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Constructeurs

Entretien avec Thierry Lespiaucq, directeur Volkswagen France.

Publié le 19 janvier 2007

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
"Un marché toujours plus imprévisible" Comme prévu, Volkswagen a atteint les 7 % de pénétration à 140 000 unités en 2006. Un score que Thierry Lespiaucq souhaite préserver cette année dans l'attente de renouvellement de ses principaux produits. ...
"Un marché toujours plus imprévisible" Comme prévu, Volkswagen a atteint les 7 % de pénétration à 140 000 unités en 2006. Un score que Thierry Lespiaucq souhaite préserver cette année dans l'attente de renouvellement de ses principaux produits. ...

...Journal de l'Automobile. Comme vous l'aviez annoncé il y a un an, Volkswagen a atteint les 7 % de pénétration avec 140 737 immatriculations (+ 3,5 %). Etes-vous satisfait ?
Thierry Lespiaucq. Oui car c'est toujours satisfaisant d'atteindre un objectif que l'on s'était fixé douze mois auparavant. Toutefois, si le marché avait été conforme à nos attentes, c'est-à-dire aux alentours de 2,100 millions d'immatriculations, nous aurions réalisé un meilleur exercice. Cependant, 2006 reste pour Volkswagen France une bonne année, dans un contexte difficile où le marché s'est affaibli dès le mois de mai, sans parler des deux derniers mois où il s'est carrément effondré. J'ai, en outre, été surpris par certaines difficultés rencontrées : la chute des segments M2 et C, la bataille rencontrée sur les petites voitures et le développement des marques Premium.


JA. Quelles ont été vos grandes satisfactions ?
TL. Nous sommes très contents de nos "duettistes" Polo-Fox qui ont réalisé plus de 40 000 unités. De plus, notre gamme Golf a fait mieux que résister et la Golf, elle-même reste encore la première importée. De son côté, le Touran a souffert en début d'année mais s'est finalement bien rattrapé pour progresser par la suite. Mais la grande satisfaction reste la Passat qui a réalisé "un véritable carton" aussi bien en berline qu'en break, sur un segment pourtant en chute de 23 %.


JA. Vous pensez réaliser 140 000 unités en 2007 soit autant qu'en 2006, êtes-vous prudent ?
TL. Oui et non. D'une part, notre actualité produit sera moins dense que d'habitude. Nous aurons bien le Tiguan mais celui-ci ne sera lancé qu'en seconde partie d'année et ne devrait concerner que quelque 2 000 unités. Nous travaillerons surtout cette année sur les Golf et Passat afin que ces deux modèles résistent le mieux possible à la concurrence. Nos meilleures armes devront faire aussi bien en 2007 qu'en 2006. Pour le reste, le Cross Golf, le Cross Touran, le nouveau Touareg, voire la Golf SW seront des nouveautés certes, mais qui resteront légères et leur rôle sera d'épauler l'ensemble de la gamme.
L'année 2007 sera pour Volkswagen France une année de transition, voire une année de ralentissement dans laquelle certains modèles auront vieilli et sont en attente d'être renouvelés.
D'autre part, il faudra en 2007, comme en 2006, tenir compte d'un marché chaque fois plus imprévisible. On ne peut pas savoir s'il sera plus proche des 2,1 millions d'unités ou des 1,95 million d'unités. D'autant plus que cette année, je ne vois pas de modèles significatifs doper le marché. Même un modèle comme la Twingo, à fort volume, n'est pas sûr de révolutionner ce marché. En ce qui nous concerne, nous pensons que ce marché sera proche des 2,1 millions d'unités. Mais nous allons revoir nos prévisions en mai, une fois les élections présidentielles passées. Celles-ci pourraient en effet avoir une incidence sur les Français…


JA. Vous restez largement en tête des importateurs. Comment jugez-vous vos poursuivants ?
TL. Effectivement, nous sommes même plus en tête que jamais. Je respecte pourtant le travail effectué par nos concurrents, un travail qu'ils font bien. J'ai bien entendu un petit coup de cœur pour l'un d'entre eux que je connais et qui marche bien actuellement (NDLR : il fut patron de Toyota France…). Je n'oublie cependant pas Opel qui mériterait mieux. Mais pour bien fonctionner sur le marché français il faut réunir deux conditions : de bons produits et un réseau efficace.


JA. Un mot sur les constructeurs français…
TL. Peugeot ne recule finalement que de 1,5 % et a plus ou moins réussi le lancement de la 207. De son côté, Citroën recule de façon surprenante et a été longtemps handicapé par le renouvellement et le passage du Xsara Picasso au C4 Picasso. Quant à Renault… eux seuls savent ce qu'ils ont fait. Toutefois, il y a eu une certaine normalisation avec des pratiques commerciales plus saines et une autre politique vis-à-vis des loueurs courte durée. En outre, Renault prépare son retour et devrait être à nouveau au premier plan avec une nouvelle gamme d'ici 2008 ou 2009.


JA. Comment se porte votre activité VU ?
TL. Ca se passe très bien pour Volkswagen Utilitaires. Nous avons réalisé 14 500 unités (NDLR : pour un objectif de 11 000) sur un marché VU qui est à un bon niveau. Nous prévoyons autant cette année. Nous pourrons notamment compter sur les Transporter et les LT, nos fers de lance dans ce domaine.


JA. Quelle a été la rentabilité du réseau en 2006 ?
TL. On devrait la connaître définitivement vers le mois de février. Elle devrait tourner autour de 1,1 %. Ce n'est pas un mauvais résultat mais nous visons les 1,5 %. La bagarre a été difficile sur le marché et le plan "Entreprise" que nous avons établi avec le réseau se met bien en place mais reste certes moins rémunérateur. Cependant, au regard des résultats de la Passat auprès des entreprises en LLD, tout en comptant sur un repositionnement de la gamme Golf, les efforts du réseau devraient porter leurs fruits.


Propos recueillis
par Tanguy Merrien


 

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