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Constructeurs

Ford plus électrique que jamais

Publié le 28 septembre 2021

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le constructeur américain a annoncé un investissement de 11,4 milliards de dollars aux Etats-Unis pour accélérer sa mutation électrique. Il construira trois usines de batteries, avec le sud-coréen SK Innovation, et une d'assemblage avec 11 000 emplois à la clé.
Bill Ford et Joe Biden, le 18 mai 2021, lors de la présentation du F150 Lightning. ©Sam VarnHagen.

Ford a donné une vive impulsion à sa transition électrique en annonçant, lundi 27 septembre 2021, la création de quatre usines aux Etats-Unis avec son partenaire sud-coréen SK Innovation, représentant un investissement de 11,4 milliards de dollars avec à la clé 11 000 emplois à l'horizon 2025.

 

Le constructeur américain a précisé que deux usines de batteries seraient installées dans le Kentucky, dans le centre des Etats-Unis. Une troisième usine de batteries sera construite dans l'ouest du Tennessee, ainsi qu'une nouvelle usine d'assemblage qui devrait commencer à produire des véhicules électriques de la série F d'ici 2025. Ford investira au total 7 milliards de dollars qui font partie des 30 milliards déjà annoncés plus tôt cette année. SK Innovation déboursera le restant. Il s'agit du plus gros investissement jamais réalisé au cours des 118 années d'existence de Ford pour de nouvelles usines de fabrication, a pointé Ford.

 

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Cet investissement soutient "l'objectif à plus long terme de l'entreprise de créer un écosystème de fabrication américain durable et d'accélérer ses progrès vers la neutralité carbone (...) conformément à l'accord de Paris sur le climat". Ford a d'ailleurs au passage révisé à la hausse ses objectifs de flotte électrique puisqu'il s'attend désormais à ce que 40 à 50 % de son volume de ventes mondiales soient entièrement électriques d'ici 2030 contre 40 % encore estimés au printemps.

 

"C'est un moment de transformation où Ford dirigera la transition de l'Amérique vers les véhicules électriques et inaugurera une nouvelle ère de fabrication propre et neutre en carbone", a réagi le président exécutif de Ford, Bill Ford, cité dans le communiqué. Sur un ton patriotique, il a estimé que, combiné à "un esprit d'innovation", le groupe va réconcilier ce qui était autrefois considéré comme incompatible : protéger la planète, construire "de superbes véhicules électriques que les Américains adoreront" tout en contribuant à la prospérité des Etats-Unis.

 

Cette nouvelle intervient dans un contexte de forte demande pour le nouveau pick-up F-150 Lightning et pour d'autres modèles électriques comme le E-Transit et la Mustang Mach-E du groupe Ford. Sous la pression d'une opinion publique, de clients et d'investisseurs de plus en plus sensibles à la problématique environnementale, de nombreux constructeurs ont engagé un tournant vers l'électrification des véhicules afin de réduire les émissions polluantes. Mais jusqu'à une période récente, le virage vers l'électrique n'était pas aussi marqué.

 

A lire aussi : Ford muscle ses investissements dans l'électrique

 

Jim Farley, directeur général de Ford, a souligné l'enjeu : "fournir des véhicules électriques révolutionnaires pour le plus grand nombre plutôt que pour quelques-uns", allusion au fait que les véhicules électriques comme ceux de Tesla restent chers et donc inaccessibles aux familles des classes moyennes.

 

Le directeur général relève parallèlement qu'il s'agit de créer "de bons emplois qui soutiennent les familles américaines", reprenant ainsi une thématique chère au président américain. Joe Biden a fait du tournant vers une automobile plus verte une priorité. L'annonce de Ford va donner un coup de pouce aux démocrates qui s'efforcent de faire adopter au Congrès cette semaine leur plan d'investissements massifs dans les infrastructures de quelque 1 000 milliards de dollars. Ils souhaitent acter des mesures en faveur de l'environnement et martèlent que cela pourrait créer des millions d'emplois d'avenir.

 

Dans le projet initial, le plan infrastructures prévoyait la construction d'un réseau national de 500 000 stations de recharge d'ici à 2030 et le passage à l'électricité pour 20 % des célèbres bus jaunes de ramassage scolaire. (avec AFP)

 

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