Entretien avec Nicolas Wertans, directeur général des opérations Ford France.

...Journal de l'Automobile. Ford a progressé en 2004 et repasse au-dessus de la barre symbolique des 100 000 immatriculations. C'est plutôt une bonne nouvelle ?
Nicolas Wertrans. Effectivement, nous terminons l'exercice 2004 légèrement au-dessus du cap des 100 000 immatriculations, avec 101 578 unités, et surtout une progression de 11 %, ce qui reste une énorme performance. Mais ce que je retiendrai, c'est également une part de marché à 5,04 % (contre 4,56 % en 2003) sur un marché devenu extrêmement concurrentiel. Nous sommes bien évidemment satisfaits pour la marque, mais également pour le réseau qui a bien travaillé en 2004. Ces résultats sont encourageants pour l'avenir et sont aussi le signe de la reconquête pour Ford en France.

JA. Quelle est votre analyse de ces résultats de l'année 2004 ?
NW. Le facteur le plus déterminant a été la percée du C-Max sur le marché français. Avec 27 540 immatriculations enregistrées (une PdM de 1,4 %), le C-Max est aujourd'hui en France le premier véhicule importé sur le segment et le marché français est le premier marché du C-Max en Europe. Ce résultat est pour nous une très grande satisfaction. Les autres véhicules de la gamme se sont inscrits dans la stabilité et font aujourd'hui de la gamme Ford une gamme mûre. En outre, il convient d'ajouter le bon lancement de la Focus 2 (lancée en septembre) qui a permis d'assurer la transition et de bien préparer la commercialisation de ce véhicule sur une année pleine en 2005.

JA. Comment voyez-vous l'année 2005 ?
NW. Il faut ne pas tomber dans l'euphorie et plutôt s'attendre à une progression du marché située entre 1 % et 2 % par rapport à 2004. La prudence nous incite à prévoir un marché VP de 1,976 million d'unités (NDLR : hors VP type Kangoo). Restons prudents, notamment en début d'année.

JA. Comment la marque Ford se comportera-t-elle cette année ?
NW. Après les résultats encourageants de l'année 2004, le nouvel exercice devra être un prolongement logique. Nous envisageons ainsi de poursuivre cette progression et comptons atteindre 107 750 immatriculations pour toute la gamme Ford VP, pour une part de marché située à 5,45 %. Se situer au-dessus des 100 000 unités est une place normale que nos produits méritent d'eux-mêmes.

JA. Quels sont vos objectifs par modèle ?
NW. L'ensemble de la famille Focus sera le pilier des ventes de la marque. Nous resterons prudents avec le C-Max pour lequel nous prévoyons 23 000 ventes, légèrement en dessous des résultats de 2004 (- 17 %). Quoi qu'il en soit, toute la famille Focus devrait représenter 56 000 unités, contre 48 000 en 2004, auxquelles il conviendra d'ajouter la nouvelle Focus SW (anciennement Focus Clipper) qui devrait comptabiliser 15 % de ventes supplémentaires. L'année 2005 sera également l'occasion de redonner une place plus importante à nos petites voitures par rapport à la concurrence (les prévisions font état de 31 000 Fiesta, 8 000 Fusion et 2 900 Ka) en lançant notamment des nouvelles motorisations comme le Tdci 90 ch. Concernant la Mondeo, qui recevra un nouveau moteur (155 ch), nous restons sages quant aux prévisions de ventes (8 000 unités) sur un segment raisonnable. Enfin, cette année sera pour le Galaxy, en fin de cycle, une année de transition (1 500 immatriculations de prévisions).

JA. Quelle sera la place des utilitaires ?
NW. La gamme des véhicules utilitaires conserve, comme il se doit, une place toujours importante car ils font partie de l'histoire de la marque. Nos prévisions, 18 560 unités, sont ambitieuses, mais réalistes (18 564 en 2004 pour une PdM à 3,9 %). Le Ford Transit (10 900 immatriculations) sera une nouvelle fois notre fer de lance.

JA. Comment le réseau va-t-il et quel est son avenir ?
NW. En repassant au-dessous des 100 000 immatriculations, le réseau a retrouvé des couleurs et l'année 2004 a finalement été positive. Quand le volume progresse, c'est aussi la rentabilité qui progresse. Le réseau se réjouit donc de retrouver cette équation financière sur un marché concurrentiel. Il sait en outre qu'après "rebondir" vient "reconquérir".