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Constructeurs

Gros plan sur Audi Brussels

Publié le 17 décembre 2010

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Après une désormais traditionnelle mise en concurrence de plusieurs sites, Audi avait donc choisi Bruxelles pour la production de l’A1. Le projet a représenté environ 300 millions d’euros d’investissements et l’implémentation d’une flexibilité du travail inédite en Belgique. Explications.
Bel exercice de positionnement, l’A1 plaît sans prendre le risque de déplaire. En outre, selon Eurotaxglass, le modèle peut d’ores et déjà se targuer “de premières prévisions de valeurs résiduelles particulièrement favorables. Il ne devrait connaître aucun problème sur le marché de l’occasion”.

Les dirigeants d’Audi répètent à l’envi que les aides nationales et régionales ne sauraient conditionner pleinement le choix d’un site industriel. “Nous avons bénéficié d’une subvention de 600 000 euros de l’Etat belge pour la formation des salariés, mais nous n’avons pas perçu d’aides substantielles directes des instances européennes, belges ou flamandes”, souligne ainsi Alfons Dintner, directeur général d’Audi Brussels. Toutefois, comme le rappelle Axel Schifferer, directeur administratif et financier du site, “les négociations avec les salariés ont été intenses”. Après un bref retour en arrière, on se souvient que l’usine était menacée de fermeture il y a encore trois ans. Pour obtenir l’A1, le personnel a dû faire des concessions, finalement approuvées à plus de 60 % par voie référendaire. Le taux horaire est passé de 40 à 32 euros et le temps de travail hebdomadaire de 35 à 38 heures. “En fait, les salariés ont accepté de travailler plus pour gagner la même chose… Pour être compétitifs, nous devions parvenir à une réduction des coûts de 20 % et cela passait forcément par les salaires. Mais nous avons aussi pris des engagements en contrepartie”, indique Alfons Dintner. Audi a ainsi garanti l’emploi de 1 200 salariés jusqu’en 2016. L’affaire a été menée de main de maître si l’on en juge par la promotion de Stefanie Ulrich qui passera de la direction du personnel d’Audi Brussels à celle de Neckarsulm. Elle sera remplacée au 1er janvier 2011 par Jochen Haberland.

Rupert Stadler : “Le site de Bruxelles doit devenir le benchmark du groupe”

L’usine de Bruxelles pouvait aussi faire valoir d’autres atouts, notamment son positionnement dans l’Union européenne, ses infrastructures transports, la qualité de la main-d’œuvre disponible et l’expérience capitalisée au sein du groupe, avec Volkswagen puis l’A3. “En outre, le site est très vaste, 538 500 m2, ce qui nous a permis de soigner le traitement Premium du modèle en facilitant la mise en place des process de qualité”, ajoute Alfons Dintner. Pour rénover le site et adopter les standards Premium de dernière génération, le site a fait l’objet d’un investissement de près de 300 millions d’euros. “Les deux tiers de cette enveloppe ont concerné la carrosserie, la robotique, l’assemblage, mais aussi la modernisation du système d’approvisionnement en eau et du système de gestion de l’énergie”, détaille Axel Schifferer. A titre indicatif, seulement 30 % de l’outillage a été conservé. Au-delà d’un programme dédié au personnel focalisé sur le transfert de culture de marque, la direction du site a aussi défini 116 micro-projets d’amélioration, dont 85 % avaient déjà été menés à bien au sortir de l’été. Un nouveau concept de supermarché a ainsi été implémenté : il s’agit d’une zone où sont réalisés de petits assemblages, afin de réduire les interventions sur les lignes en tant que telles. Au total, 9 supermarchés fonctionnent actuellement pour l’assemblage de quelque 20 sous-ensembles. “Cette usine doit devenir le benchmark du groupe”, synthétise Rupert Stadler, président d’Audi AG.

Une production d’ores et déjà revue à la hausse !

Au terme de trois ans de préparation du projet A1, “soit beaucoup de changements” dixit Alfons Dintner, le site est donc entré en production avec succès et avec dès le départ, le niveau d’exigence visé. Le site aura produit 50 000 A1 en 2010, mais comme prévu et eu égard au rythme des commandes, l’heure est désormais à la montée en cadence. Dès 2011, les 2 200 salariés du site, dont 1 800 ouvriers, poursuivront l’objectif de 120 000 unités. “Si le succès commercial du modèle l’exige, nous avons en effet la possibilité de dépasser le cap des 100 000 véhicules, notamment via le travail le samedi et la modulation des corridors de congés payés”, explique Alfons Dintner. Précisons encore que l’A1 5 portes sera produite sur le site dès 2012 et que ce sera aussi le cas de la S1. 

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ZOOM - L’A1 e-tron en test

Dès mi-2011, une flotte de 20 A1 e-tron sera testée à Munich dans le cadre d’un projet pilote baptisé “Model Region Electromobility Munich”, avec le soutien du ministère allemand des Transports. L’opération associe Audi avec EON et SWM, pour le déploiement des infrastructures de charge, mais aussi l’Université Technologique de Munich qui doit collecter l’ensemble des données et les analyser, afin de mieux définir les comportements de mobilité liés à l’usage d’un VE. “L’électromobilité ne saurait se limiter à l’électrification de modèles traditionnels. Nous déployons une approche holistique sur tous les aspects de la problématique et le test de la flotte d’A1 s’inscrit donc dans cette démarche”, commente Rupert Stadler. Et un représentant du ministère des Transports allemand d’asséner : “Contrairement à ce que certains pays laissent entendre, nous voulons que l’Allemagne soit le marché leader pour l’électromobilité. A minima, nous comptons mettre à la route un million de véhicules électriques d’ici 2020”.

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