Gerrit Heimberg, Volkswagen France : "En 2022, le réseau a affiché sa meilleure rentabilité depuis onze ans"
Le Journal de l'Automobile : Après une année 2022 compliquée (-7,6 %), Volkswagen débute mieux l’exercice 2023 avec une progression de 26,3 % des immatriculations à fin mai. Quelles sont les raisons de ce rebond ?
Gerrit Heimberg : Plusieurs éléments expliquent ce rebond. En premier lieu, nous pouvons maintenant proposer toute notre gamme et notamment tous nos modèles électriques et hybrides rechargeables, car la crise des semi-conducteurs, qui a perturbé notre production, est derrière nous. Une situation qui se voit également dans nos prises de commandes durant le mois de juin où nous progressons, alors que la tendance est encore baissière sur le marché global.
J.A. : Combien de commandes avez-vous encore en portefeuille ?
G.H. : À la fin de l'exercice 2022, nous avions 40 000 commandes en portefeuille. Notre rythme de livraisons augmente, mais nous en avons encore 37 000 à livrer. D'autant que, comme je le soulignais, nos prises d'ordre sont en hausse.
J.A. : Certains acteurs n'hésitent pas à parler de crise de la demande. Cela ne semble pas être votre cas ?
G.H. : Je ne pense pas qu'il y ait une véritable crise de la demande. Depuis deux ans, les consommateurs s'intéressant à l'automobile entendent que notre industrie connaît de nombreux problèmes de production, que les délais sont très longs, qu'il manque d'offres attractives, etc. Ce message a fini par entrer dans la tête des consommateurs qui se montrent logiquement attentistes. Il faudra un peu de temps pour leur montrer que la situation est revenue à la normale et changer leur perception.
J.A. : Dans ce contexte, quels sont les objectifs de la marque Volkswagen France en 2023 ?
G.H. : Cette année, nous visons une part de marché de 7 %. À fin mai, nous affichons déjà 6,9 %, donc la trajectoire est bonne et nous allons encore accélérer au cours du second semestre avec une meilleure disponibilité de nos produits.
J.A. : Vous présentez aujourd'hui la nouvelle ID.3. Jusqu'ici les voitures électriques représentent 9,4 % de vos immatriculations. Est-ce un chiffre conforme à vos objectifs ?
G.H. : Avec 9,4 %, nous ne sommes pas au niveau souhaité. Avec l'arrivée de la nouvelle ID.3, dont les premières livraisons clients sont attendues pour septembre, et la normalisation de nos productions, la part des véhicules électriques dans nos ventes va augmenter. Sur le second semestre, ils pourraient représenter 12 à 15 % de notre mix.
"Notre nouveau label, baptisé Volkswagen Occasions Garanties, sera déployé dans le réseau à partir du mois de septembre"
J.A. : Où en êtes-vous dans le déploiement de votre contrat d'agent ?
G.H. : Les contrats sont signés et aujourd'hui les ventes de ID.Buzz se font dans ce cadre. Cela nous permet de consolider les process et de les améliorer encore, d'ajouter des modules, avant de passer à une plus grande échelle. Il y a des sites pilotes et nous travaillons toujours avec le conseil des marques car ce déploiement se fait à l'échelle du groupe. La prochaine étape concernera le réseau Skoda et l'ensemble du réseau Volkswagen devrait passer sous ce contrat pour les véhicules électriques d'ici la fin de cette année.
J.A. : Le label Das WeltAuto n'est plus d'actualité. À quelle époque votre propre label sera-t-il déployé ?
G.H. : Notre nouveau label, baptisé "Volkswagen Occasions Garanties", sera déployé dans le réseau à partir du mois de septembre. Le nom change, cela est plus pertinent pour les clients, mais la philosophie de notre label demeure la même. Plus largement, au sujet du réseau, après avoir revu notre signalétique extérieure, puis intérieure, nous allons entrer dans une troisième phase avec la mise en place de la digitalisation des showrooms. Les premières installations auront lieu cet autonome et sans doute jusqu'au milieu de l'année prochaine.
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J.A. : Beaucoup de constructeurs travaillent à remodeler leurs réseaux. Est-ce-votre cas ?
G.H. : Nous travaillons à préserver la rentabilité de chacun. Pour autant, nous ne sommes pas dans une logique de réduction des points de ventes, mais nous voulons regrouper les marques en s'appuyant sur les investisseurs existants. Cela permet d'augmenter les économies d'échelle à l'image de l'après-vente qui est déjà largement partagée. Cela étant, nous restons pragmatiques et à l'écoute de nos partenaires.
J.A. : Quel est le niveau de rentabilité de votre réseau ? A-t-il les moyens d'investir ?
G.H. : En 2022, avec 1,4 %, notre réseau a affiché sa meilleure rentabilité depuis onze ans. La tendance se confirme encore au premier trimestre 2023 avec une rentabilité quatre fois supérieure aux années précédentes. Il convient de souligner la contribution exceptionnelle du VO ces derniers mois. Mais cela ne doit pas nous faire oublier notre activité VN. Je dirais que notre réseau se porte bien et qu'il a les moyens d'engager les transformations nécessaires, comme investir dans les bornes de recharge ou les centres de réparation des batteries.
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