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Constructeurs

Fin du règne de Carlos Ghosn à la tête du groupe Renault

Publié le 24 janvier 2019

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Alea jacta est pour Renault. Jeudi 24 janvier, le conseil d’administration du groupe a confirmé la persistante rumeur du duo Senard-Bolloré, en remplacement de Carlos Ghosn.

 

D’abord déchu de ses postes de président chez Nissan et Mitsubishi, Carlos Ghosn, détenu car soupçonné d’avoir certifié des rapports financiers Nissan qu’il savait inexacts, tenait encore, jusqu’au matin du jeudi 24 janvier, la barre du groupe Renault. Tenait, au passé, puisque ce dernier a démissionné de la présidence de Renault quelques heures avant que le conseil d’administration du groupe ne se réunisse pour justement nommer un nouveau capitaine. « Désormais, il est temps de mettre en place une nouvelle gouvernance parce que le plus important aujourd’hui est de préparer le futur de Renault et de l’Alliance », a souligné Bruno Le Maire, qui avait réclamé le 16 janvier dernier cette convocation du conseil d'administration pour designer une nouvelle gouvernance.

 

Le duo Bolloré-Sénard confirmé

 

Et c’est donc sans grande surprise que le duo Bolloré-Sénard a bien été confirmé, avec, comme rôle respectivement attribué, directeur général de Renault et président du groupe. En somme, le conseil d’administration n’a fait que valider la nomination de Thierry Bolloré, ex numéro deux de Renault placé à la direction exécutive du groupe le 21 novembre, et confirmer la rumeur de Jean-Dominique Sénard à la tête du conseil d’administration. Ce dernier était en effet pressenti depuis de nombreuses semaines, ayant acquis très tôt le soutien de l’Etat français, pour rappel, actionnaire à 15,01% de Renault.

 

Pour preuve, Bruno Le Maire ne tarissait pas d’éloges ce weekend à propos de l’ancien patron du manufacturier Michelin. « Jean-Dominique Sénard a une compétence reconnue dans le secteur automobile. Chez Michelin, il a démontré sa capacité à réussir à la tête d’un grand groupe industriel et a une conception sociale de l’entreprise à laquelle je suis personnellement attaché », a-t-il déclaré. La messe était donc dite. Dans un communiqué, le conseil d'administration du groupe Renault souligne avoir "pris acte de la démission de son actuel PDG. Il salut le parcours de l'Alliance qui lui a permis de se hisser au premier rang des constructeurs automobiles mondiaux."

 

Sénard, interlocateur privilégié de Renault dans les relations avec l'Alliance

 

Mais si le groupe Renault a retrouvé une gouvernance, deux questions majeures restent tout de même en suspend : celle de Nissan tout d'abord. Le japonais a annoncé ce matin la tenue d’une assemblée générale extraordinaire mi-avril, avec, comme ordre du jour, la désignation par Renault d’un nouvel administrateur.

 

Deuxième interrogation, le devenir de l'Alliance et son pilotage. Dans un communiquer Renault a précisé avoir "décidé de confier à son président la pleine responsabilité du pilotage de l'Alliance pour le compte de Renault, en liaison avec le directeur général." En clair : Jean-Dominique Sénard sera l'interlocuteur principal de Nissan et Mitsubishi pour toutes les discussions sur l'organisation et l'évolution de l'Alliance. "Il proposera au conseil d'administration tout nouvel accord d'Alliance qui lui semblerait utilie à l'avenir de Renault", détaillent les membres du conseil d'administration, qui comptent ainsi bien superviser "activement" le fonctionnement de l'Alliance, en ces temps troubles.

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