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Constructeurs

Hyundai i20 : Echec interdit

Publié le 24 décembre 2014

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Une tâche ardue se présente à l’i20, celle de reconquérir le terrain perdu sur le segment B. Pour revenir dans la bataille, elle se fait spacieuse et séduisante, en plus d’être bien équipée.
L’i20 est la première à être 100 % européenne : dessin français, développée au Nurburgring (Allemagne) et produite en Turquie, avec l’i30.

Il y a des modèles qui comptent dans l’histoire d’une marque. Pour Hyundai, la deuxième génération de l’i20 est un modèle d’envergure. Elle constitue un point de repère sur le parcours qui mène à la réalisation du plan Product Momentum 2017. Un programme qui, pour mémoire, doit encore voir la sortie de 22 modèles d’ici à trois ans.

L’i20 deuxième du nom doit commencer par devoir faire oublier la relative contre-performance de la première génération qui n’a jamais réellement réussi à reprendre le flambeau de la Getz, en France surtout. Au terme de sa carrière, cette dernière avait pourtant installé Hyundai dans de bonnes conditions pour relever le défi du segment B qui se présentait : en Europe, cette catégorie a progressé pour s’arroger 19 % des volumes d’immatriculations (30 % en France) et les prévisions tablent sur une accélération pour croître de 14 % d’ici à 2017.

Un style affirmé

Les rivales sur le marché sont nombreuses et, pour la plupart, bien nées, qu’elles s’appellent Renault Clio, Peugeot 208, Volkswagen Polo ou encore Ford Fiesta. Une cure de rafraîchissement stylistique était donc plus que nécessaire pour une Coréenne qui subit la loi du marché, à savoir que le design prime. L’ambition était donc de donner du caractère à la voiture. Enfin.

Un capot allongé, un pare-brise en rupture et un pilier arrière noir laqué sont autant d’éléments qui concourent à étirer visuellement les lignes de l’i20 pour lui conférer un peu plus de noblesse. Le supplément de 40 mm en longueur, de 24 mm en largeur et les 17 mm de moins en hauteur n’y sont pas non plus étrangers. Un surcroît qui permet de gagner 10 % de coffre (326 litres) et surtout d’afficher le record de la catégorie en termes d’espace aux jambes (1 892 mm). L’ensemble repose sur une nouvelle plate-forme et une caisse composée à 42 % d’acier renforcée (contre 18 % sur la précédente génération).

Le 3 cylindres, vite !

Hyundai fait un effort sur les tarifs, qui s’abaissent de 650 euros en entrée de gamme, à 12 500 euros. L’ancienne i20 se vendait 14 950 euros en moyenne, soit précisément le montant d’accroche du deuxième niveau (Intuitive), qui devrait représenter l’essentiel des ventes, car fidèle à ses principes, la marque dote la citadine d’un catalogue d’équipements qui s’enrichit très vite en montant en gamme. L’i20 propose notamment un toit panoramique ouvrant, inédit sur le segment. Associé aux 8 airbags et au contrôle de pression des pneumatiques, de série, l’i20 se donne des allures de routière.

Des allures seulement. La voiture montre des limites dès lors que l’on aborde le chapitre des groupes motopropulseurs. Au lancement, quatre moteurs seront disponibles. Il y aura deux blocs Diesel (1,1 l CRDi de 75 ch et 1,4 l CRDi de 90 ch) et aussi deux essence (1,2 l de 75 et 84 ch), qui pour une raison échappant à la logique ne profiteront pas de la boîte à six rapports, disponible sur les Diesel. Hyundai la réserve au 1,4 l de 100 ch et à son futur remplaçant, un 3 cylindres développant jusqu’à 120 chevaux, qui apparaîtra avec le coupé i20, au printemps. Un choix qui fait donc de la citadine une voiture en manque de vivacité et, in fine, sous-exploitée par rapport à la qualité de son châssis. Elle affiche en revanche des niveaux d’émission de CO2/km en deçà de 119 g pour les moteurs essence et de 99 à 106 g pour les Diesel.

Ce qui devrait séduire les entreprises, dont un peu de loueurs (Hyundai rouvre les ventes tactiques à hauteur de 5 %) et donner de l’allant à l’i20. Il n’y a pas d’alternative, la citadine doit afficher sur son créneau un taux de pénétration égal à celui de la marque, en France, l’an prochain, soit 1 %. En d’autres termes, l’i20 doit se vendre à 6 000 unités minimum, contre 4 500 jusqu’à présent. La santé du réseau en dépend. L’i20 n’a pas droit à l’erreur.

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La Hyundai i20 en bref

Date de lancement
Novembre 2014
Segment de marché
Citadine segment B
Objectif
8 000 unités
Principales concurrentes de la Hyundai i20 1.2 84 ch Intuitive : 14 950 €
• Renault Clio TCe 90 Zen : 16 400 €
• Peugeot 208 1,2 l Pure Tech 82 Active : 15 850 €
• Ford Fiesta 1.0 80 S&S Titanium 5P : 16 600 €
Prix
Essence - de 12 500 à 18 300 €
Diesel - de 14 850 à 20 300 €

 

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