Entretien avec Rupert Stadler, Président d'Audi AG
...Rupert Stadler. Nous sommes effectivement en phase avec nos objectifs. En 2007, nous avons établi un 12e record consécutif de ventes et cette année nous allons dépasser le million de ventes. Pour poursuivre cette cadence de croissance, nous avons besoin d'un portefeuille produits toujours plus attractif. Et ce sera le cas.
JA. Justement le Q5 vient d'être présenté, quelles sont vos ambitions avec ce nouveau SUV ?
rs. Il s'agit d'un jalon important dans notre stratégie de croissance. Avec le Q5, nous comblons une de nos lacunes et nous en attendons des volumes importants. Nous poursuivons ainsi notre développement dans ce segment des SUV, du haut vers le bas, après le Q7 voici le Q5, et vous verrez ensuite…
JA. Sûrement un Q3 ? Vous n'allez pas laisser BMW seul avec son X1 ?
rs. En aucun cas.
JA. Dans un futur plus proche, vous allez lancer l'A1. Peut-on imaginer un succès de l'ampleur de l'A3 ?
rs. J'en suis persuadé. Même si souvent les prévisions ne restent que des prévisions. L'A3, que nous avons lancé en 1996, a dépassé toutes nos attentes. Avec l'A1, nous allons démontrer que nous sommes capables de répondre à un besoin grandissant de mobilité. (NDLR : fin 2009, Audi devrait lancer une A1 TDi n'émettant que 92 g de CO2).
JA. Dans votre plan de croissance, quels sont les marchés prioritaires ?
rs. Audi a encore un potentiel important en Europe avec notamment les nouveaux produits qui arrivent. Ensuite, il y a l'Asie et les Etats-Unis. En Chine, où nous avons vendu 103 000 unités en 2007, nous sommes le leader des marques premium. Notez que nous sommes présents sur ce marché depuis 20 ans. Nous y voyons un avenir très dynamique qui devrait nous permettre de réaliser 200 000 ventes annuelles d'ici 2015. Un volume que nous souhaitons également atteindre aux Etats-Unis. L'environnement y est toutefois différent, plus difficile notamment du fait de la parité Euro-Dollar. Mais notre objectif s'analyse à long terme.
JA. Qu'en est-il de l'implantation d'une usine en Amérique du Nord ? Une décision a-t-elle été prise ?
rs. Pour l'heure non. Nous trancherons en 2009. Nous devons, par exemple, voir quels modèles pourraient y être produits. Quoi qu'il en soit au final, ce sera une décision concertée avec le groupe Volkswagen, mais prise par Audi et pour Audi.
JA. Quelle est la place du marché indien dans votre stratégie de croissance ?
rs. Le potentiel premium en Inde est pour l'heure nettement moins important qu'en Chine. Mais ce marché se développera et nous nous devons d'être prêts. Il y a 20 ans, lors de notre implantation en Chine, les perspectives n'étaient pas aussi bonnes qu'aujourd'hui.
JA. Le contexte économique global ne va-t-il pas grever votre rentabilité ?
rs. Les conditions sont effectivement plus difficiles depuis quelques mois. Mais nous faisons face sans perdre de vue notre but : une croissance qualitative qui nous permet de consolider et même d'augmenter notre rentabilité. Nous sommes bien armés pour cela.
JA. Un petit commentaire sur la future prise de contrôle du groupe par Porsche ? Cela pourrait-il avoir des conséquences pour Audi ?
rs. Nous y sommes très favorables. L'arrivée de Porsche va permettre de stabiliser l'actionnariat et de travailler sur du long terme. Quant aux conséquences éventuelles pour Audi, Porsche a tout intérêt à ce que la marque soit en bonne santé comme c'est le cas.
JA. Pour conclure, un mot sur le développement de votre réseau exclusif.
rs. Il y a aujourd'hui 1 800 projets en cours de réalisation. Nos distributeurs vont investir 6 milliards d'euros dans les années à venir. Nous leur avons montré combien nous investissions dans nos produits, en leur dévoilant notamment notre portefeuille produits à venir, et ils ont bien compris le défi qu'ils avaient à relever. Certes, nous voulons davantage de clients mais surtout nous visons toujours plus de satisfaction pour ces derniers.
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