Fiat Bravo : La confirmation
...a affiché un résultat positif en 2006 à 291 millions d'euros. Après le succès de la Grande Punto, le constructeur turinois doit confirmer avec sa nouvelle arme : la Bravo. Les premières photos du modèle, en novembre dernier (JA N° 980), ont suscité la curiosité. Une curiosité satisfaite depuis quelques jours suite au lancement, en grande pompe, de la nouvelle berline dans la capitale italienne. "Nous voulons prendre une revanche sur le segment C", a lancé Sergio Marchionne, et sur le marché automobile en général : "L'année 2007 est le point de départ d'une nouvelle phase de croissance devant conduire le groupe Fiat à 2,8 millions de ventes en 2010 contre 2,1 attendues en 2007". Si l'on ajoute les productions réalisées avec ses différents partenaires, cet objectif 2010 passe alors à 3,5 millions alors qu'il devrait culminer à 2,4 millions en 2007. Pour cela pas moins de 47 modèles (renouvellement et nouveautés) arborant les logos de Fiat, Lancia, Alfa Romeo ou Iveco devraient prendre la route d'ici cette date. Le programme est donc chargé. Mais revenons à la Bravo. "Elle est le symbole de ce que Fiat est capable de faire", affirme Sergio Marchionne. Un symbole qui en appelle au design bien évidemment, mais aussi et surtout à la nouvelle organisation du groupe ayant notamment permis de réduire les délais de développement à 18 mois pour la Bravo. Un gain de près de 30 % à mettre en partie à l'actif du développement virtuel comme dans l'aérospatiale. Les supercalculateurs ont tourné à plein régime avec plus de 15 000 heures de calculs pour notamment réaliser 150 crash-tests virtuels. Une méthode qui a permis de limiter les coûts à 350 millions d'euros. Le système de
LA BRAVO EN BREF17 mars Segment C. berlines compactes : 323 660 unités en 2006 (- 9 %). 7 000 unités en 2007. 10 000 unités en 2008. - Auris 1.4 90 D-4D Terra : 18 550 € - Ceed 1.6 CRDi 90 Active : 18 950 € - Astra 1,3 CDTi 90 Enjoy : 18 900 € - Megane 1.5 dCi 85 : 18 300 € - 307 1.6 HDi 90 Confort : 19 100 € - de 17 000 € 1,4 90 ch Dynamic - de 19 000 € 1.9 M-Jet Dynamic * Estimations |
La Stilo ? Connaît pas !
L'équipe de Fiat semble avoir été frappée d'amnésie partielle, ne prononçant jamais le nom de Stilo, lui préférant "le modèle Fiat précédent du segment C". Il n'empêche que cette berline "précédente" n'a pas totalement disparue avec la Bravo. Mais heureusement cela ne se voit pas car son legs concerne principalement des éléments de la plate-forme. Les trains roulants ainsi que les suspensions ont, eux, évolué pour ce nouvel opus. Au jeu des sept différences, on retrouve notamment des voies avant et arrière plus large de 20 mm et des suspensions à la géométrie totalement redessinés faisant appel, entre autres, à des barres stabilisatrices avant et arrière plus rigides (+ 40 % à l'arrière) afin de minimiser le roulis. Il y a donc de vraies différences avec "le modèle Fiat précédent" mais le fait de ne pas partir d'une feuille blanche explique le temps de développement relativement court et les coûts maîtrisés du projet. Pour la partie visible, ce n'est plus une surprise, la Bravo a fait de son design un incontestable atout. D'autant que le coup de crayon est la principale motivation d'achat pour 35 % des acquéreurs de berlines compactes. Il en est de même à l'intérieur avec une présentation plutôt flatteuse. Les matériaux ainsi que l'assemblage sont de très bonne facture notamment en faisant appel à des plastiques moussés sur la partie supérieure de la planche de bord. Mais Fiat nous avait également promis de la "substance" lors de la présentation statique de la Bravo en novembre dernier. Une substance qui se traduit par un bon niveau d'équipement rapporté aux tarifs envisagés. En effet, avec moins de 17 000 e en entrée de gamme essence et moins de 19 000 e en entrée de gamme Diesel, la Bravo va être compétitive. En plus des traditionnels équipements de sécurité active et passive tels 6 airbags, l'ABS, l'ESP avec aide au démarrage en côte et anti-patinage, la Bravo proposera, en option, le Blue&Me Nav, une évolution du système développé avec Microsoft depuis 2004. Aujourd'hui, en plus du Bluetooth, du port USB ou du lecteur MP3, il intègre un GPS ainsi qu'un ensemble de services télématiques d'ici peu.
Une nouvelle famille de moteur essence, T-Jet, adepte du down-sizing
Sous le capot, il faudra attendre encore un peu pour voir du neuf avec le nouveau bloc 1,4 T-Jet décliné en 120 et 150 chevaux. Adepte du down-sizing, comme le propose déjà Volkswagen avec le 1,4 TSi 170 ch ou Opel avec son 1,6 turbo 180 ch, ce bloc offrira un bien meilleur agrément avec son turbo et 206 Nm de couple contre les 128 du petit 1,4 90 ch atmosphérique, seule mécanique essence disponible au lancement. Nous avons pu faire quelques kilomètres avec la version 120 chevaux, qui apparaîtra seulement en octobre prochain, et il n'a pas montré de tares majeures. Il s'est avéré très souple et suffisamment vif pour les quelque 1 300 kg de la bête sans toutefois la transformer en sportive. La version 150 ch, qui devrait débarquer avant l'été, donnera sûrement un peu plus de piment à la Bravo en attendant une future version Abarth. Mais point de salut sans Diesel et Fiat l'a bien compris avec trois motorisations JTD M-Jet disponibles dès le lancement français le 17 mars prochain. Le 1 910 cm3 Diesel sera décliné en versions 90, 120 et 150 ch. Pour les deux premières, Fiat annonce des consommations et des rejets de CO2 identiques avec 5,3 litres en cycle mixte et 139 g/km. Ce dernier chiffre est un avantage incontestable sur le marché des flottes où le seuil des 140 grammes est devenu un véritable argument commercial. De plus, Fiat annonce avoir réduit les coûts d'entretien de manière significative avec notamment la vidange tous les 30 000 km et le remplacement de la courroie de distribution tous les 150 000 km. Enfin, Fiat table sur une valeur résiduelle bien meilleure que pour la Stilo (+ 20 %).
Pour ceux qui en doutaient, Fiat est de retour aux affaires. Et Sergio Marchionne, après avoir redressé le groupe ne manque pas d'ambitions pour le futur : "En 2010, Fiat sera un autre Fiat, plus compétitif, plus global, lance-t-il en guise de conclusion, mais il restera toujours fidèle à ses valeurs".
Christophe Jaussaud
3 QUESTIONS A"Protéger les valeurs résiduelles de la Bravo" Sébastien Perrais, Directeur marketing de Fiat France Journal de l'Automobile. Après la mauvaise image de la Stilo, comment allez-vous communiquer et positionner la Bravo ? JA. Avec 7 000 unités annoncées pour 2007 et 10 000 en 2008, vos objectifs semblent "raisonnables" aux vues de modèles concurrents qui se situent aux alentours de 15 000 unités annuelles. Pourquoi ? JA. Comment le réseau a-t-il accueilli cette nouvelle Bravo ? |
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