Ford se résigne à vendre Hertz
...l'urgence. Le constructeur américain a ainsi abandonné le processus de mise en Bourse de sa filiale Hertz, en optant finalement pour la cession pure et simple de sa filiale. La transaction porte sur un montant total de 15 milliards de dollars, 5,6 milliards en cash et 9,4 milliards de reprise de dettes. Elle devrait être officialisée en fin d'année, après avoir reçu l'aval des autorités de régulation. Les repreneurs de Hertz sont les fonds d'investissement Carlyle, Clayton Dubilier&Rice, et Merrill Lynch Private Equity. Pour Ford, il s'agit de renforcer "l'engagement à consolider le bilan financier et à investir dans l'activité automobile". Une démarche certes louable mais qui ne rassure pas le marché et les analystes financiers. En effet, en se séparant de Hertz, Ford s'offre simplement une petite bouffée d'oxygène, mais ne résout en
Herz en chiffres... |
Un cautère sur une jambe de bois…
Ainsi, après avoir abaissé la notation de la dette du constructeur au rang d'investissement à risque, l'agence Standard & Poor's précise que la vente de Hertz ne suffira pas à redresser la qualité de crédit à long terme du groupe. Tout en indiquant que cette vente n'est pas une erreur dans la mesure où Hertz ne représentait pas une activité stratégique. Mais l'horizon de Ford n'est donc pas dégagé. En effet, selon le cabinet Harbour Consulting, Ford perdait 139 dollars par véhicule aux Etats-Unis (voir JA n° 928), tandis que le recul de son résultat net s'est confirmé au second trimestre en dépit d'un léger rebond de ses ventes. Par ailleurs, Ford est à la peine face à une concurrence asiatique de plus en plus menaçante. Enfin, se profile déjà la reprise de 23 sites et de 17 400 employés de Visteon, payés deux fois plus cher que la moyenne du secteur, pour sauver l'équipementier… Dans ce contexte, la vente de Hertz s'apparente bon an mal an à un cautère sur une jambe de bois. En revanche, pour Hertz, leader mondial de la location de véhicules, l'affaire est plutôt avantageuse. Elle ouvre en effet au loueur des opportunités de trouver de nouveaux moyens financiers pour soutenir son développement. Après avoir souffert des conséquences de la tragédie du 11 septembre, le loueur a retrouvé le chemin de la performance et les trois fonds d'investissement qui le reprennent en mains à parts égales ont d'ores et déjà affirmé qu'ils misaient sur une stratégie de refinancement de sa dette, de croissance et d'augmentation des profits.
Alexandre Guillet
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