Ford entre dans la troisième dimension
Ford a fait un choix déterminant dans la conception de ses futurs véhicules. Au lieu de privilégier la conception de prototypes synonymes de coûts élevés, mais aussi de perte de temps, la firme américaine s’est tournée vers la technologie 3D Cave, qui permet de produire un environnement virtuel automatisé par ordinateur, afin de tester et corriger chaque détail de ses futurs modèles. Basé à Cologne, ce système communique avec celui du siège américain de Dearborn, mais aussi avec d'autres systèmes, moins perfectionnés et ayant un seul panneau, afin que les produits du monde entier soient testés.
Le fonctionnement est simple. Confiné dans une pièce entourée de murs blancs, le "conducteur" s’installe dans le poste de conduite factice. Il porte des lunettes à verres polarisés, munies de détecteurs infrarouges, et peut ainsi interagir avec le véhicule virtuel. Les ingénieurs peuvent ainsi passer au crible chaque détail, du rétroviseur à l’emplacement du porte-gobelet. Michael Wolf, responsable de la réalité virtuelle pour Ford Europe, se félicite du 3D Cave et affirme que le constructeur est désormais "capable de donner vie à une voiture dans le monde numérique, puis de nous installer à bord pour l'essayer", estimant que cet outil rendra encore plus efficace le travail des ingénieurs.
Le 3D Cave a d'ailleurs déjà fait ses preuves, notamment dans la mise au point du système d’ouverture Easy Access du B-Max. Dans le cas de la Focus, Ford l’a utilisé pour améliorer le confort des passagers arrière grâce à la forme spécifique des sièges avant et des appuie-tête. Et les exemples seraient nombreux.
Michael Wolf met aussi en avant le gain de temps "pour analyser rapidement et plus simplement nos projets de design". Il explique ainsi : "Fabriquer trois montants de pare-brise différents et les intégrer à un prototype prendrait une dizaine de jours contre seulement un ou deux jours avec le 3D Cave."
Toutefois, lorsqu’un composant physique est nécessaire, Ford peut se rabattre sur la technologie d’impression 3D. Sandro Piroddi, responsable Europe des technologies rapides chez Ford, affirme que "l’impression 3D permet de créer toutes sortes de composants qui auparavant nécessitaient de longues heures de main-d’œuvre". Un système qui, là encore, a prouvé sa fiabilité en aidant à la conception du B-Max et du Kuga. Ford ne compte cependant pas s’arrêter là, il réfléchit à l'exploitation de cette technologie pour produire des pièces en grande série.
Anthony Schwing
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