière puisqu’elle fait partie du portefeuille de marques proposées par l’Alliance. C’est d’ailleurs grâce à cette structure que ses modèles ont intégré la flotte de Danone après un appel d’offres continental. Ce sera sans doute plus facile d’intégrer la flotte de Red Bull Racing car, en plus d’être partenaire de l’écurie de F1 jusqu’en 2016, Sébastien Vettel, le quadruple Champion du monde, est aussi le directeur de la performance d’Infiniti.

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EN BREF - La Q50

Date de lancement
Octobre 2013
Segment de marché
Berline Premium
Objectif 2014*
1 000
Principales concurrentes de la Q50 2.2d 170ch BVM6 Premium : 37 160 €
• Audi A4 2.0 TDi 177 ch Ambiente : 36 610 €
• Mercedes Classe C 220 CDi 170 ch Sportline : 37 350 €
• BMW 320d 184 ch Sport : 40 750 €
Prix
Diesel : de 34 800 à 44 620 €
Hybride : de 53 250 à 56 040 €

*Estimations JA
 

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